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Cyber-harcèlement : “l’aide des témoins est précieuse”

Au collège et au lycée, il faut désormais compter avec ce nouveau phénomène. Rencontre avec Laurent Bessueille, l’un des deux référents sur le sujet de l’académie de Lyon.

Au collège et au lycée, il faut désormais compter avec ce nouveau phénomène. Rencontre avec Laurent Bessueille, l’un des deux référents sur le sujet de l’académie de Lyon.

Comment définir le cyber-harcèlement ?
– C’est l’action de harceler un camarade ou un professeur par le biais des nouvelles technologies. On peut parler de harcèlement à partir du moment où l’on constate une répétition. Deux fois, c’est suffisant. Les personnes peuvent être victimes de moqueries, de menaces, d’insultes ou d’insinuations, notamment sur les réseaux sociaux. Mais tout le monde ne réagit pas de la même manière : certains sont plus sensibles que d’autres. Nous n’avons pas encore de chiffres précis sur le sujet, mais nous savons qu’un élève sur dix en France est victime de harcèlement.

Comment réagissez-vous lorsqu’un cas se présente ?
– L’immense majorité des cas de cyber-harcèlement est traitée au sein des établissements, la plupart du temps par les équipes médico-sociales et les directions. Il faut agir de manière très factuelle, avec des questions simples : déterminer qui sont les agresseurs et les victimes, noter les dates et les moyens utilisés. Nous recherchons ensuite des témoins, dont l’aide est précieuse. Mais il faut savoir que les agressions se produisent généralement dans des groupes fermés, inaccessibles au public, et que certains témoins ou agresseurs ne sont pas toujours conscients de la gravité des actes commis.

Effectuez-vous une surveillance des réseaux sociaux ?
– Non, pour deux raisons. La première est technique : il nous est impossible d’intégrer des groupes de discussion privés, où les conversations ne sont, par définition, pas accessibles au public. La seconde est éthique : ce n’est pas notre rôle, car elle induirait une surveillance généralisée à laquelle nous ne sommes évidemment pas favorables.

Que conseillez-vous aux victimes et à leurs proches ?
– Nous conseillons aux victimes de ne pas répondre sur le même terrain, mais de signifier tout de même à leurs agresseurs qu’ils ne sont pas d’accord avec ce qui est dit ou fait. Si le cyber-harcèlement a trait avec la scolarité, il faut que les élèves ou leurs proches informent des adultes de ce qui se passe : le CPE [conseiller principal d’éducation, ndrl], le professeur principal, la direction par exemple. Ils doivent aussi partager l’expérience en famille. Enfin, le recours à la justice via un dépôt de plainte n’est pas à exclure, en apportant un maximum d’éléments, comme des copies d’écran, des vidéos ou des témoignages. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à se renseigner via le numéro vert national ou le site internet du ministère.

Pour signaler une situation de harcèlement :
Numéro national : 30 20
Académie de Lyon : 0 800 409 409 (du lundi au vendredi)
Consulter aussi www.ac-lyon.fr et www.nonauharcelement.education.gouv.fr

 

Addiction : accros aux réseaux ?

Faudra-t-il un jour consommer les réseaux sociaux avec modération ? Alors que se connecter sur Facebook serait le premier geste du matin pour 48 % des 18-34 ans, les réseaux sociaux sont souvent accusés de favoriser stress, anxiété, dépression, troubles du sommeil et de la concentration. Fin 2016, une étude menée par des chercheurs de l’Université de Californie du Sud (États-Unis) a conclu que Facebook stimule les mêmes zones du cerveau qu’une drogue comme la cocaïne. Selon eux, la tentation de se connecter à Twitter et Facebook surpasserait même les envies de sexe, d’alcool ou de cigarette.

Au Pôle Lyade de Lyon-Garibaldi, qui accueille et écoute les personnes concernées par des problèmes d’addiction, on est bien loin de ce diagnostic alarmiste. “Effectivement, nous avons quelques demandes de consultations ayant trait aux addictions à l’informatique, souligne le docteur Mohamed Allouache, médecin addictologue, mais il s’agit plus d’addictions aux écrans en général, aux jeux notamment, et jamais chez les adultes. Elles représentent 5 à 10 % des consultations.” Sa collègue psychologue, Anne Second-Pozo, se montre, elle aussi, rassurante. “Il ne faut s’alarmer que si la pratique des réseaux sociaux amène des changements de comportement, de la désocialisation, un repli sur soi, de l’absentéisme, des couchers tardifs ou une baisse des notes chez les jeunes, ou lorsque les gens utilisent des relations virtuelles pour ne pas se confronter à l’autre”, explique-t-elle.

Avant de conclure : “Tant que la pratique des réseaux sociaux ne prend pas la place des relations humaines, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Dans certains cas, ils aident même à se socialiser […] Les adultes sont parfois dépassés par les pratiques des adolescents. Pour mieux comprendre, ils doivent alors échanger avec les intéressés, définir des limites. La plupart du temps, il ne s’agit donc pas d’un problème de santé, mais d’un problème d’éducation.”

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