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Veninov : Windhager a jusqu'au 11 avril pour respecter ses engagements

Le tribunal de commerce de Nanterre a tranché. Windhager dispose d’un peu moins de deux mois pour tenir ses engagements. Au-delà, le groupe autrichien pourrait être condamné à verser 30 000 euros par jour de retard.

Trente mille euros. C’est, par jour de retard, la somme que risque de payer le repreneur de Veninov, Windhager, s’il ne tient pas ses engagements d’ici au 11 avril. Le liquidateur judiciaire Marc Sénéchal a en effet assigné en référé les dirigeants du groupe autrichien afin de les obliger à présenter un plan de reprise respectant les ordonnances rendues par le tribunal de commerce de Nanterre le 4 mai 2012. Ordonnances qui prévoyaient la reprise d’une activité industrielle et l’embauche d’une quarantaine de salariés.


Cette offensive judiciaire va de pair avec l’exaspération des Veninov et de leurs soutiens face à l’inaction du repreneur. Lequel n’a plus guère de crédit à leurs yeux. Pas plus qu’il n’en a pour Yves Cormillot, expert du comité d’entreprise pour le cabinet CM&A, qui intervenait ainsi le 6 février devant le comité de soutien réuni à l’hôtel de ville : “Sauf rebondissement de dernière minute, il convient que le groupe Windhager ne fasse pas plus de mal qu’il n’en a déjà fait, et qu’il restitue l’ensemble des biens qu’il détient pour qu’un éventuel nouveau repreneur soit recherché, et puisse participer au redémarrage d’une des plus anciennes entreprises de Vénissieux.” Un “trésor historique” que l’expert évalue à “environ 20 millions d’euros”, acquis par Windhager “pour un prix très modique” : 2 millions d’euros pour le tènement industriel, 200 000 euros pour l’outil de travail et 300 000 euros pour les marques, soit un total de 2,5 millions d’euros.
Juste avant l’audience au tribunal de Nanterre, le mardi 19 février, un rassemblement “solidaire” était organisé dans l’entreprise à l’appel de l’Union locale CGT. Une centaine de personnes y ont participé, parmi lesquelles Michèle Picard, le maire de Vénissieux, André Gerin ou Guy Fischer. “Windhager n’a pas à rester propriétaire du site, estime Stéphane Navarro (CGT). Il s’est désengagé de lui-même, par son attitude et son inaction. Pour nous, ce qui pourrait encore nous sauver, ce serait qu’il s’en aille.”
Pour Michèle Picard, le doute n’est plus permis. “Windhager ne voulait que les marques, prestigieuses, et les rouleaux. Ils n’ont pas du tout investi dans la production. Il est hors de question que Veninov devienne un site de stockage ou de logistique pour l’usine hollandaise de Boekelo, comme le groupe autrichien l’avait prévu à la base. La bataille va prendre une autre forme. Il s’agit là de la défense de l’industrie française.” André Gerin va dans le même sens : “La question du secteur industriel de notre pays est une question primordiale. Avec le comité de soutien, nous allons tout faire pour que cette problématique soit portée sur le devant de la scène.”

“Le site de Vénissieux ne les intéressait pas…”
“Une autre forme”, car en plus de l’assignation en référé, Johann Windhager pourrait être poursuivi par les ex-salariés d’une part, et les collectivités locales d’autre part.
Les Veninov envisagent d’attaquer le repreneur pour “promesse d’embauche non tenue”. La note de l’expert est explicite à ce sujet : “Avec un peu de recul, mon avis est que les dirigeants de la société Windhager n’ont vraisemblablement jamais eu l’intention de réaliser un véritable projet industriel mainteneur d’emplois. D’ailleurs, un ancien cadre d’Alkor-Venilia, qui a été approché par les dirigeants de Windhager, aurait indiqué que le site de Vénissieux ne les intéressait pas en tant que site de production et qu’ils recherchaient à embaucher quelques salariés, mais en aucun cas parmi ceux ayant occupé le site de Vénissieux.” Si un procès devait avoir lieu, l’UL CGT a d’ores et déjà annoncé son intention de se porter partie civile. Tout comme le serait le comité de soutien aux Veninov, qui envisage de se transformer en association.
Les collectivités locales pourraient également amener Windhager devant les tribunaux. “Nous avons mobilisé depuis un an et demi des fonds publics pour maintenir en état le site industriel, rappelle Michèle Picard. Le Grand Lyon et la Région ayant également apporté une aide financière, je vais demander à Gérard Collomb et Jean-Jack Queyranne d’examiner les moyens de saisir la justice, afin d’obtenir le remboursement des sommes versées.”

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