

Rentrée des classes 2024 à l’école du Centre. Photo archives Expressions – Emmanuel Foudrot
Depuis plusieurs semaines, la colère gronde au sein du corps enseignant. La raison : la publication des cartes scolaires pour la rentrée prochaine. Dans de nombreuses régions, le nombre de classes est en forte diminution et des postes d’enseignants sont supprimés. Le Rhône n’est pas épargné : 158 classes sont amenées à disparaître tout comme 83 postes.
Plus localement, à Vénissieux, 39 classes devaient initialement être supprimées contre 13 ouvertures. Des syndicats se sont mobilisés le 18 février, lors du comité social d’administration spécial départemental, qui prévoit les ouvertures et fermetures de classes. Au total, dix classes ont été sauvées à Vénissieux et trois ouvertures supplémentaires ont été annoncées. « Il y a quand même énormément de fermetures, reconnaît Camille Bastien, secrétaire départementale adjointe au Snuipp du Rhône. Nous faisons face à une baisse démographique en France, mais le Rhône fait partie des départements où les classes sont les plus chargées. Il y a quelques années, nous avions connu une hausse des effectifs sans dotation suffisante. »
Les élus mobilisés
Le 7 février dernier, dans une lettre adressée au directeur académique, Michèle Picard, maire de Vénissieux, alertait sur la nécessité d’une « vigilance particulière » face à ces suppressions. « Les inscriptions en cours d’année scolaire, nombreuses sur notre territoire, ont un impact direct sur les effectifs des classes existantes, expliquait l’édile. Cela engendre une augmentation des effectifs pouvant compromettre les conditions d’apprentissage des élèves. Il est donc important que ces mouvements puissent être pris en compte dans les décisions relatives à l’évolution de la carte scolaire, afin de garantir un effectif d’élèves équilibré tout au long de l’année scolaire. »
Michèle Picard rappelait également que le public vénissian, dont l’indice de position sociale est parmi les plus bas de l’académie, nécessite une attention renforcée afin d’accompagner les élèves et de ne pas nuire à leurs conditions d’enseignement et que ces suppressions pourraient accentuer les inégalités scolaires.
D’autres voix se sont élevées, notamment celle d’Idir Boumertit, député de la 14e circonscription du Rhône, dont fait partie Vénissieux. Dans une lettre envoyée à l’inspecteur académique le 12 février dernier, il partageait ses « vives inquiétudes » face à ces fermetures, « dans un contexte où les conditions d’enseignement sont déjà particulièrement contraintes ». Il saluait par ailleurs le travail des équipes pédagogiques et rappelait qu’il est « essentiel que l’Éducation nationale prenne en compte la réalité du terrain pour garantir un enseignement de qualité à chaque enfant ».
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