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Les Musicianes bercées par la mer Noire

Du 9 au 15 février, pour la cinquième édition des Musicianes, l’école de musique Jean-Wiener de Vénissieux nous entraîne dans un long périple autour de la mer Noire.

Du 9 au 15 février, l’école de musique Jean-Wiener nous entraîne dans un long périple autour de la mer Noire. Au programme, de nombreux concerts, une conférence, un atelier de fabrication de flûte en bois, un film, des vidéos, des initiations aux danses roumaines et bulgares et aux chants géorgiens et une grande soirée festive.
“Mais où étaient donc, à cette heure, ces flâneurs habitués de la place de Top-Hané ; ces Persans, coquettement coiffés du bonnet d’astracan ; ces Grecs balançant, non sans élégance, leur fustanelle à mille plis ; ces Circassiens, presque toujours en tenue militaire ; ces Géorgiens, restés Russes par le costume, même au-delà de leur frontière ; ces Arnautes, dont la peau, gratinée au soleil, apparaît sous les échancrures de leurs vestes brodées, et ces Turcs, enfin, ces Turcs, ces Osmanlis, ces fils de l’antique Byzance et du vieux Stamboul, oui ! où étaient-ils ?”
Dès les premiers paragraphes de son roman “Kéraban le Têtu”, Jules Verne décrit la multitude de peuples qui cohabitent dans les rues d’Istanbul et, donc, sur les bords de la mer Noire.
Pour sa cinquième édition des Musicianes (du 9 au 15 février), après Bach, l’Argentine, la Bretagne et l’Espagne, l’école de musique Jean-Wiener cherchait un nouveau thème de rencontres et de croisements musicaux. Le choix s’est porté sur le “Kéraban le Têtu” de Jules Verne : son héros, un marchand de tabac turc, se voyant obligé de payer une nouvelle taxe pour franchir les quelques mètres de mer du Bosphore qui le séparent de l’autre rive, décide de faire le tour de la mer Noire pour se rendre à Scutari, l’actuel Üsküdar, un des districts d’Istanbul. L’idée de la mer Noire est restée, d’autant plus qu’à Jean-Wiener, la prof de clavecin et de musique ancienne, Magda Ubilava, est Géorgienne.
Voici donc les Musicianes embarquées dans un périple qui mènera les spectateurs de la Bulgarie à la Roumanie, de l’Ukraine et la Russie à la Géorgie jusqu’au Caucase et en Turquie. Avec des allers-retours d’un pays à l’autre. Cette bougeotte géographique s’appliquera également à la ville, puisque les festivités vont se dérouler aux quatre coins de Vénissieux : école de musique et cinéma Gérard-Philipe aux Minguettes, bibliothèque Robert-Desnos au Moulin-à-Vent, Halle à grains au Charréard, salle Érik-Satie à Gabriel-Péri, médiathèque Lucie-Aubrac au Centre, salle Irène-Joliot-Curie à La Borelle et centre social à Parilly. Outre ces structures et la Ville, citons encore parmi les partenaires le groupe scolaire Max-Barel, l’EPJ Darnaise et l’association des parents d’élèves de l’école de musique (APEC).
La première étape de ce beau et long voyage va se dérouler au cinéma Gérard-Philipe le 9 février, avec un documentaire de Fatih Akin, “Crossing the Bridge : The Sound of Istanbul”. Ce cinéaste allemand d’origine turque, révélé avec “Head-On” en 2004 s’intéresse ici au musicien allemand Alexander Hacke qui, au cours d’un voyage à Istanbul, remplace le bassiste d’un groupe néo-psychédélique turc, BaBa ZuLa. Outre les morceaux de cette formation, c’est également l’occasion d’entendre les rappeurs Ceza et sa sœur Ayben, la chanteuse kurde Aynur et plusieurs musiciens turcs de renom tels Orhan Gencebay, “le père de l’arabesque”, ou la grande chanteuse Sezen Aksu. La Magie tzigane qui suivra est due aux talents conjugués de William Garcin, un violoniste qui enseigne au Conservatoire de Grenoble, et de son ensemble, au sein duquel on découvrira le cymbalum, instrument de la famille des cithares sur table que l’on retrouve en Europe de l’est.
La Turquie sera encore à l’honneur deux fois : la première, avec une conférence de Sami Sadak, enseignant d’ethnomusicologue à l’Université de Provence et spécialiste des musiques traditionnelles (12 février, à Jean-Wiener). Il en dressera un large panorama, de l’empire ottoman à la pop actuelle. Puis le 14 février avec la venue de Sadrettin Özçimi, un maître de la musique soufie. Après une démonstration de la fabrication de la flûte en roseau, le ney, dont il est le spécialiste (à 18h30, à Jean-Wiener), il se produira en trio à 20h30, à la salle Érik-Satie. Cette belle prestation sera suivie par celle de l’orchestre d’harmonie, sous la direction de Félix Michel-Frédéric, qui contera des histoires des différents pays de la mer Noire (grâce à la conteuse Myriam Pellicane, de la compagnie Izidoria, qui a animé plusieurs ateliers avec les élèves).
Allons un peu plus au nord, vers la Géorgie. Là-bas, on appelle la mer Noire “Shavi zghva” (Florent Vernay, le directeur de l’école de musique, et les enseignants le savent désormais, grâce à Magda Ubilava). “Shavi zghva” est aussi le nom de la soirée du 12 février, salle Érik-Satie, où six enseignants nous inviteront à une croisière autour de ces belles contrées. Sandrine Desmurs (chant), Magda Ubilava (piano), Marie-Christine Magnan (flûte traversière et piano), Joëlle Gaudin (clarinette), Florent Vernay (saxophone) et Vincent Magnan (violoncelle) nous joueront quelques mravalzhamier, makrouli ou autres ourmouli (merci wikipédia).
Enfin, pour la dernière soirée, rendez-vous le 15 février à la salle Irène-Joliot-Curie. Après avoir révisé les danses roumaines et bulgares que l’on aura pu apprendre lors d’initiations, l’assistance les exécutera, accompagnée par les élèves et la Bande à Balk et ses musiques balkaniques enjouées.
Mais ce n’est pas tout : les Musicianes passent aussi des concerts d’élèves et d’autres chez l’habitant. Pour cette édition, les parents d’élèves se sont prêtés au jeu : ils accueilleront des musiciens chez eux (profs + élèves) en ayant pris soin d’inviter leurs amis pour profiter d’une prestation privée. On pourra également déguster du thé noir en musique, apprendre à chanter en géorgien, écouter “Dans les steppes de l’Asie centrale” de Borodine ou “Les danses roumaines” de Bartok accompagnées de commentaires des profs de l’école de musique. Des vidéos sur les pays qui délimitent la mer Noire seront montrées et, pour une expérience plus pointue, on découvrira et pratiquera les rythmes asymétriques et les mélodies caractéristiques de ces contrées.

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