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À la mémoire des victimes du 17 octobre 1961

62 ans après le drame, élus et membres d’associations ont rendu hommage aux Algériens tués à Paris lors de la manifestation de la fédération de France du FLN (Front de libération nationale) du 17 octobre 1961.

La commémoration a eu lieu devant la stèle érigée en 2011 au parc Louis-Dupic.

Vénissieux a rendu hommage aux victimes du massacre du 17 octobre 1961. La commémoration s’est tenue devant la stèle du parc Louis-Dupic, que la Ville a érigée à l’occasion du cinquantenaire de ce dramatique événement répressif, en présence notamment de représentants du monde associatif, du maire de Vénissieux, Michèle Picard, et du député de la 14e circonscription du Rhône, Idir Boumertit.

Dans un contexte de guerre d’indépendance algérienne, la manifestation, préparée en secret par le FLN et non déclarée aux autorités, consistait à braver le couvre-feu récemment appliqué aux Algériens de Paris. Les manifestants, qui étaient entre 20 000 et 50 000 selon les sources, furent durement réprimés. Nul ne connaît le nombre exact de victimes. Pour certains historiens, 38 morts sont à déplorer. D’autres décomptes font état de plus de 200 morts.

Dans son discours, Michèle Picard, maire de Vénissieux, a loué le travail minutieux des historiens et des journalistes, indispensable pour rétablir cette vérité que l’État a longtemps tenté d’occulter : « L’histoire ne juge pas, ne compare pas. Elle éclaire les événements, les met en perspective, ouvre des pistes de réflexion, s’appuie sur des archives, des témoignages pour former un bloc de temps et d’espace. Elle est là pour qu’on y voie plus clair. »

L’élue a pointé du doigt ce drame effacé du récit national et souligné le rôle crucial qu’a joué l’historien Jean-Luc Einaudi : « Il faudra attendre la sortie de son livre, en 1991, intitulé ‘La Bataille de Paris, 17 octobre 1961’, pour que la vérité éclate. Et il faudra un improbable ricochet de l’histoire pour que lumière soit faite. » Ce ricochet, c’est le procès de Maurice Papon, jugé en tant que secrétaire général de la préfecture de la Gironde pendant l’occupation, mais qui n’était autre que le préfet de Paris entre 1958 et 1966.

Cette commémoration a été l’occasion, pour Farouk Ababsa, président du collectif Devoir de Mémoire et Réconciliation, d’honorer la mémoire de Jacqueline Sanlaville, « une grande figure vénissiane, juste parmi les justes, qui nous a quittés le 18 août 2023. » Le dirigeant associatif a rappelé qu’elle était « une citoyenne engagée, militante pendant 80 ans, restée fidèle à toutes les commémorations, dont celle du 17 octobre 1961 », et a rapporté une récente anecdote à son sujet : « Lors du voyage de la délégation de communistes de Vénissieux en Algérie en novembre 2022, un membre de la fédération française du FLN a demandé aux Vénissians s’ils connaissaient Jacqueline et son mari qui avaient accueilli et caché des militants du FLN pendant la guerre d’Algérie. Jacqueline aurait pu connaître le même sort que Claudie Duhamel incarcérée à Montluc jusqu’en 1963. »

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