
Équipé depuis septembre 2021, ce San-Priot ne regrette pas son choix.
À l’heure où la sobriété est de mise, le boîtier Voltalis s’invite dans les ménages de l’agglomération lyonnaise. Installé sur chaque radiateur du logement, l’objet connecté communique avec le tableau électrique via une carte SIM. Le dispositif, entièrement gratuit, fonctionne comme un thermostat connecté. Grâce à une application mobile, l’habitant pilote son chauffage comme il l’entend et peut analyser sa consommation.
En s’équipant, l’utilisateur accepte aussi quelques coupures. À distance, Voltalis coupe le chauffage pendant quelques minutes. Ainsi, le « spécialiste de la flexibilité électrique » soulage le réseau électrique national durant les pics de consommation : c’est ce qu’on appelle « l’effacement diffus ».
- L'application mobile offre des données de consommation précises, que chaque adhérent peut analyser.
- Le boîtier principal, relié au boîtier électrique, utilise le réseau mobile.
- Équipé depuis septembre 2021, ce San-Priot ne regrette pas son choix. 2
- 166 000 sites sont éligibles au boîtier Voltalis dans la Métropole.
Dans le Grand Lyon, 166 000 foyers, entreprises et bâtiments publics sont éligibles. « On espère équiper 25 000 sites d’ici à fin 2024, ambitionne Olivier Cassoudebat, directeur Partenariats et Développement. Selon le nombre de radiateurs, l’installation prend entre une ou deux heures. Pour l’adhérent, il n’y a aucun engagement. »
En France, 150 000 personnes bénéficient du service. En septembre 2021, Michael Brus-Francon a équipé les neuf radiateurs de sa maison de 160 m². Cet habitant de Saint-Priest est conquis : « Notre facture est passée de 3 500 euros à 2 621 euros, soit presque 900 euros d’économie (25 %). Avec l’appli, on coupe le chauffage à distance. On le rallume avant d’arriver à la maison. Mais on fait aussi plus attention : on est passé de 22 à 19 °C. »
Des économies à réaliser
Mathieu Bineau, DG du groupe, l’assure : « Chaque foyer peut réaliser entre 10 et 15 % d’économies avec la fonction automatisée mais peut aller même plus loin en analysant sa consommation. »
Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), couper le chauffage et l’eau chaude pendant 15 à 20 minutes par heure offrirait un gain énergétique de 7 à 8 %. « À titre de comparaison, cela équivaut à baisser d’1 °C la température du logement, » illustre l’Ademe.
Attention à l’effet report
Si le service est gratuit, c’est parce que le Réseau des transports de l’électricité (RTE) rémunère Voltalis en fonction du volume de consommation évitée en période de pointe. En d’autres termes, Voltalis revend sur les marchés de l’électricité, déjà produite et non-stockable, au tarif le plus élevé. De son côté, le gestionnaire du réseau n’a pas à recourir aux centrales thermiques, polluantes et onéreuses.
Selon l’association UFC Que Choisir, ce système a ses limites : « Les grands gagnants ne sont pas les ménages. L’effacement consiste en un report des consommations, ce n’est pas un dispositif d’économies d’énergie. »
L’Ademe met en garde contre cet effet report : « Les économies d’énergie peuvent être en partie annulées par un surplus de consommation à l’issue de la période d’effacement, pour remettre le logement à la température souhaitée. »
3 questions à Pierre-Alain Millet, adjoint au maire au Logement et à l’Énergie
« Nous ne ferons pas la promotion de Voltalis »
Expressions : La Ville va-t-elle promouvoir le développement de Voltalis ?
Pierre-Alain Millet : La Ville n’en fera pas la promotion. Au Conseil métropolitain, le groupe communiste et républicain a voté contre cette délibération en avril.
Pour quelles raisons ?
Généraliser les outils qui cherchent à adapter la demande à l’offre revient à marchander la sobriété. D’une certaine manière, les gens qui acceptent de réduire leur consommation se font rémunérer. Voltalis est un acteur privé qui s’ajoute au service public. On introduit ici une logique marchande. Où est la logique là-dedans ? Cet opérateur achète de l’effacement. Il revend de l’électricité de façon fictive. Dans cette affaire, il n’aura rien produit.
Que préconisez-vous ?
Il existe déjà des options telles que les Heures creuses ou précédemment, le système EJP (Effacement des jours de pointe). Il convient de faire appel au bon sens des gens. Par exemple, lancer une machine à laver à 18 heures, en plein pic de consommation, n’est pas judicieux. Il est essentiel de faciliter le développement de la domotique en la subventionnant.
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