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La tension reste forte aux Minguettes

[Actualisé le 2 juillet à 8h30] Quatrième nuit d’émeutes aux Minguettes, où le boulevard Lénine concentre l’essentiel des violences.

Le boulevard Lénine est devenu l’épicentre des violences aux Minguettes.

[Actualisé le 2 juillet à 8h30] Dans la nuit de samedi à dimanche, la tension est légèrement retombée dans le reste de la Métropole, mais elle est restée vive à Vaulx-en-Velin et aux Minguettes, en particulier au niveau du boulevard Lénine, dans les quartiers de La Darnaise et de La rotonde, qui concentrent l’essentiel des violences. La CRS 8, compagnie spécialisée dans la lutte contre les émeutes urbaines, a d’ailleurs été envoyée en renfort aux Minguettes vers 2h30 du matin, idiquent nos confrères du Progrès. La préfecture fait état de 33 interpellations dans la nuit, dont un tiers réalisé par la seule compagnie CRS 8.

Les Vénissians qui se rendent au Marché des Minguettes, tôt, ce samedi matin, ont du mal à croire ce qu’ils voient : des foyers de poubelles encore fumants jonchent la chaussée, les abris bus n’ont plus de vitres, les arrêts de tram sont lourdement endommagés. Ici et là, des voitures brûlées gênent toujours la circulation. Un spectacle de désolation.

Le tram T4 ne dessert plus les Minguettes. Plusieurs stations ont été lourdement endommagées, comme ici à Division-Leclerc

J’ai entendu les affrontements hier soir, j’ai eu du mal à dormir, témoigne une jeune maman croisée avenue Jean-Cagne. Mais je ne pensais pas que les dégâts étaient aussi importants. Je voulais aller au marché en tram, c’est loupé”.

Spectacle de désolation samedi matin sur l’avenue des Martyrs-de-la-Résistance

C’est en contrebas du plateau, le long du boulevard Lénine, que les stigmates des tensions de la nuit sont le plus visibles. Les jeunes et les forces de l’ordre s’y sont affrontés jusqu’à une heure avancée. La circulation est impossible ce samedi matin. Djamel, 67 ans, qui marche d’un pas décidé en direction du marché, est partagé entre abattement et résignation, entre colère et une certaine compréhension. “J’arrive à comprendre que les jeunes puissent avoir la haine après la mort du jeune Nahel à Nanterre, mais toute cette violence, ce n’est pas la solution, assure-t-il. Surtout que c’est une violence qu’ils retournent contre eux-mêmes en dégradant leur quartier, leurs moyens de transport… J’ai parfois l’impression qu’ils sont dans un schéma d’autodestruction, comme s’ils n’attendaient plus rien de la société.”

Sur le parking du centre commercial de La Pyramide, deux quinquagénaires partagent un café et une cigarette, tout en commentant les événements de la nuit. “Le policier responsable de la mort du jeune Nahel a été arrêté et incarcéré, il va être jugé, maintenant il faut que ça s’arrête”, estime l’un. Son ami juge que le problème est bien plus profond : “Ce qui arrive n’est que l’échec de la politique menée dans les quartiers ces 30 ou 40 dernières années. Il faut le dire, nous vivons aujourd’hui dans des ghettos ethniques et sociaux qui concentrent toutes les difficultés. Moi j’ai grandi là, aux Minguettes. Quand j’étais petit, à l’école, on était bien plus mélangé en termes d’origines et de niveaux de vie. Aujourd’hui, mon fils qui est né en 2009, vit dans un contexte beaucoup moins mixte. Vous trouvez ça normal ?”

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