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Bergerie urbaine : le guide du broutard

Ce 21 avril, vingt moutons de la Bergerie urbaine sont venus paître au Jardin de l’Envol. Avant des ateliers autour de la laine.

 

Ils sont une vingtaine de moutons qui attirent tous les regards, des petits comme des grands. Vingt moutons de la Bergerie urbaine qui ont pris l’habitude de traverser l’agglomération — ils sont déjà venus plusieurs fois à Vénissieux — pour brouter les pelouses. Ils étaient conduits par Bastien et Bastien mais, ricanent ces deux-là, le prénom n’est pas indispensable pour devenir berger. Ils sont tous deux salariés en CDI.

Au jardin partager de l’Envol, les moutons ont trouvé un pré digne de leur appétit, tandis que des mains se tendaient pour caresser leur épaisse toison. “Comme on vient régulièrement, les animaux sont hyper adaptés à l’homme.”

Dès le matin, une quinzaine de personnes, la plupart du quartier, s’étaient déplacées, dont beaucoup d’enfants. Et, l’après-midi, une autre quinzaine s’était inscrite pour suivre l’atelier.

“Nous voulons sensibiliser les gens à l’usage de la laine et de son feutrage. À la fin, ils pourront fabriquer de petits moutons en laine qu’ils conserveront. On apporte aussi des coussins, rembourrés avec celle de notre troupeau.”

L’un des deux Bastien reprend : “C’est comme si était ancrée en nous depuis très longtemps la proximité avec les animaux. On le voit avec nos moutons : leur présence attire systématiquement les regards, comme peut le faire un feu. Ils sont apaisants et les caresser fait du bien.”

Ces moutons-là sont des Vendéens, plutôt une race à viande. Chacun a son petit nom et les deux bergers les reconnaissent : Pinturault, du nom du skieur, Hector, Cunégonde, etc. Parmi eux, plusieurs agneaux. “Ils sont de cette année, ils ont trois mois. Nous en avons eu une quinzaine. Tous les ans, nous avons des naissances. On les fait sortir vers avril-mai, c’est un travail de formation. Plus ils sont habitués à la ville et mieux cela se passe.”

Comme l’un semble boiter, l’un des deux Bastien le maintient tandis que l’autre lui inspecte les pattes. “Nous sommes adhérents à la Zone verte qui nous donnent des conseils vétérinaires. Et nous nous formons tous les jours : nous sommes pédiatres-moutons, assistants gériatriques-moutons, sages-femmes-moutons, etc.”

Comme ils ont parlé de viande, on se demande qui sera abattu. “Sur 45 bêtes, dix agneaux ont été abattus l’an dernier. Les femelles et les mères sont gardées, les petits mâles sont abattus en premier car on ne peut pas garder beaucoup de reproducteurs. Nous faisons une vente de viande par an. Mais certains mâles ont des dérogations à la boucherie : ils sont trop affectueux, trop gentils avec les gens et ils deviennent nos alliés dans nos balades urbaines.”

La Bergerie urbaine dispose de 14 hectares sur toute la métropole lyonnaise. Mais n’a pas en sa possession d’infrastructure agricole. “Une ferme permettrait d’accueillir du public, des centres sociaux, des écoles et de diversifier nos productions, avec des poules pondeuses, par exemple. Nous avons un bâtiment à Collonges-au-Mont-d’Or, pour les naissances. Et sur nos six sites, cinq n’ont pas d’infrastructures. L’enjeu est de trouver des terrains sécurisés pour mettre les moutons.”

Ainsi, lors des déplacements, ils sont à Bron en mars, à La Duchère en avril, à Rillieux en mai.

Que ceux qui ont raté les moutons ne désespèrent pas. Nos amis à quatre pattes viendront goûter à nouveau l’herbe vénissiane plusieurs fois ces prochains mois. Ils seront au jardin de l’Envol le 16 juin toute la journée avec, là encore, des ateliers l’après-midi. Ils reviendront ensuite trois fois aux Minguettes et une fois à Max-Barel les 5 et 22 juillet et les 10 et 23 août, chaque fois le matin. Souvent en collaboration avec l’association Graines de Bio-Divers-Cité. Et une petite transhumance est encore prévue du 29 septembre au 1er octobre, mais les lieux de passage ne sont pas encore définis.

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