Photo Emmanuel FOUDROT
Dans la future Maison des Mémoires Olga-Bancic, on trouvera, à la rentrée 2027, des informations sur Vénissieux et sa tradition horticole, l’engagement résistant, les mouvements ouvriers, l’apport des migrations tout au long de l’histoire… mais aussi, cachés en ses murs, plusieurs dizaines de témoignages d’habitants. Mais ne vous attendez pas à pouvoir les lire : ils ont été placés dans une « capsule temporelle », scellée ce jeudi 3 juillet et remplie, donc, de messages sur la vie à notre époque et sur nos espoirs pour le futur. Ainsi, la pose de la première pierre du futur équipement principal de la place Léon-Sublet a pris, sous le soleil de juillet, une tournure poétique, mise en valeur par Sylvain Bolle-Reddat, de la compagnie Traction Avant.
« Une trentaine de témoignages d’adultes ont été récoltés par les centres sociaux de la ville, l’association Viniciacum et d’autres structures, expliquait le comédien. Ces témoignages, ce sont des morceaux de notre passé, des tranches de vie. Et ils ont été complétés par des enfants de l’école voisine, celle du Centre, de cinq classes de Grande section, deux classes de CE1 et deux classes de CE2, qui ont rédigé des textes destinés aux Vénissians du futur. »
Cette note artistique donnée à la pose de la première pierre de la Maison des Mémoires résonnait parfaitement avec la prise de parole de Clément Keufer, co-fondateur du cabinet d’architecture Ocam, chargé du projet. « Cet équipement est porteur de belles ambitions : créer du lien entre les Vénissians, dans un lieu pensé pour tous, au cœur de la ville. Le tout, au sein d’un magnifique bâtiment, qui domine la principale place de Vénissieux. »
« Nous allons créer deux extensions, une dans la continuité de la rue du Château, l’autre sur la rue Paul-Bert, précisait l’architecte. À l’intérieur du bâtiment, les visiteurs trouveront différentes salles qui vont raconter l’histoire de Vénissieux et montrer ses spécificités, ainsi qu’une grande salle multi-activités. »
62 donations recensées
En février 2024, une grande collecte auprès des habitants avait été lancée par la Ville en février 2024 : 62 donations ont été recensées. « C’est la mémoire des Vénissians (objets artisanaux, du quotidien, photographies, bijoux, textiles) que nous sommes allés rencontrer, appréciait le maire, Michèle Picard. On trouve ainsi des traces et témoignages que nous ignorions. Madame Cottet-Dupic a fait don de 299 tirages argentiques sur l’histoire de Vénissieux, du début du 20e siècle jusqu’aux années 80. Ce sont des clichés de la vie quotidienne au fil desquels notre ville passe de sa vie rurale à son identité urbaine et industrielle. Il y a aussi la donation de Georges Clavel, sept objets, dont notamment un original grand format de 1923 où posent tous les employés de l’usine Maréchal. Il serait trop long de citer tous les donateurs, mais je tiens à les remercier très chaleureusement. Chacun d’entre eux a montré un attachement inaliénable à Vénissieux. »
Et le maire de réaffirmer le besoin, notamment auprès des plus jeunes, de « reconstruire des repères, redonner du sens, des identités collectives ». « Chacun a besoin de savoir d’où il vient, c’est une évidence, mais j’ai presque envie de dire qu’aujourd’hui c’est une nécessité. Il s’agit bien de s’inscrire dans les espaces et le temps de la ville, ce temps qui ne se réduit pas à l’instant T, mais est le fruit et l’addition de tous les instants précédents. Cette Maison des Mémoires Olga-Bancic, l’esprit de la République va l’habiter ! Chacun y aura sa place, avec ses droits, ses devoirs, ses histoires, petites ou grandes, ses mémoires, éparpillées ou rassemblées. »
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