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Culture

Des Nuits de Fourvière toujours aussi incontournables

Du 2 juin au 30 juillet, une pléthore de spectacles dans les amphithéâtres romains de Fourvière et dans les théâtres de la métropole.

Photo Paul Bourdrel

Très attendu, le programme vient de tomber. Les Nuits de Fourvière se tiendront du 2 juin au 30 juillet, avec une billetterie ouverte à partir du 15 mars. Et des têtes d’affiche qui excellent dans chacune des disciplines proposées : La Comédie française, les Chiens de Navarre, Georges Lavaudant et Ariane Mnouchkine pour le théâtre ; Benjamin Millepied et Sharon Eyal pour la danse ; le groupe acrobatique de Tanger, Trottola, Yann Frisch ou Life Is Not a Picnic pour le cirque ; Archie Shepp, Diana Krall et Marcus Miller pour le jazz ; Patti Smith, Nick Cave, Deftones et Phoenix pour le rock ; Jacques et Thomas Dutronc, M, Julien Clerc, Abd al Malik, Gaël Faye, Calogero et Juliette Armanet pour la chanson française, Youssoupha pour le rap, mais un rap mâtiné de gospel… Et puis, il y aura les inclassables : à commencer par Chilly Gonzales, capable de tenir seul au piano un concert de plus de 27 heures. Mais là, promis, il se contentera du temps qui lui sera imparti. Encore que…

Citons encore Pierre-Emmanuel Barré, qui mérite bien son nom. On connaît l’humour trash du monsieur mais que dire lorsqu’il s’accompagne de GiedRé, avec qui il partage beaucoup plus que la rigolade ? Poussons encore plus loin et mentionnons les noms d’Agnès Obel, Kae Tempest, Bêtes de foire, Keren Ann et Irène Jacob, ou, encore, les Lipstick Queens.

Un ton original et singulier

Bon, si nous reprenions du début ? Les Nuits de Fourvière, c’est aussi à chaque fois une iconographie originale. Cette année, l’affiche est signée par la photographe Natasha Wilson et, une fois de plus, elle donne à la manifestation son ton original et singulier.

L’affiche de l’édition 2022 est signée par la photographe Natasha Wilson

Singulier, le contexte l’est, dans lequel arrive l’annonce du festival. Son directeur, Dominique Delorme, le sait pertinemment et, entre Covid et Ukraine, il parle “d’utiliser cette liberté à fond”. Il annonce 173 représentations de 59 spectacles, dont 12 créations. Et se réjouit de recevoir “en immersion totale” deux groupes de collégiens, quatre jours durant, pendant le festival. Grâce à des ateliers de pratiques artistiques et à des rencontres, ils pourront découvrir les différents métiers du monde du spectacle. De même, des ateliers cirque parents-enfants (de 6 à 8 ans) seront proposés les 9 et 10 juillet. D’autres, le 11 juillet, seront uniquement réservés aux enfants (suivant les horaires, de 8 à 14 ans).

Et, toujours à propos de liberté, il enchaîne : “Comment porter un autre regard sur le festival ? En donnant les clefs de la voiture à quelqu’un d’autre.” Associées aux Subsistances, Rose-Amélie Da Cunha et Claudia Courtial se verront donc proposer une carte blanche du 13 au 17 juillet. Avec une programmation qui se déroulera aux Subsistances et qui sera dévoilée le 11 mai. De la même manière, sept spectacles seront assurés par l’ENSATT (École nationale des arts et techniques du théâtre), du 1er au 24 juin.
“Nous nous sommes également associés au festival Impatience, reprend Dominique Delorme, qui met en lumière les jeunes metteurs en scène et collectifs d’aujourd’hui. Les premiers jours de juillet, nous accueillerons à l’ENSATT les lauréats des trois dernières éditions.”

Bon anniversaire, Molière

Comment mieux souffler les 400 bougies du dramaturge qu’en invitant la Comédie française ? Ivo Van Hove s’attaque à la version initiale et interdite de Tartuffe (2-4 juin), avec Denis Podalydès, Marina Hands, Dominique Blanc, et rapproche le personnage principal, lit-on dans les critiques parues lors de la création parisienne, du mystérieux jeune homme du Théorème de Pasolini. Pour Dominique Delorme, il s’agit bien là de “l’événement d’ouverture du festival”.

Pour le reste de la programmation théâtrale, Alain Françon a déjà été cité, qui reprendra le Godot de Beckett à l’Odéon de Fourvière (16-19 juin). Ariane Mnouchkine amènera son Île d’or au TNP de Villeurbanne (9-26 juin). Jean-Christophe Meurisse et ses Chiens de Navarre investiront La Renaissance d’Oullins avec La Vie est une fête (20-30 juin). Et ceux qui se souviennent de la secousse ressentie lors du précédent passage canin aux Nuits — c’était au Radiant avec Tout le monde n’a pas la chance d’être orphelin — ne pourront que se précipiter.

Keren Ann et Irène Jacob dialogueront entre musique et poésie, toujours à l’Odéon (26 juin). Et c’est dans un autre odéon, celui de la Comédie Odéon (rue Grolée) que l’on pourra voir John A-Dreams, un texte de Serge Valletti mis en scène par Sylvie Orcier et interprété par Patrick Pineau (5-10 juillet). Enfin, au grand théâtre de Fourvière, Peer Gynt, l’opéra de Grieg joué à l’Opéra de Lyon, sera retransmis sur écran géant le 15 juillet.

Trois projets dansés et du cirque un peu partout

En annonçant la venue de la danseuse et chorégraphe israélienne Sharon Eyal, accompagnée par Gai Behar (22-23 juillet), le directeur du festival est heureux d’accueillir celle qu’il présente comme l’une des valeurs montantes de sa discipline. “Même si, regrette-t-il, elle est encore peu médiatisée.”

Benjamin Millepied, en revanche, est quant à lui connu et reconnu. Il viendra les 28 et 29 juillet présenter Roméo et Juliette de Prokofiev. Quant au troisième spectacle dansé, qui se tiendra à La Renaissance d’Oullins les 7 et 8 juillet, il réunira l’accordéoniste Vincent Peirani et l’ancien karatéka devenu danseur de hip-hop, Fred Faula.

Côté cirque, c’est d’abord le Groupe acrobatique de Tanger et Maroussia Diaz Verbèke qui investiront le grand théâtre les 2 et 3 juillet, avec un spectacle éblouissant : FIQ ! (Réveille-toi !). Ce même week-end, des jongleurs prendront d’assaut la place Lazare-Goujon, à Villeurbanne, à partir de 17 heures. Quant au cirque Trottola, il plantera son chapiteau dans le domaine de Lacroix-Laval du 4 au 22 juillet. Dans ce même lieu et aux mêmes dates, on pourra également apprécier Bêtes de foire et Yann Frisch. Enfin, toujours à Lacroix-Laval mais seulement du 8 au 16 juillet, Life Is Not a Picnic donnera des airs de guinguette au parc.

Bonnes notes

On l’a vu, l’ensemble impressionnant de concerts annoncés ne peut qu’attribuer de bonnes notes à une manifestation devenue incontournable au fil du temps. Citons encore Ana Moura et Jorge Drexler pour une soirée fado (14 juin), les Snarky Puppy qui célèbrent la fusion (24 juin), les Smile (8 juin) qui sont à l’électro-pop ce que Moderat (11 juin) est à l’électro. Et que dire de Joy Crookes et Kimberose qui assurent si bien la relève et dont on se réjouit de la double présence le 13 juin ?

Photo Paul Bourdrel

Tout aussi passionnant est le duo protéiforme Birds on a Wire, formé par Rosemary Standley et Dom La Nena, s’attaquant autant au baroque qu’au rock et au folk (5 juillet).

On ne peut bien sûr évoquer chacune des soirées mais signalons pour conclure l’hommage à Brassens, le “cadeau-surprise” que nous offrent Jean-Claude Vannier, Fanny Cottençon, Richard Bohringer et Serge Valletti le 10 juillet à l’Odéon. Une réinterprétation due à un grand arrangeur (Vannier) et une belle façon de célébrer d’autres anniversaires, à commencer par le cent-unième de la naissance de Tonton Georges. Mais aussi le quasi-cinquantenaire de la sortie du disque instrumental de Jean-Claude Vannier, inspiré des grandes chansons de Brassens. Histoire de dire, et ça fait du bien, que c’est toujours lui qui donne le la.

Un scoop

Dominique Delorme a réservé une dernière surprise pour la fin de sa présentation. Le festival devait recevoir, le 14 juillet, les rockers de Queens of the Stone Age. Mais leur tournée a été annulée et la date reportée. Ils seront donc remplacés ce soir-là par les Australiens de Midnight Oil, dont on se remémore avec émotion le précédent passage aux Nuits de Fourvière en 2019. Les paroles prémonitoires de leur succès, Beds Are Burning, résonnent encore dans toutes les têtes : “Le temps est venu de payer notre part… Comment pouvons-nous danser alors que la Terre tourne ? Comment continuer à dormir quand nos lits brûlent ?” Des questions qui, plus que jamais, sont hélas d’actualité.

https://www.nuitsdefourviere.com/

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