“Nous n’avons plus accès à l’usine, contrairement à ce que dit la loi, résumait Stéphane Navarro (CGT). Le repreneur ne respecte pas les engagements pris devant le tribunal de commerce de Nanterre. Vous devez intervenir pour que cela cesse.” “Nous allons faire tous les efforts nécessaires, les uns les autres, pour arriver à un accord, a répondu Arnaud Montebourg. Ce genre de blocage, cela peut arriver malheureusement.”
Et le ministre de prévenir : “Redémarrer avec un petit noyau de salariés, c’est mieux que de disparaître totalement. Une fois l’activité relancée, elle pourrait s’envoler…” Les Veninov ont ensuite été reçus par le cabinet du ministre.
“Des procédures judiciaires sont en cours mais il serait plus que souhaitable que les pouvoirs publics prennent toutes les mesures nécessaires en vue de la défense de I’emploi et du respect du droit du travail malmenés par les agissements de la direction de Windhager, écrivaient à Arnaud Montebourg quelques jours plus tôt Guy Fischer (qui était présent à Eurexpo au côté des salariés) et Pierre Laurent, sénateurs communistes. À l’heure où le Parlement débat d’une amnistie concernant notamment les faits commis à l’occasion de conflits du travail ou à l’occasion d’activités syndicales, le gouvernement agirait ainsi en faveur d’une logique d’approfondissement du dialogue social constitutif de la confiance entre tous les acteurs.”
Car avec Windhager, le dialogue semble dans une impasse. “L’accès à l’ancienne usine et notamment au local de l’ancien CE d’Alkor, revendiqué par voie de presse par les anciens représentants syndicaux de cette société en liquidation, n’était en aucun cas un droit mais une manifestation de notre bonne volonté (…), écrivait ainsi Éric Kurtz, directeur général de Windhager France, au préfet Jean-François Carenco le 16 avril. Nous subissons aujourd’hui une pression intolérable pour nous contraindre à revenir sur nos décisions. L’activité, qui devait reprendre le lundi 15 avril, a dû être décalée (…). Cela risque de remettre en cause le calendrier global de la reprise que nous avions fixée en commun le 5 mars dernier, voire l’intégralité de nos objectifs de relance du site pour 2014, que le Tribunal de commerce de Nanterre nous a demandé de produire. Il y a urgence.”
C’est aussi ce que pense André Gerin, qui a rencontré mardi le préfet Carenco, et M. Bodin (de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Selon M. Gerin, et à la suite de cet entretien, les Veninov devraient envoyer en cette fin de semaine au préfet une lettre “précisant et complétant un argumentaire pour clarifier les conditions salariales et le statut des personnes qui seront embauchées, pour aboutir à des CDI”. Le préfet devrait également recevoir prochainement les dirigeants de Windhager.
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