

Le public s’est joint avec enthousiasme aux choristes de l’OMR
Malgré la chaleur étouffante en cette journée la plus chaude de la canicule, une soixantaine de personnes ont bravé la météo pour venir célébrer les 80 ans du Secours populaire à la salle Joliot-Curie, mercredi 2 juillet. Parmi les invités, nombreux étaient ceux qui avaient apporté leur éventail pour chercher un peu de fraîcheur. Dès le début de la soirée, Bernard Imbert, secrétaire général du comité de Vénissieux-Corbas, a prévenu le public : « Nous allons devoir faire quelques adaptations face aux conditions climatiques : la fête risque d’être écourtée et des bouteilles d’eau sont à disposition pour ceux qui souhaitent se désaltérer. »
Pourtant, l’ambiance est restée festive. La chorale de l’OMR avait fait le déplacement pour interpréter quelques chansons de Françoise Hardy ou encore de Zaz, et le public a été nombreux à chanter avec les choristes. Les élèves de la gymnastique rythmique de Vénissieux ont ensuite présenté une démonstration de leur talent devant une audience enthousiaste.
Il faut dire que le SPF occupe une place particulière dans le cœur des habitants. Le comité de Vénissieux a d’ailleurs été l’un des premiers créés dans le Rhône, en 1961. « Ce n’est pas un hasard si la commune a été en première ligne lors de la création du mouvement, assure Bernard Imbert. Cette ville ouvrière, haut lieu de la Résistance, menait déjà d’importantes actions de collecte, organisées par des militants syndicalistes et politiques. (…) Pour ces femmes et ces hommes, l’entraide était au cœur de leur vie. (…) Né des tourments de l’Histoire, le Secours populaire français porte haut sa devise : “Tout ce qui est humain est nôtre”, et nous continuerons de la faire vivre encore longtemps. »
« Un regard bienveillant, un soutien inconditionnel »
Michèle Picard, maire de Vénissieux, était présente pour célébrer ces « 80 ans de solidarité » et rappeler que « le lien entre la Ville et le Secours populaire n’est pas seulement ancien, il est profond, vivant ». Pendant son discours, elle a salué le travail de l’association dans son combat contre la pauvreté et l’exclusion : « 80 ans de dignité rendue à celles et ceux qui, souvent invisibles, ont trouvé au Secours populaire une main tendue, un regard bienveillant, un soutien inconditionnel. (…) Partout en France, le SPF est au rendez-vous des urgences humaines. Quand les prix de l’alimentation explosent, quand le logement devient inaccessible, quand les familles doivent choisir entre se chauffer et se nourrir, vous êtes là. Là aussi, pour dénoncer les injustices structurelles, pour refuser que la pauvreté et l’exclusion ne deviennent des états de fait que nous serions sommés d’accepter. »


Les élèves de la gymnastique rythmique de Vénissieux ont présenté un beau numéro apprécié du public
« La question de l’accueil inconditionnel, la place de chacun, demeure une réalité au sein de notre association », a ajouté Sébastien Thollot, secrétaire de la Fédération du Rhône du Secours populaire français. Il a également tenu à remercier la Ville pour son engagement et son aide auprès de l’association : « C’est un véritable soutien dans nos actions, et dans la place qu’elle nous accorde comme acteur de solidarité au sein de la commune. C’est très important pour nous d’avoir des interlocuteurs avec qui dialoguer, car cela permet aux personnes que nous accueillons d’avoir toujours un lieu et des moments d’émancipation. »
Josy Ingargiola, ancienne secrétaire générale du Secours populaire de Vénissieux et bénévole depuis plus de 30 ans a vu le monde évoluer et la « misère augmenter » depuis son arrivée dans l’association. Pour elle, une organisation telle que le Secours populaire a plus que jamais sa place dans le paysage national : « Nous voyons arriver de plus en plus de personnes dans le besoin, affirme-t-elle. Mais, en parallèle, nous avons beaucoup de mal à trouver des bénévoles : il y a une réelle perte de vocation. » Parmi les invités, plusieurs bénévoles étaient d’ailleurs présents. Marceline, Karine, Nadera, Jean-Louis et Véronique font partie de l’équipe « vestiaire ». Pour eux, l’association est une véritable « famille » : « M’investir dans le Secours populaire m’a permis de sortir de l’isolement, explique Véronique. Être bénévole, aider les autres, nous permet de nous sentir utiles. »
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