Un choix étonnant quand on connaît la culture de discrétion du groupe industriel allemand. “Je n’ai pas demandé l’autorisation à la direction, a concédé le syndicaliste. Je ne crois pas qu’elle aurait accepté. Mais si nous sommes là, ce n’est pas anodin : cette usine aujourd’hui menacée est un fleuron industriel, elle est le symbole de la priorité que nous entendons donner à la préservation et à la création d’emplois dans notre commune.”
Quand Marc Soubitez dit “nous”, cela recouvre un large éventail de l’échiquier politique. À sa candidature se sont déjà ralliés cinq conseillers municipaux sortants : Saliha Mertani (Mouvement démocrate) qui siège actuellement dans l’opposition ; Geneviève Soudan (Europe Écologie Les Verts) qui avait rejoint la majorité en début d’année mais vient manifestement de se raviser ; et les trois socialistes trublions que sont Samia Hamdiken-Ledésert, Mokrane Kessi et Jean-Marc Thévenon.
“EELV et le MoDem soutiennent officiellement l’idée que je puisse assumer une place prépondérante dans la constitution d’un large rassemblement, je propose maintenant aux militants socialistes d’en faire autant”, a précisé Marc Soubitez, qui se revendique pour sa part de la société civile.
Le PS au cœur du jeu
On comprend à ces propos qu’une âpre compétition est engagée pour la prise de contrôle de la section locale du PS actuellement dirigée par Lotfi Ben Khelifa. Une section profondément divisée depuis que les appétits se sont aiguisés après les bons scores obtenus à la présidentielle et aux législatives. Les militants PS doivent se prononcer le 18 juin sur le choix de leur leader dans la perspective des municipales. Selon le scénario qui s’imposera, ce leader pourrait mener les négociations avec les autres composantes de gauche dans l’hypothèse d’une liste d’union, ou conduire une liste autonome pour tenter de ravir la ville à Michèle Picard. Marc Soubitez espère donc être l’homme de cette seconde option.
Les trois conseillers municipaux socialistes qui le soutiennent récusent l’idée qu’ils seraient entrés en dissidence de leur parti. “En avril la section s’était prononcée pour la constitution d’une liste autonome, fait valoir Samia Hamdiken-Ledésert. Et d’après ce que je sais les instances nationales n’ont pas conclu d’accord avec les communistes.” Sauf que le patron du PS dans le Rhône, David Klimelfeld, a récemment déclaré être “dans une démarche d’union de la gauche” à Vénissieux.
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