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Marathon : Susan, une Kenyane vénissiane aux JO de Tokyo

Susan Kipsang Jeptoo a patiemment tracé son chemin afin d’atteindre le plus haut niveau possible. Le 2 août prochain, au Japon, elle prendra le départ du marathon olympique pour relever le plus grand défi de sa carrière.

Susan Kipsang Jeptoo a patiemment tracé son chemin afin d’atteindre le plus haut niveau possible. Le 2 août prochain, au Japon, elle prendra le départ du marathon olympique pour relever le plus grand défi de sa carrière.

En janvier dernier, Susan a couru le marathon de Marrakech, en 2h 28 min 48 secondes, soit 42 secondes de mieux que les minima imposés par la Fédération française d’athlétisme (FFA). Ayant de surcroît obtenu la nationalité française en novembre 2019, elle a décroché son billet pour les JO de Tokyo, où elle s’alignera au départ du marathon le 2 août.

Que de chemin parcouru depuis son départ du Kenya, en 2004. « Je viens de la ville de Kapsabet, à environ 300 km de Nairobi, raconte-t-elle. Des connaissances m’avaient conseillé de venir à Lyon car beaucoup d’anciens kenyans y étaient installés. J’ai trouvé un appartement pas trop loin du parc de Parilly, pour ensuite prendre une licence à Lyon Athlétisme. Mais j’avais du mal à obtenir des résultats, j’étais par ailleurs agent d’entretien dans les écoles. »

Les naissances de Kelvin en 2008, puis de Mercy trois ans plus tard, sont une parenthèse dans son parcours sportif. En 2013, elle rencontre Harzouz Saadi, un ancien triathlète vénissian qui va devenir son coach. Avec lui, elle retrousse ses manches, affiche une progression cohérente, sans coups d’éclat mais avec des places d’honneur régulières, et même quelques victoires. En 2015 notamment elle s’impose à domicile à Parilly sur le 21 km des Foulées vénissianes. Cette même année, son CV indique qu’elle a pris part à 35 épreuves d’athlé, 13 cross, 10 semi-marathons et une douzaine de 10 km… En 2016, Susan réduit la voilure avec « seulement » 17 courses, cross ou semi-marathons.

Si l’athlète vénissiane a tant couru ces années-là – elle ne s’en cache pas – c’est en partie pour des raisons financières. L’aide fournie par son club de l’Athlétic Saint-Julien 74 n’étant pas suffisante pour joindre les deux bouts, elle n’avait d’autre choix que de viser les podiums et les récompenses aux quatre coins de France.

Ces dernières années, Susan s’est moins dispersée et a pu suivre une préparation plus sérieuse. Sa sélection aux JO de Tokyo vient en témoigner. Nul doute, qu’ils seront nombreux, amis, proches et habitués du parc de Parilly à suivre sa course, le 2 août prochain à Tokyo.


HARZOUZ SAADI, COACH DE SUSAN : “SUR UN MARATHON, TOUT EST POSSIBLE.”

On a l’impression que vous vous cachez volontairement derrière une certaine discrétion, Susan et vous ?
Ce n’est pas faux. À trop vouloir se montrer et se valoriser, on peut déranger. La discrétion permet de travailler sereinement.

Comment est née votre collaboration ?
Par le bouche-à-oreille. Quand Susan s’est installée près du parc de Parilly, elle a appris que je donnais des conseils aux coureurs habitués du parc. Elle m’a demandé si je voulais l’entraîner. Je lui ai répondu qu’on allait d’abord faire une séance d’entraînement ensemble. Il était évident qu’elle en avait sous la semelle. J’ai été très direct avec elle. Si on collaborait c’était pour atteindre le haut niveau. Je l’entraîne depuis 2014-2015. Je ne m’occupe que d’un ou deux athlètes, pas plus. En 2008, j’ai entraîné Abdellatif Meftah, 2e en coupe d’Europe du 10 000 m en 2010.

Que peut espérer Susan aux JO ?
Elle a régulièrement progressé ces dernières années et fait maintenant partie des soixante meilleures marathoniennes. Sur un marathon, épuisant, tout est possible, ça peut se jouer sur la forme du jour, les conditions climatiques… Je me rends au Japon une quinzaine de jours en avril, Susan y restera un peu plus pour effectuer sa préparation. On se donne toutes les chances. Et après, on verra…


LE KENYA, TERRE DE MARATHONIENS

Plus votre école est éloignée de votre lieu de résidence, plus vous avez des chances de devenir un crack en athlétisme. Ce n’est pas un cliché, du moins au Kenya. Ainsi, Susan Kipsang Jeptoo, née il y a 33 ans à Kapsabet, à huit heures de route de Nairobi. Chaque jour, elle devait effectuer plus de 5 km pour se rendre à l’école, à 2 100 m d’altitude.
Les plus belles médailles de l’athlétisme mondial se sont forgées dans cette vallée du Grand Rift, sur des chemins poussiéreux. Nés entre Iten et Kapsabet, de multiples Kenyans sont devenus champions olympiques ou du monde. Ainsi Julius Sang, né dans la même ville que Susan, l’un des premiers à obtenir l’or olympique, en 1972, suivi par Peter Rono, également médaillé en or aux JO de 1988. Ou encore Moses Kiptanui, premier au Mondial 1995. Même si les Burundais et Ethiopiens viendront se mêler à la course aux médailles, les Kenyans continueront à faire la loi : Wilfred Bungei en 2008, Vivian Cheruiyot et Conseslus Kipruto en 2016… Et bien évidemment Eliud Kipchoge, né à Kapsisiywa, à 80 km d’Iten, premier athlète à briser la barrière des 2 heures au marathon, confirmant que cette vallée reste encore “Home of champions”.

Article rédigé par Khelil Babah, stagiaire collégien

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