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Culture

Saison 2025-26 : la Machinerie vers de nouveaux récits

Ce 19 juin, était annoncée au public vénissian la nouvelle saison des deux équipements regroupés au sein de La Machinerie, le Théâtre de Vénissieux et « Bizarre ! ».

« Koudour » sera joué les 26 et 27 mars prochains au théâtre (Photo Arnaud Bertereau)

Ce 19 juin, était annoncée au public la nouvelle saison des deux équipements regroupés au sein de La Machinerie, le Théâtre de Vénissieux et « Bizarre ! ». Avec une programmation sur plusieurs axes, dont celui de la jeunesse. Une volonté affirmée de « faire circuler les publics entre les deux lieux. Et une Fabrique des histoires construite par cinq artistes associés.

Et si tout commençait par une fête de rentrée ? C’est en tout cas ainsi que débutera, le samedi 20 septembre à partir de 14 heures, la nouvelle saison de La Machinerie, qui regroupe le Théâtre de Vénissieux et l’équipement de musiques urbaines « Bizarre ! ».
Ce « coup d’envoi festif de la saison » proposera une déambulation de « Bizarre ! » au théâtre en compagnie de Radio Kaizman. Avec, déjà annoncés, un escape game, des jeux, des surprises. Et un spectacle présenté en partenariat avec la Biennale de la danse, Fantasie Minor. Il sera joué à « Bizarre ! » et accessible dès 6 ans.
Lors de la conférence de presse du 17 juin dernier, entourée d’une partie de son équipe — Nicolas Gonthier, le programmateur de « Bizarre ! », et Maxime Donot-Saby, le secrétaire général de La Machinerie —, la directrice de La Machinerie, Duniému Bourobou, précisait qu’elle voulait amener la structure qu’elle dirige depuis l’an dernier vers « de nouveaux récits ».

 

Une programmation rythmée

Et comme la jeunesse est l’un des grands axes qui seront développés, Duniému n’a pas hésité, lors de cette présentation, à mêler les programmations de « Bizarre ! » et du théâtre. Le premier étant, symboliquement, le lieu dévolu à cette jeunesse.Lorsqu’on lui demande quels seront les temps forts de sa programmation, la directrice hésite, tant ils lui semblent nombreux. Puis elle cite Freda (6-7 novembre). « Azani Ebengou parle de la manière de s’affranchir d’un certain nombre d’assignations. Ainsi, à quels rôles a-t-on droit lorsqu’on est une comédienne racisée ? Dans Freda, il est question d’un spectacle sur Joséphine Baker qu’une jeune comédienne fuit, en se questionnant sur les stéréotypes. Auparavant, le 27 septembre, nous aurons à « Bizarre ! » Flenn et Uva. Le premier est un rappeur algérien qui est une des figures importantes du rap dans son pays. Ses textes sont en arabe. Il est important qu’on entende d’autres langues. »

Flenn sera le 27 septembre à « Bizarre ! » (Photo DR)

Elle mentionne encore Rakatakatak (15-16 janvier). « Nous allons beaucoup soutenir la compagnie des Grands Écarts qui sera encore là la saison prochaine et celle d’après. » La pièce, qui se déroule en 2087, met en scène une jeunesse cherchant à survivre.
Pour Duniému, Raffut (du 23 au 25 avril) sera forcément un temps fort, qui se déroulera tout à la fois à « Bizarre ! » et au théâtre. « Nous allons faire travailler ensemble les deux lieux pour voir quelles esthétiques ils produisent. »
Puis, elle évoque Le Bruit des arbres qui tombent (26-27 février) : « Nathalie Béasse est une des figures d’un théâtre visuel et de sensations. Elle crée des images et le spectacle est comme un livre dans lequel on entre, avec de l’indicible dit par les gestes. »
Si Grand ReporTERRE (14-15 novembre) est un projet du théâtre du Point du jour, il trouvera un écho à Vénissieux avec la venue de Laëtitia Guédon qui discutera avec Claire Chazal. « Laëtitia voulait une journaliste qui mette en voix des textes. Ce sera une conversation sur les questions du métissage, coupé par des moments de lecture. »

« Fatayer bi Banadoura » les 5 et 6 février au théâtre (Photo Nader Bahsoun)

Avec Fatayer bi Banadoura (6 février) et Koudour (26-27 mars), La Machinerie abordera d’autres formes de récits — dont certains seront culinaires. « Nous voulions inviter des artistes d’ailleurs. La Terre est multiple et celles-là — l’une de la diaspora turque et l’autre libanaise — abordent les questions d’intégration. On entendra ainsi du turc et du libanais, de l’espagnol aussi avec Salti (19 et 22 novembre), du créole avec Freda… Ces langues seront accessibles sur notre site Internet. Ce genre de spectacles, d’autres aux formes plus visuelles, permettent de s’adresser à des personnes qui n’ont pas besoin de bien parler français. Nous travaillons sur notre visibilité et avons besoin de diversifier notre public, de programmer d’autres histoires. D’être très présent sur le territoire et de sortir de nos murs. La Fabrique des histoires nous aidera pour cela. »

« La Fabrique des histoires »

Duniému poursuit : « Nous allons passer des commandes à des artistes avec, pour points de départ, la ville et ses habitants. » Elle énumère : Diaty Diallo (autrice), Marlène Gobber (danseuse et chorégraphe), Sean Hart (artiste pluridisciplinaire), Lisette Lombé (poétesse, performeuse et plasticienne) et Christel Zubillaga (comédienne, metteuse en scène et pédagogue).
« Nous attendons d’eux une libre création et une appropriation par les publics. Ainsi, dès octobre, Sean partira à la rencontre des langues qui habitent le territoire, entre autres avec des enfants et des ados du centre social Eugénie-Cotton. »
Duniému et Maxime expliquent encore qu’il s’agit de « créer des rencontres entre des personnes qui n’étaient pas destinées à se croiser ». Des thématiques seront ainsi partagées entre les artistes et des personnes fréquentant les centres sociaux, l’IME, le milieu hospitalier ou celui de l’insertion sociale. « Être poreux, résument-ils, pour trouver des portes d’entrée. La Fabrique sera cette matrice. »

Bayrem Braiki, adjoint à la culture : « un concept unique en France »

 

Tout en saluant le travail de Françoise Pouzache, restée à la tête de La Machinerie pendant treize ans et qui fit rayonner la scène vénissiane dans toute la Métropole et au-delà, Bayrem Braiki annonce, lors de la conférence de presse du 18 juin, que « Duniému Bourobou — la nouvelle directrice — va participer à l’écriture d’une nouvelle histoire ».
L’élu à la culture signale d’entrée « les nouvelles couleurs de la nouvelle plaquette ». Les personnes présentes à cette rencontre — et celles qui assistent le lendemain à la présentation officielle de la saison 2025-26 — se rendent rapidement compte que la nouveauté va souvent être citée.
« La Machinerie, poursuit Bayrem Braiki, est un concept unique en France, construisant une passerelle entre deux mondes. C’est un lieu où se rassemblent l’énergie du rap et la diversité du théâtre. »
Tout en rappelant que « la culture est un service public », il célèbre les artistes qui « posent un regard singulier sur notre époque » et n’hésite pas à déclarer que « Vénissieux est un vrai laboratoire des arts urbains ».

Questions à Duniému Bourobou, directrice de La Machinerie

« Nous portons un nouveau regard sur la ville »

– Nous assistons, avec la présentation de cette nouvelle saison, à un véritable changement : de plaquette, d’habitudes…
D.B. : Avec sa forme et ses couleurs, très différentes de ce qui se faisait auparavant, la plaquette du programme est très ancrée dans notre projet. Ce que l’on a envie de raconter est également différent. Nous portons un nouveau regard sur la ville et impliquons de nouveaux artistes. Ce changement a du sens.

– Toujours à propos de changement, il est inscrit sur la plaquette qu’elle va de septembre à décembre 2025. Pourquoi ?
D.B. : La Machinerie est constituée d’un théâtre qui programme à l’année et d’un lieu de concerts qui fonctionne au semestre. Cet outil de communication qu’est une plaquette devient donc obsolète après le premier semestre. C’est une façon de répondre à notre réalité et de traiter équitablement le théâtre et « Bizarre ! ».

– Justement, le fait de mêler les deux programmations est nouveau.
D.B. : La singularité de ce lieu est d’avoir deux salles. Il fallait donc réfléchir à comment elles allaient pouvoir s’entremêler. Peu importe où un spectacle se joue. Ce sera à La Machinerie !

– N’avez-vous pas peur que le public fidèle du théâtre, assez âgé, soit un peu perdu ?
D.B. : L’enjeu est de faire circuler les publics, celui du théâtre et celui de « Bizarre ! ». Un coup d’œil rapide sur la programmation pourrait donner l’impression qu’il y a plus de concerts de rap. Mais ce n’est pas le cas, nous avons le même ratio que les années précédentes.

– Nouveauté encore : beaucoup de spectacles restent plusieurs jours à l’affiche. Pour quelle raison ?
D.B. : Nous touchons à la problématique des compagnies, qui ont de plus en plus de difficultés à jouer. Les théâtres se doivent de les accompagner et de laisser aux spectacles le temps de s’installer.

– La jeunesse aura beaucoup d’occasions de se rendre au théâtre ou à « Bizarre ! ». Qu’en est-il du jeune public ?
D.B. : Il aura plusieurs rendez-vous, à commencer par les UtoPistes, qui arrivent sur le territoire avec la future Cité du cirque. Nous voulons être accueillants avec nos nouveaux camarades. Pour le jeune public, on peut encore citer Salti, Tu mues tu meurs ! (?) !, Fermez les yeux, le Blanche-Neige de Michel Raskine ou Le Vertige de l’envers, lié aux UtoPistes et qui est du cirque croisé avec de la magie, visible dès 3 ans.
Quant aux jeunes, outre de nombreux spectacles, des projets les concernent directement. Pour Quartier libre, avec le théâtre de la Croix-Rousse et celui de La Mouche à Saint-Genis, une quinzaine de jeunes (15-20 ans) feront une création. Il y aura aussi La Relève : sur quatre jours, quinze jeunes (25-35 ans) assisteront à un concert, bénéficieront d’un coaching à l’écriture et à la performance et d’une master class. À l’issue de tout cela, ils participeront à un Open Mic à « Bizarre ! ». Nous proposerons également, pendant cinq jours, une colonie hip-hop, entre danse et rap, pour une vingtaine de jeunes à partir de 12 ans.

Demandez le programme

Fête de rentrée, 20 septembre à 14 heures, déambulation de « Bizarre ! » au théâtre
Flenn + UVA, 27 septembre à 20 heures à « Bizarre ! »
Kristy + Leonem, 2 octobre à 20 heures à « Bizarre ! »
« Fermez les yeux, vous y verrez plus clair », 3 octobre à 20 heures au théâtre
« Mantra », 9 et 10 octobre à 20 heures, 11 octobre à 17 heures à « Bizarre ! »
Jeune Mort + Zinée + Surprise, 17 octobre à 20 heures à « Bizarre ! »
« Freda », 6 et 7 novembre à 20 heures au théâtre
H JeuneCrack + Aamo + Gemen, 13 novembre à 20 heures à « Bizarre ! »
« Grand ReporTERRE », 14 et 15 novembre à 20 heures au théâtre
« Salti », 19 novembre à 15 heures et 22 novembre à 17 heures au théâtre
Jungle Jack + Gusko, 28 novembre à 20 heures à « Bizarre ! »
« Tu mues tu meurs ! (?) ! », 10 décembre à 19 heures à « Bizarre ! »
« Majorettes », 10 janvier à 20 heures au théâtre
« Rakatakatak », 15 et 16 janvier à 20 heures au théâtre
Boum Kids, 21 janvier à 14h30 à « Bizarre ! »
« Goupil & Kosmao », 24 janvier à 17 heures au théâtre
« Fatayer bi Banadoura », 5 février à 20 heures, 6 février à 14h30 et 20 heures au théâtre
« Le Bruit des arbres qui tombent », 26 et 27 février à 20 heures au théâtre
« Blanche Neige, histoire d’un Prince », 4 mars, 19 heures au théâtre
« Diptyque : La Bête noire & Peite Reine », 19 et 20 mars à 20 heures au théâtre
« Koudour », 26 et 27 mars à 20 heures au théâtre
« Raffut – Temps fort Machinerie », du 23 au 25 avril au théâtre et à « Bizarre ! »
« Le Vertige de l’envers », 29 avril à 15 heures au théâtre
« Histoire de fouilles », 6 mai à 19 heures au théâtre
« Les Gaulois », 21 et 22 mai à 20 heures au théâtre
Arts d’écho, 23 mai à 14h30 à « Bizarre ! »

Bon à savoir

Billetterie et abonnements

La billetterie est en ligne sur le site de La Machinerie : lamachinerie-venissieux.fr
On peut également se rendre au Théâtre de Vénissieux (8, bd Laurent-Gérin) le mardi de 14 à 18 heures, du mercredi au vendredi de 14 à 17 heures.
Au théâtre, pour les spectacles tous publics, les tarifs vont de 5 à 19 euros. Pour les spectacles jeune public de 5 à 8 euros.
À « Bizarre ! », les tarifs vont de 5 à 25 euros.
Pour le temps fort Raffut :
1 spectacle plein tarif : 19 euros
2 spectacles plein tarif : 22 euros
À partir de 3 spectacles : 10 euros.

Dès trois événements, profitez du tarif abonné.

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