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Les urgences des Portes du Sud sont parées pour l’été

Malgré la crise des urgences qui secoue la France, le Groupe hospitalier mutualiste de Vénissieux maintiendra son service d’urgences ouvert en permanence en juillet et en août 2022.

Madjid (aide-soignant) et Hedi (infirmier) travaillent dans un service qui accueille 30 000 patients chaque année.

À l’heure où la France traverse une « crise des urgences », le Groupe hospitalier mutualiste (GHM) Les Portes du Sud devrait passer l’été sans encombre. Aucune limitation du service n’est à craindre à Vénissieux, où l’on enregistre 30 000 entrées par an. Pas plus que le filtrage par le Samu ou le délestage vers d’autres hôpitaux. Son unité continuera à fonctionner jour et nuit, chaque jour de la semaine pendant la belle saison.

« Le service est en sécurité, assure Claire Ravier, directrice de cet Établissement de santé privé d’intérêt collectif (ESPIC) appartenant à la Mutualité française du Rhône. Nous aurons au moins deux médecins de jour et un médecin de nuit. Ce dispositif est confortable. En revanche, si nous devons descendre à deux médecins, nous trierons en amont. Car il existe encore des patients qui prennent les urgences pour leur médecin traitant. »

Entre le 1er juillet et le 31 août 2021, les urgences des Portes du Sud avaient pris en charge 5 404 malades et blessés, soit 87 par jour en moyenne. Didier Brodsky, chef de service, se dit prêt à absorber un nouveau flux de cette ampleur : « Nos soignants sont suffisamment nombreux pour que l’on tourne correctement jusqu’à fin septembre et au-delà. Nous n’aurons pas recours à l’intérim. Ce sera peut-être un peu tendu en août. Avec moins de présence médicale, les temps d’attente pourront s’allonger pour les pathologies non urgentes. Mais tous les patients seront vus. »

Madjid Belouaer, aide-soignant, se prépare « à un rythme très soutenu. » Cet élu syndical (CGT) anticipe : « Il y aura beaucoup d’attente. Ça stressera le personnel et les patients. Les urgences sont le premier rempart. Chez les soignants, la fatigue s’accumule. Il y a forcément un risque d’arrêts maladie. »

Huit lits pour les post-urgences

Au GHM, l’autre défi est d’orienter les patients « vers l’aval », une fois le diagnostic posé. Les urgences disposent d’une Unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD). Huit lits sont dédiés aux post-urgences. Là encore, pas de réduction de voilure à l’horizon.

L’affluence aux urgences du Groupe hospitalier mutualiste dépendra aussi de l’activité de ses voisins. « Quand Lyon-Sud et Jean-Mermoz ont fermé momentanément leurs urgences, pour quelques heures ou une semaine, nous avions été surchargés, se souvient Claire Ravier. »

Parmi les sept établissements alentour contactés par la rédaction, les hôpitaux Lyon-Sud (Pierre-Bénite) et Édouard-Herriot (Lyon 3e) des Hospices civils de Lyon et le CH Pierre-Oudot (Bourgoin-Jallieu) ont été en mesure d’annoncer un fonctionnement habituel de leurs services d’urgences cet été. À l’inverse, le groupe privé Ramsay Santé n’a pas pu s’avancer sur l’organisation estivale des hôpitaux Jean-Mermoz (Lyon 8e) et de l’Est lyonnais (Saint-Priest) et à la Clinique de la Sauvegarde (Lyon 9e). Au CH de Givors, l’accueil de nuit est fermé de 23 h à 7h30 depuis le 1er mai.

« On ne touche ni aux urgences ni à la gériatrie »

Pour assurer son service cet été, le GHM Les Portes du Sud revoit ses priorités. La direction s’adapte à la saison et concentre ses ressources sur les urgences et la gériatrie. « On ne touche pas aux postes dans ces deux services, assure Claire Ravier. Ce n’est pas le cas de la diabétologie, pour laquelle on n’assurera pas de bilan. Il n’y aura pas de cures en addictologie. La capacité du bloc opératoire diminuera. La moitié des praticiens seront en vacances. En revanche, les urgences chirurgicales seront toujours prises en charge. »

L’établissement s’emploie à éviter les trous dans le planning de la maternité. « Nous serons un peu juste en obstétriciens, admet la directrice. Nous en trouverons mais à des prix faramineux. Nos sages-femmes feront des heures supplémentaires. Nous anticipons et étalons les départs en vacances. »

En France, 120 services d’urgences dans la douleur

Selon le décompte de l’association Samu-Urgences de France (SUdF) établi fin mai, 120 services d’urgences ont été forcés de limiter leur activité ou s’y préparent, soit 19 % des 620 services actifs dans l’Hexagone.

Le 31 mai, Emmanuel Macron a confié la « mission Flash » à François Braun, président de SUdF et référent santé pendant la campagne présidentielle. L’objectif est de répondre au pus vite à la crise des urgences.

En parallèle, Brigitte Bourguignon, éphémère ministre de la Santé du gouvernement Borne, a annoncé de nouvelles mesures à l’occasion du Congrès Urgences, le 8 juin. « Nous avons décidé de réactiver le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical et du temps de travail additionnel des médecins pour l’ensemble de la période estivale », a déclaré le ministre. En outre, les élèves infirmiers et aides-soignants ayant achevé leur formation en juin et juillet pourront être immédiatement employables. Les professionnels de santé retraités auront également le droit d’exercer.

Delphine Mallet, déléguée syndicale (CGT) aux Portes du Sud, reste dubitative quant à ce dispositif : « Avant de rappeler les retraités, tentons déjà ceux qui sont en place. Beaucoup partent avant la retraite. Concernant les jeunes diplômés : on cherche à leur faire peur ? Pour les former, il faut du temps. L’été n’est pas la meilleure période pour ça. Les urgences, c’est un autre monde. » Delphine Mallet ne se réjouit pas de la hausse de la rémunération des heures supplémentaires : « L’État impose des contraintes à des cliniques qui vont déjà mal financièrement. Dans le public comme dans le privé, les problèmes de fond sont le recrutement, les conditions de travail et les salaires. »

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