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Retour en classe : les parents partagés, les enseignants pas convaincus

Le gouvernement doit présenter ce mardi son plan de déconfinement progressif avec, entre autres, le retour en classe à partir du 11 mai sur la base du volontariat. Si les opinons divergent chez les parents d’élèves, les enseignants jugent cette rentrée prématurée.

Photos d’archives Raphaël Bert: groupe scolaire Jean-Moulin, collège Paul-Éluard et lycée Jacques-Brel.

Le gouvernement doit présenter ce mardi son plan de déconfinement progressif avec, entre autres, le retour en classe à partir du 11 mai sur la base du volontariat. Si les opinons divergent chez les parents d’élèves, les enseignants jugent cette rentrée prématurée.

La réouverture des écoles suscite interrogations et inquiétudes avec la crainte d’une relance de l’épidémie de Coronavirus. Tout en poursuivant la concertation, l’exécutif a multiplié les annonces, souvent au conditionnel. Une certitude : le retour en classe sera progressif. Et toujours par demi-groupes de 15 élèves au plus. Un calendrier encore indicatif mais précis a été communiqué par le ministre de l’Éducation nationale. La rentrée concernerait d’abord les élèves de grande section de maternelle, CP et CM2. Ainsi que les classes de CP-CE1 en REP et REP+ (éducation prioritaire). À partir du 18 mai, ce serait le tour des collégiens de 6e et 3e ainsi que des lycéens de première et terminale. Enfin, durant la semaine du 25 mai, tous les autres niveaux feraient également leur retour à l’école.

Mais les parents qui le souhaitent pourraient garder leurs enfants à la maison s’ils jugent que les conditions sanitaires ne sont pas requises pour leurs enfants. Une position que pourrait adopter un tiers des familles selon un récent sondage (*).

Des parents partagés

« Alors que tout le monde espère voir s’ouvrir un nouveau monde après cette pandémie, on voit déjà que l’économie reprend ses droits », déplore Nadège, maman de trois enfant scolarisés à l’école Ernest-Renan (CM1), au collège Balzac (4e) et au lycée privé La Xavière (terminale). « Il faut relancer l’économie, donc tout le monde à l’école. Les étudiants peuvent se garder tout seuls, donc les facs restent fermées ! Le conseil scientifique préconise de rouvrir les établissements scolaires en septembre ; le gouvernement passe au-dessus. Je trouve que ce n’est pas clair. Quoi qu’il en soit, notre fils actuellement en CM1 restera à la maison. Les aînés nous mettent la  pression : ils veulent reprendre, pas tellement pour les cours, mais pour revoir leurs amis. C’est surtout cela leur motivation. »

Aux Minguettes, Sara, que nous suivons depuis le début du confinement et qui est seule avec ses deux enfants, ne tient pas le même discours. « Si je suis certaine que mes deux enfants scolarisés à Anatole-France ne prennent aucun risque, ils y retourneront. Ce n’est plus possible à la maison, mes conditions pour télétravailler deviennent extrêmement difficiles et mes enfants n’ont qu’une envie : retourner en classe pour revoir leurs enseignants et leurs copains. » En revanche, ses enfants n’iront pas à la cantine. « Mes parents qui sont en bonne santé vont venir s’installer dès la fin du confinement pour que je puisse reprendre le travail. Ils les récupèreront sur le temps de midi. Et puis moi j’ai besoin aussi de revoir mes collègues, de travailler en groupe. »

De toute manière, estime Géraldine, maman d’enfants scolarisés à Pasteur, « il faudra apprendre à vivre avec le virus. Mes enfants sont en grande section, ils y retourneront uniquement le matin car je ne souhaite pas les mettre à la cantine ni l’après-midi. Nous allons travailler avec mon mari chacun à mi-temps en télétravail, et l’autre mi-temps en entreprise. Ce qui est le plus désarmant, c’est le flou total dans lequel nous naviguons. Ce n’est pas bon psychologiquement, ni pour les enfants ni pour les parents ». 

Pour les enseignants, une rentrée prématurée

Du coté des professeurs, les avis sont plus tranchés. Les syndicats sont unanimes : ils auraient souhaité une reprise en septembre conformément aux préconisations du conseil scientifique. Cette décision de renvoyer les enfants à l’école est jugée irresponsable. Bernard Bagagia (SNuipp), directeur du groupe scolaire Ernest-Renan, précise : « Moi ce qui me pose problème, ce sera d’accueillir 15 gamins par classe et pas un de plus. Comment je fais si j’en ai davantage ? Je pense que la plupart des parents ne vont pas remettre leurs enfants à l’école ». Et d’ajouter : « Sur le fond,  je trouve important d’accueillir les enfants en classe, mais à condition que toutes les conditions sanitaires soient respectées et que tout soit bien organisé en amont. Nous attendons beaucoup de la semaine qui s’ouvre car tout va se jouer dans les jours qui viennent ». Quentin, enseignant de primaire sur le plateau, s’interroge : « Comment mener un travail en classe et un autre pour les enfants qui restent à la maison si les parents ne souhaitent pas les faire revenir ? Sans oublier les enseignants qui eux-mêmes ne voudront pas revenir parce qu’ils souhaitent garder leurs enfants ou parce qu’ils sont stressés par l’épidémie ».

Pour la CGT Éduc’Action, « l’improvisation du gouvernement met en danger la santé des personnels, des élèves et de leur famille et ne contribuera en rien à la réduction de ces inégalités sociales ». C’est pourquoi ses représentants annoncent qu’ils prendront toutes leurs responsabilités pour garantir la protection des personnels : droit d’alerte, plainte pour mise en danger de la vie d’autrui, préavis de grève dans l’éventualité où les droits de retrait seraient refusés par l’employeur.


(*) : D’après un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info, deux tiers des parents se prononcent contre la réouverture  des écoles à partir du 11 mai. 81% des parents sondés jugent positivement le fait de ne pas envoyer leurs enfants en classe, un principe confirmé par l’Elysée le 23 avril. 55% des personnes interrogés doutent de la possibilité de faire appliquer les gestes barrières à l’école. De même, 63% de parents ne croient pas aux classes à 15 élèves.

 

2 Commentaires

1 Commentaire

  1. vénissian

    1 mai 2020 à 6 h 46 min

    Selon le conseil scientifique l’école ne devait pas reprendre le 11 mai, les enfants transmettent le virus même lorsqu’ils sont asymptomatiques. On nous annonce qu’une vingtaines d’enfants sont actuellement atteints d’un syndrome inflammatoire grave, avec des atteintes cardiaques. Jusqu’à ce que le Royaume Uni rende public des cas le ministre de la santé ne nous informait pas des cas en France… il se dit maintenant très attentif à ces cas graves chez ces enfants. Macron fait reprendre l’école pour « sauver l’économie » les parents qui ne sont pas en télétravail (cadres pour la plupart), devront retourner à l’usine car le chômage partiel sera supprimé dès juin! nous verrons ce que donnera cette reprise des crèches et écoles qui est un vrai casse tête pour les communes. D’ailleurs plusieurs maires ont refusé d’ouvrir les classes car ils ne veulent pas endosser la responsabilité de nouveaux cas chez les personnels et dans les familles! On ne connait pas tout du virus et se sa transmission, la santé publique est une priorité le gouvernement semble l’oublier!!!

  2. mateo pierre

    28 avril 2020 à 12 h 18 min

    sur l’ouverture des écoles le 11 mai à vénissieux plusieurs observations que je tiens à formuler à titre personnel .
    D’abord en tant qu’élu et représentant la mairie au conseil d’administration de l’école jules guesde ,j’ai pu constater les grandes difficultés pour mettre en oeuvre le dédoublement de nombreuses classes dans un contexte où les communes ont passé des accords de contractualisations avec l’état pour limiter les dépenses de fonctionnement .Le délai entre l’annonce du président et l’ouverture le 11 mai me semble bien court et pour le moins hasardeux .Il aurait fallu travailler beaucoup plus en amont sur des mesures sanitaires contraignantes pour éviter comme la signaler le conseil scientifique une deuxième vague de contaminations.Mais macron en a décider autrement pour lui le plus important c’est l’économie et les désirs du medef du monde économique .Non l’école n’est pas une garderie et surtout on ne doit pas jouer à la roulette russe avec nos enfants les enseignants et l’ensemble du personnel communale comme des parents d’élèves .En france de nombreux maires ont pris la décision de ne pas ré ouvrir les écoles je comprends tout à fait leur décision A l’assemblée pour conclure les député es insoumis et communistes ne voteront pas la confiance au gouvernement pour la sortie du confinement face à se simulacre de démocratie sans débats ni bien sûr d’amendement pour l’avenir soyons vigilants conscient et combatifs

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