Sera-ce son 42e et dernier livre ? À presque 82 ans — il les fêtera en novembre —, Guy Créquie le soutient, encore qu’il évoque déjà d’autres projets. Malgré des problèmes d’arthrose et de cataracte, l’écrivain vénissian aimerait poursuivre son travail. D’abord avec « un petit opuscule qui contiendrait quelques-unes de mes conférences et 2h30 de concert en QR Code — car Guy Créquie chante également, NDLR —. Ce serait original. » Il parle aussi d’un livre « pour une participation réelle des peuples à la représentation mondiale des nations, pour l’avenir de l’humanité » et encore d’un dernier ouvrage sur le statut social de l’écrivain. « Pour ce dernier, je serais prêt à aider un auteur en lui fournissant de la documentation et des informations sur mon expérience. » Rappelons qu’il a été correspondant régional du SELF, le Syndicat des écrivains de langue française.
Ce dernier sujet lui tient particulièrement à cœur : « Il y a eu des avancées avec le prix unique du livre ou la retraite complémentaire mais, aujourd’hui, les droits d’auteurs sont souvent oubliés par les éditeurs, des contrats sont arrêtés alors que les livres sont toujours en vente… Tout le monde s’en moque. Les écrivains ont été les derniers à bénéficier de la Sécurité sociale après les curés et les prostituées. »
De prime abord, Guy Créquie remercie Expressions et la presse locale pour avoir parlé de ses livres. En souriant, il rappelle : « Je suis un dérangeur, un emmerdeur, un des derniers spécimens du genre, l’un des derniers Mohicans. Je veux lancer des alertes comme des bouteilles à la mer alors que le monde est de plus en plus compliqué. «
Il aborde la question de l’intelligence artificielle et cite l’ouvrage de Luc Ferry, IA : Grand remplacement ou complémentarité ? « L’écriture et la création n’ont jamais été le souci des gouvernements et des partis politiques. En 1920, les enfants qui avaient le niveau du certificat d’études faisaient cinq fautes en moyenne. Pour ceux d’aujourd’hui, c’est monté à 15 ou 17. Quels sont les enjeux pour l’avenir de nos gosses ? Pas plus les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture que les partis ne semblent s’en préoccuper. Nous allons à la catastrophe. »
Le Messager de la paix
Guy Créquie vient donc de publier aux éditions Maïa Le Messager de la paix, récit autobiographique dont c’est la quatrième édition. « Mais ce livre est différent des précédentes versions. Il se compose de trois parties et est le fruit d’un boulot énorme. J’ajoute à mon parcours autobiographique, dans lequel j’évoque mes combats pour les statuts sociaux de l’écrivain et pour la paix, la situation du monde. J’analyse ainsi le dérèglement climatique, l’Iran, l’Inde, les États-Unis, la Russie, l’Ukraine, Gaza… Dans la troisième partie, je mentionne toutes les reconnaissances nationales et internationales que j’ai reçues. »

Lors d’une séance de dédicaces au Cultura de Saint-Priest
Évoquant toutes les questions qui traversent notre société, l’auteur aborde ainsi celle du genre et cite les travaux de l’universitaire américaine Judith Butler et du sexologue néo-zélandais John Money, s’opposant aux nouvelles thèses complotistes, masculinistes et trumpistes.
« Dans la deuxième partie, je traite toute l’année 2024 mais les choses vont tellement vite que ce qui s’est passé l’an dernier me donne l’impression d’être aussi vieux que la guerre de 14-18. »
Également chanteur, Guy Créquie ajoute qu’il a chanté dans de nombreux lieux, dont à Hiroshima en 2009 pour la paix, et rappelle ce concert mémorable en Belgique : « À 70 ans, j’ai interprété 19 titres sans micro et a cappella ! »
« Le Messager de la paix » de Guy Créquie, éditions Maïa, 300 pages, 24 euros.
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