Insalubrité, présence de nuisibles, ascenseurs en panne, trafics, caves squattées… Les doléances des riverains de l’avenue des Martyrs-de-la-Résistance sont nombreuses et récurrentes. Certains habitants ne se privent pas d’interpeller les bailleurs sociaux. “Les gens payent leur loyer mais n’ont pas d’ascenseurs, s’émeut une résidente de la tour 67. Et notre bâtiment fait 14 étages. Tout le monde n’a pas la forme pour monter par les escaliers. Des locataires sont en pleurs. On vit dans l’insalubrité. On a des asticots. Les poubelles traînent devant l’entrée.” Une voisine, de la résidence Pyramide, tient un discours similaire : “On a des rats. Le nettoyage n’est fait qu’une fois toutes les quatre semaines.”
Une voix discordante s’élève. “Alors qu’on est en pleine rénovation et qu’on a repeint les allées, dans la journée, tout est cassé par des gamins de 12 ans, s’agace une dame. On trouve des crachats et du pipi dans les allées, de la drogue… Pourquoi ne font-ils pas ça chez eux ? Il faut que les parents éduquent leurs enfants ! Les policiers et les pompiers se font caillasser.”
“Les saletés ne sont pas venues toutes seules”
Alors, à qui la faute ? Si le représentant de Lyon Métropole Habitat fait amende honorable, il n’hésite pas à pointer la responsabilité de certains locataires. “La propreté n’est pas au niveau attendu sur la 67, reconnaît Abdel Boulaouinat, directeur d’agence. Mais 80 % des interventions à cette adresse sont dues à des actes de vandalisme. Les portes palières sont forcées. On va dépenser plus de 50 000 euros dans les semaines à venir pour les remplacer. L’urine dans les gaines d’ascenseurs grillent les cartes mémoire.”
Dans la résidence Le Couloud, toujours en pleine réhabilitation, les dégradations des halls d’entrée et des caves sont régulières. “On n’est peut-être pas au top sur tout mais l’aspect chantier joue sur la propreté et la sécurité”, estime Thierry Beaudoux, directeur général de la Savoviv.
Pierre-Alain Millet, adjoint au logement, en appelle à la responsabilité des habitants : “S’il y a des saletés par terre, elles ne sont pas venues toutes seules. Dans tout le quartier, en plus des bailleurs, un prestataire fait du surentretien autour des tours. Si vous voyiez la quantité qu’ils ramassent !” Michèle Picard veut croire en une issue positive : “Les incivilités appellent les incivilités. Mais une dynamique peut être créée dans l’autre sens.” Pour éradiquer les espèces nuisibles, le maire assure vouloir mettre en pratique des expérimentations: “Une nouvelle élue est chargée de la gestion de l’animal en ville depuis juillet. Je vous invite à contacter la mairie.”
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