Connectez-vous avec nous

Bonjour, que cherchez-vous ?

Actus

Entre « La Colombière » et les pigeons, ça ne roucoule pas

Les nuisances endurées par les habitants de « La Colombière » sont symptomatiques de la difficulté à gérer la présence des pigeons en ville.

Les toits de « La Colombière » sont souvent très encombrés. Photo DR

Qu’une résidence s’appelant La Colombière souffre de la présence de pigeons prêterait presque à sourire, si l’affaire n’était pas sérieuse. Il y a déjà les nuisances sonores et olfactives. À quoi il faut ajouter les déjections – jusqu’à 12 kg de fientes par an et par individu –, corrosives pour les pierres des bâtiments. Le coût du nettoyage peut atteindre des sommes élevées. Sans oublier le risque sanitaire : ces volatiles sont potentiellement porteurs de maladies, bactéries et virus qui se transmettent rarement à l’homme, mais peuvent toucher les personnes fragiles.

Le problème concerne de nombreuses villes, à des degrés divers. À Vénissieux, une étude effectuée en 2020 sur la zone du centre-ville avait montré que la population de pigeons était alors relativement faible, comparativement à d’autres communes. Ce constat tranche pourtant avec ce que vivent au quotidien les habitants de La Colombière.

Bords de fenêtres, balcon, façade et abords du bâtiment sont maculés de fientes. Photo DR

Dans son appartement du premier étage qui donne sur la place de la paix et le parc Dupic, Simone Parriot nous reçoit avec sa voisine, Claude Hulas, pour montrer l’étendue des dégâts : bords de fenêtres, balcon, façade et abords du bâtiment sont maculés de fientes. « On est pourtant bien ici, ce problème des pigeons est récent, il est apparu en 2023, se désole Mme Parriot. D’un coup, on ne sait pas trop pourquoi, la résidence est devenue leur repaire. Peut-être qu’ils nichaient dans un autre bâtiment qui a été détruit et qu’ils se sont déplacés. En tout cas, depuis, on subit, et c’est vraiment désagréable. »

Les copropriétaires et leur syndic, Citya Vendôme Lumière, se sont retournés vers la Ville, compétente en matière de salubrité publique. La Municipalité, conformément à l’arrêté du 6 mars 2024 (qui complète un précédent arrêté pris en 2004) a invité la copropriété à avoir recours à une entreprise spécialisée pour empêcher les volatiles de nicher dans la résidence. Sur le domaine public, relevant de sa responsabilité, la Ville privilégie la prévention et l’information auprès des personnes qui nourrissent les pigeons, « plutôt que d’effectuer des captures, coûteuses et au final peu efficaces ». Sur le site internet de la commune et dans le dernier numéro du magazine municipal Vénissieux Singulier Pluriel, il est du reste rappelé l’interdiction de nourrir les pigeons, sous peine d’une amende de 3e classe. Des affichettes martelant ce message sont également à disposition du public à l’Hôtel de ville.

« Les gens qui nourrissent les pigeons ne sont pas mal intentionnés, mais ils ne mesurent pas l’ampleur des conséquences »
Des copropriétaires de « La Colombière »

Photo Unsplash.

Car le problème de fond est bien là, et les habitants de La Colombière en conviennent : le surnombre des pigeons est directement lié au fait qu’ils sont abondamment nourris. « On voit ça tous les jours, déplorent Dominique Barzasi, Christian Bataille et Didier Bernard, autres copropriétaires. Des gens viennent émietter du pain rassis sur la place de la paix et dans le parc Dupic. Ils ne sont pas mal intentionnés, mais ils ne mesurent pas l’ampleur des conséquences. Si cette pratique perdure, on peut installer tous les systèmes anti-pigeons qu’on veut, on craint que ça ne serve à rien. »

La copropriété a quand même fait réaliser un devis. Verdict : 11 979 euros pour l’obturation des tuiles, l’installation de pics et l’hermétisation du bâtiment. « C’est cher pour les 29 logements que nous sommes« , estime Claude Hulas.
S’ils divergent sur la nécessité de recourir à la verbalisation des contrevenants – la plupart sont de paisibles retraités, parfois isolés, qui trouvent dans le nourrissage des volatiles un certain réconfort –, les copropriétaires sont unanimes pour demander une prévention accrue. « Il faudrait une campagne d’information massive« , préconise Dominique Barzasi. « On pourrait s’inspirer de ce qui a été fait pour le tri« , complète Christian Bataille. « Le niveau d’information et de prévention n’est pas à la hauteur du problème« , résume Didier Bernard.

« Les signalements de nuisances liées aux pigeons sont rares à Vénissieux, assure Aurélie Cherasco, directrice générale adjointe des services, en charge notamment de l’hygiène et de la santé publique. ‘La Colombière’ est un cas très localisé. Nous allons intensifier sur le secteur la campagne d’information pour dissuader la pratique de nourrissage. Mais si l’on veut que ce soit vraiment efficace, la copropriété doit également prendre des mesures empêchant les pigeons de se poser et de nicher. »

 

2 Commentaires

1 Commentaire

  1. Barzasi

    10 mars 2025 à 18 h 53 min

    Trop facile de faire payer des habitants qui subissent les nuisances… A chacun ses responsabilités l’hygiène et la salubrité sont une compétence des Élus.

  2. BATAILLE CHRISTIAN

    7 mars 2025 à 15 h 16 min

    Bonjour
    Donc en résumer les pigeons sont  » citoyens venissiens »
    Cela depant des services hygiène et santé mais les dégâts occasionnés sont à la charge de la colombiere
    Merci …

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez également

Actus

Plus de 250 offres d'emploi sont annoncées, ainsi que la présence de plus de 60 entreprises et de plusieurs organismes de formation.

Sports

Franck Mbatang a en mains un groupe d'espoirs de l'athlétisme promis à un bel avenir.

Portraits

Arrivée à la tête du réseau de lecture publique de Vénissieux, cette jeune femme qui a fait ses études à Lyon, a dirigé auparavant...

Actus

En raison d'une infiltration d'eau, d'importants travaux vont être lancés à la salle Erik-Satie. Les activités s'y déroulant seront relogées.

Infos commerces

Au 16, rue Gambetta, une nouvelle enseigne dédiée à la vue, Vision optique, a ouvert à côté de l’auto-école ECV.