Connectez-vous avec nous

Bonjour, que cherchez-vous ?

Actus

Un parc d’activités sur la friche Savoie Réfractaires

Vinci Immobilier s’apprête à transformer l’ancien site industriel de Savoie Réfractaires en parc d’activités économiques pouvant accueillir 300 emplois.

Ce site industriel de premier plan va entamer une seconde vie. Visuel Agence Franc Architecture

Fermée en 2023 après plus de 125 ans d’activité, l’usine Savoie Réfractaires va laisser place à un nouveau projet. Vinci Immobilier et la filiale de Saint-Gobain propriétaire des lieux, ont signé le compromis de vente en décembre 2024. La réhabilitation de ce site désaffecté est proche. Dans la bien nommée rue de l’Industrie, le vieux décor de béton disparaîtra au profit d’un ensemble fonctionnel, plus conforme aux standards actuels.

Le programme inclut la création de locaux d’activités et d’un parc industriel sur 20 500 m². Le bâtiment principal (15 000 m²) accueillera les activités productives. Le second (5 500 m²) sera divisible en cellules destinées aux artisans, TPE et PME. « Ce site devrait permettre de créer à terme plus de 300 emplois, renforçant ainsi son rôle dans l’émergence d’un quartier attractif et durable », anticipe Vinci Immobilier dans son communiqué.

Prudente, la Ville de Vénissieux préfère ne pas commenter l’avenir industriel du site tant que les permis de construire ne sont pas instruits. « Nous attendons d’en savoir plus sur les perspectives d’emploi, explique Djilannie Ben Mabrouk, adjoint municipal à l’économie et à l’emploi. En particulier sur les clauses sociales et les créations d’emploi. Il est encore trop tôt pour en parler. »

La transformation de ce site de 5 hectares en espace moderne ne sera pas une mince affaire. Le début du chantier est prévu pour fin 2025. La livraison du programme est espérée au premier trimestre 2027. Les travaux incluent la dépollution et la démolition des bâtiments existants.

Nouveau départ pour un site industriel historique

Mais les engins ne vont pas tout raser : la cheminée, qui culmine à 50 mètres de hauteur, sera conservée et rénovée, tout comme le petit bâtiment administratif à l’entrée. « Une attention est portée au patrimoine industriel de la ville, indique le géant de la promotion immobilière. Cette cheminée restera un marqueur fort dans le paysage de Vénissieux. »

Le montant de la transaction n’a pas été communiqué. Vinci Immobilier précise seulement qu’il se porte tiers demandeur de Savoie Réfractaires. Ce qui signifie que le promoteur reprend les obligations environnementales du dernier exploitant en matière de dépollution et de mise en sécurité. La procédure de tiers demandeur est choisie pour débloquer ce type de projets et revitaliser rapidement les friches.

Vinci Immobilier et son architecte, l’Agence Franc, imaginent un site plus vert que l’ancien, avec « la création d’espaces de pleine terre, la plantation d’une centaine d’arbres supplémentaires et une végétalisation extensive. 25 % de la parcelle sera perméable et plantée, contre 3 % actuellement. » Grâce à ses efforts en matière de désartificialisation des sols, la qualité du bâti et la présence de panneaux solaires en toiture, le promoteur vise la certification BREEAM Excellent, soit le cinquième plus haut niveau sur six en matière de performance environnementale.

Savoie Réfractaires : 125 ans de savoir-faire balayés par un plan social

Installée à Vénissieux depuis 1896, Savoie Réfractaires se distinguait pour la qualité de sa production de briques réfractaires, de bétons et de pièces en céramique. Ses produits résistaient aux températures extrêmes des fours de fusion de l’industrie verrière et à celle des hauts fourneaux de la métallurgie. L’entreprise comptait également des acteurs de la pétrochimie et de l’énergie parmi ses clients les plus fidèles. Depuis 2015, une nouvelle ligne de production était également capable de recycler de vieux revêtements céramiques contaminés.

Passée sous le giron du groupe Saint-Gobain en 1985, l’usine vénissiane connut une fin brutale, à l’image de ses emblématiques voisines Veninov et Saint-Jean Industries. En juillet 2022, les 64 salariés de l’entreprise apprenaient la fermeture programmée de leur usine. Les suppressions de postes allaient être effectives dès l’année suivante. Saint-Gobain estimait que des pertes financières régulières avaient scellé le sort de l’entreprise. « Le contexte géopolitique et l’augmentation du coût des matières premières et des énergies ne permettent pas d’anticiper une amélioration de la situation », assurait alors le propriétaire.

Âgés de 51 ans en moyenne, et forts d’une ancienneté moyenne de 28 ans, les salariés s’inquiétaient légitimement de leur employabilité. Un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) visait à reclasser les personnels dans d’autres sites du groupe, à Pusignan et dans l’Isère (Salaise-sur-Sanne et Saint-Quentin-Fallavier), ainsi que vers une dizaine de sociétés extérieures. « Des années durant, on nous a demandé de faire des efforts pour la survie de l’entreprise, nous confiait, amer, Jacques Martins, délégué syndical (CGT). Aujourd’hui, on a surtout l’impression de s’être fait avoir. »

Cliquer pour commenter

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez également