“Ce plan n’est toujours pas acceptable, réagissait ce vendredi matin Stéphane Navarro (CGT), au cours d’une conférence de presse organisée sur le site de l’usine. Ici, on ne ferait que du façonnage et de la logistique ? Ce n’est pas ce pour quoi nous nous sommes battus. De plus, sur la dizaine d’emplois prévus, combien seraient consacrés à l’encadrement ? Et ceux qui se sont battus, alors ? Windhager va devoir faire une autre proposition. On est trop loin des ordonnances. D’autant que ce plan prévoit toujours de récupérer quelque 200 cylindres. Ils peuvent toujours rêver !”
Plus que tout, les Veninov craignent que le repreneur autrichien ne soit en train de réaliser “l’affaire du siècle”, rue Eugène-Maréchal. “Dans leur projet, ils affirment n’avoir besoin que de 30 000 mètres carrés sur les 70 000 du site, assure Yves Cormillot, expert du comité d’entreprise. Ils transformeraient le reste en bureaux, sur trois ou quatre étages, qu’ils vendraient ou loueraient. Cela représente une plus-value de 140 millions d’euros ! Voilà où était, depuis le début, l’intérêt de Windhager. D’autre part, à partir du 4 mai 2014, Windhager n’aura de compte à rendre à personne, pas même au tribunal de commerce. Ils peuvent bien assurer investir dans de nouvelles machines et de nouveaux équipements en août ou septembre 2014, cela ne les engage pas vraiment. Je pense que nous avons affaire à une opération de dupes. Si le tribunal de commerce accepte, il fait un chèque en blanc à ce pseudo-repreneur.”
Lundi, les Veninov seront reçus à la préfecture. Ils feront au préfet de Région, M. Carenco, de nouvelles propositions pour le site. “Il y a eu tromperie sur la marchandise, estime André Gerin, député honoraire du Rhône. Nous avons demandé à rencontrer le liquidateur judiciaire. Windhager, avec ce plan, confirme l’abandon de la stratégie qui avait motivé le tribunal de commerce à signer les ordonnances lui attribuant le site et ses actifs. Dès lors, sa présence dans ce dossier n’a plus de sens.”
Une analyse que partage Michèle Picard, le maire de Vénissieux. Laquelle s’étonne du délai accordé, en référé, à Windhager pour se mettre en accord avec les ordonnances de mai dernier : “Jusqu’à quand va-t-on permettre à Windhager de s’asseoir sur le droit français ? On essaie de nous vendre le fait que dix emplois, c’est mieux que rien. Mais ce n’est pas ce pour quoi les Veninov se sont battus ! Ce n’est pas ce pour quoi le site a été attribué à Windhager ! J’en appelle au gouvernement. Dans ce dossier, il ne peut pas rester inactif.”
Windhager qui, selon nos confrères du Progrès, a prévu de se rendre lundi sur le site, devrait alors rencontrer les Veninov, qui occupent et maintiennent en état le site depuis des mois. Une entrevue “dans le plus grand calme”, annoncent les salariés. “Windhager cherche à nous provoquer, estime Stéphane Navarro. Qu’ils se rassurent : on ne leur fera pas ce plaisir de mal les recevoir.”
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