Le plus étonnant, c’est qu’il serait faux d’affirmer que la qualité de l’air dans la région est plus mauvaise qu’avant. “En moyenne, les concentrations de polluants atmosphériques sont majoritairement en baisse régulière depuis plusieurs années, explique Marie-Blanche Personnaz, directrice générale de l’observatoire. 2013 ne remet pas en cause cette tendance, même si des disparités territoriales existent. Par ailleurs, les normes ne sont toujours pas respectées pour plusieurs polluants. Dans le cas de l’agglomération lyonnaise, les valeurs enregistrées pour le dioxyde d’azote, les particules PM10 et l’ozone sont supérieures à ce qu’autorise la réglementation. Cela pose un gros problème.”
Ainsi, dans le Grand Lyon, près de 36 000 personnes restent exposées à des dépassements de valeur limite pour le dioxyde d’azote. Elles sont plus de 100 000 concernées par les épisodes de pollutions aux particules PM10, notamment en bordures de voies de circulation routière ou en sorties de tunnels. Au sud et à l’est de l’agglomération, 100 000 personnes subissent des niveaux d’ozone supérieurs à la réglementation.
Notons néanmoins que, dans le sud du Grand Lyon (une zone comprenant notamment Vénissieux, Feyzin et Saint-Fons), si les concentrations en benzo(a)pyrène et benzène restent plus élevées qu’ailleurs sous l’influence d’installations industrielles, elles sont désormais en dessous des normes.
Les dépassements des normes pourraient avoir prochainement d’importantes conséquences financières. L’Union européenne ne tolère en effet que 35 jours pollués par an. La France, qui a déjà reçu plusieurs avertissements, se trouve donc sous la menace de sanctions financières : on parle de 100 millions d’euros la première année, et 85 millions les années suivantes.
C’est pourquoi quatre PPA (Plan de protection de l’atmosphère) viennent d’être signés dans la Région. Ceux-ci doivent, d’ici 2016, apporter des réponses concrètes pour faire baisser les niveaux de polluants en Rhône-Alpes. “Ils consistent en des aides techniques et financières pour inciter les industriels à tout faire pour réduire leur impact sur l’atmosphère”, explique Marie-Blanche Personnaz.
Il y aurait urgence à agir : la commission européenne estime qu’en France, en 2005, 42 000 décès étaient liés à une exposition régulière à la pollution aux particules fines. Les coûts sanitaires sont évalués entre 20 à 30 milliards d’euros par an, soit environ 460 euros par habitant. “C’est le coût de l’inaction”, regrette Alain Chabrolle, président d’Air Rhône-Alpes.
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