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Gérard-Philipe premier au box-office

Depuis son agrandissement d’une salle à trois en 2009, la fréquentation du cinéma Gérard-Philipe n’a cessé de progresser. Au point d’approcher aujourd’hui les 100 000 entrées par an, annonce Gérard Martin, son directeur. Le cinéma des Minguettes est devenu l’un des plus importants de la périphérie lyonnaise.

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“On ne se couche plus !” remarquent en riant les membres de l’équipe du cinéma Gérard-Philipe. Entre la programmation, les interventions scolaires, la reprise intégrale ou partielle de festivals nationaux (Cannes, Télérama), la participation à ceux en provenance du Grand Lyon (“On cartoon”), du GRAC, le groupement régional d’action cinématographique auquel appartient le cinéma (Toiles des gones, Sol en Films), d’une des villes de la Métropole (“Reflets ibériques et latino-américains” pilotés par le Zola de Villeurbanne) ou de la Ville de Vénissieux (“Essenti’Elles”), l’élaboration de manifestations propres (“Hors Cadre”, en partenariat avec l’Espace Pandora), la préparation avec les associations de soirées à thèmes autour d’un film ou encore les séances destinées au public retraité, il y a effectivement de quoi s’éloigner de chez Swann et, longtemps, se coucher tard.

Depuis 2009 et son agrandissement d’une salle à trois, le cinéma des Minguettes a su attirer de plus en plus de monde. Gérard Martin, son directeur, nous livre quelques chiffres : 90 000 spectateurs en 2013, 94 000 en 2014, incluant quelque 15 000 scolaires par an (“Tous les établissements de Vénissieux viennent au moins une fois”). Grâce à ces bons scores, l’accès aux sorties nationales est facilité, ce qui n’est pas toujours le cas de toutes les salles de “la petite exploitation”, celle qui est éloignée des grands circuits.

Ainsi, pour les semaines qui viennent, Gérard-Philipe affiche-t-il “Le dernier loup” de Jean-Jacques Annaud, “Birdman ou la surprenante vertu de l’ignorance” d’Alejandro Gonzalez Iñarritu — pour lequel peu de copies sont distribuées —, “L’art de la fugue” de Brice Cauvin, “Selma” d’Ava DuVernay, “Divergente 2 : l’insurrection” de Robert Schwentke et “Big Eyes” de Tim Burton. Tous en sorties nationales.

“Les multiplexes à outrance de Lyon, remarque Gérard Martin, nous mettent face à une concurrence féroce qui déborde sur la périphérie et qui empêche les petites salles d’obtenir auprès des distributeurs des sorties nationales. Malgré tout, Vénissieux attire les copies et en fait profiter son réseau, ce qui permet que certains films soient vus en périphérie lyonnaise. Il ne faut pas oublier que, chaque mercredi, un film chasse l’autre et que certains ont peu de chance d’exister.”

Le numérique ne devait-il pas régler ce problème ? On sait que les copies n’existent plus physiquement ni ces grandes bobines que les cinémas devaient se transmettre d’une salle à l’autre. Les films sont devenus des fichiers DCP (Digital Cinema Package), acheminés par disques durs, réseaux de télécommunication style ADSL ou fibre optique ou par satellite. “Nous pensions que le numérique allait faciliter l’accès aux films”, reprend Gérard Martin. Ce n’est pas le cas. La faute à la VPF (Virtual Print Fee, ou “frais de copie virtuelle”), que les distributeurs sont légalement tenus de verser à chaque salle qui sort un film en national ? La VPF est une façon pour eux de participer à l’effort d’investissement en numérique des salles mais cette contribution, qui doit se prolonger jusqu’en 2021, n’a pas eu l’effet facilitateur escompté. Au contraire, les distributeurs contrôlent leurs sorties de films pour s’éviter de payer trop de VPF. C’est donc eux qui décident de leur plan de sortie, à savoir si le film bénéficiera de 100 à 200 copies ou, comme c’est le cas pour “Cinquante nuances de Grey”, de quelque 700 copies France. Ayant en tête l’exemple des États-Unis, où le box-office est totalisé en dollars dès le premier week-end d’exploitation, les distributeurs veulent à rentabiliser leurs frais en un minimum de temps.

Le coup de boutoir de “La famille Bélier”

Malgré ces difficultés, l’activité de Gérard-Philipe déborde des frontières de la commune. Presque 70 % de son public vient de Vénissieux et de Saint-Fons, les autres 30 % arrivant du reste de l’agglomération. Cet attrait peut s’expliquer par l’existence de trois salles, qui permettent la projection de films plus diversifiés. Est-ce pour honorer l’acteur disparu, qui lui donne son nom et qui a joué dans “La meilleure part” ? Aujourd’hui, et Gérard Martin l’annonce fièrement, Gérard-Philipe est l’un des cinémas les plus importants de la périphérie.

Le directeur met en avant la qualité de l’équipement et ses tarifs intéressants. “Nous proposons de multiples formules : les chèques GRAC, les cartes Est-Écrans, les tarifs réduits pour les moins de 14 ans à 4 euros le film et les cartes fidélité qui sont en augmentation (4,80 euros le film). Nous comptons quelque 300 adhérents qui ne viennent que chez nous.” Autre argument, le cinéma est ouvert tous les jours de la semaine et toute l’année.

“Ce qui marche bien chez nous, ce sont les comédies et les films familiaux.” Il cite “Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?”, “La famille Bélier”, “Dragons 2”, “Rio 2”, “Supercondriaque”, “Lucy”…  “La famille Bélier” est d’ailleurs, pour Gérard, “un film événement” : “Il a cartonné pendant trois semaines. Il a ensuite été programmé dans les autres salles du réseau. Puis, nous l’avons repris et il marche toujours ! Certaines personnes, qui vont rarement au cinéma, sont venues voir chez nous “La famille Bélier” et nous ont dit que, finalement, elles reviendraient ici.”

Le cinéma Gérard-Philipe est classé Art et Essai, avec plus de 40 % de films relevant de cette appellation. Il s’agit d’œuvres présentant des nouveautés dans le domaine de la création cinématographique, reflétant la vie quotidienne de pays dont la production est peu diffusée en France, ou de classiques ayant un intérêt artistique et historique. Le cinéma possède également deux labels : Jeune public et Patrimoine. C’est ainsi que, dans le cadre de Ciné Collection, “M. Klein” de Joseph Losey a attiré une quarantaine de spectateurs. “Ce qui, note le directeur, est bien pour un film de patrimoine datant de 1976 et plusieurs fois programmé à la télé.”

Ce cinéma “en phase avec les Vénissians”, qui participe à plus de quatre-vingts animations et partenariats par an, se fixe toujours de nouveaux objectifs. Il voudrait attirer du nouveau public et, pour cet été, projette de vendre des places par internet.

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