Relayée par les élus, la forte mobilisation des personnels avec ses syndicats a été efficace. C’est une bonne nouvelle pour les centaines de personnes qui recourent à ses services : l’an dernier, l’équipe a accueilli plus de 1600 jeunes et suivi quelque 400 “décrocheurs”. C’est dire l’importance de ce centre, installé depuis 2008 rue Aristide-Bruant.
Rappelons les faits : en juin, deux CIO de Lyon ainsi que ceux de Vénissieux, Rillieux, Décines et l’antenne de Vaulx-en-Velin étaient menacés de fermeture. S’appuyant sur la décision du Conseil général de se désengager financièrement des CIO départementaux à compter du 1er janvier 2014, le rectorat entreprenait de revoir la carte des implantations. Une grève des personnels, à l’appel des syndicats SNES-FSU, CGT et FO était alors fortement suivie, comme l’a été celle du 12 septembre.
Le maire, Michèle Picard, comme les conseillers généraux Marie-Christine Burricand et Christian Falconnet montaient au créneau tant auprès de la présidente du Département que de la rectrice. Michèle Picard rappelant notamment l’importance du CIO de Vénissieux : “Treize établissements scolaires lui sont rattachés, dont huit en éducation prioritaire, totalisant plus de six mille élèves (…). Il importe de ne pas perdre de vue la pertinence de l’existence d’un tel service public d’orientation de proximité. En effet, les situations de précarité et de chômage subies par de nombreux parents rendent plus difficile pour leurs enfants la représentation du travail, du métier, du projet professionnel. C’est bien la réalité de l’accès au service public qui se joue pour les populations qui sont le plus en difficultés. »
Déménagement et inquiétude
Aujourd’hui, la situation s’éclaircit à Vénissieux, même si les représentants syndicaux et les élus restent très vigilants. “La mobilisation a permis de garder cette structure, si importante pour les jeunes Vénissians, relève Christian Falconnet. Mais je m’interroge tout de même sur sa pérennité et son budget.”
De fait, les premières restrictions ne se sont pas fait attendre. Le loyer étant trop élevé rue Aristide-Bruant (où le CIO occupe le bâtiment de l’ancienne gendarmerie), l’équipe —une dizaine de personnes— va déménager au centre-ville en lieu et place de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse), dans un local bien plus petit.
Le personnel, syndiqué ou non, reste lui aussi inquiet sur le devenir de ces structures : “Nous craignons d’assister au début du démantèlement des CIO. Dans certaines académies, il n’en reste plus qu’un par département, précise M. Dupont (SNES). Si, aux dernières nouvelles, le centre de Lyon 3e serait maintenu, ceux de Décines, Rillieux et Lyon 5e risquent bien de fermer, comme l’antenne de Vaulx-en-Velin. »
Un choix politique inacceptable pour le SNES Lyon. “Il ne peut se justifier par le coût des CIO (4 euros par élève du Rhône scolarisé dans le secondaire), au regard des missions essentielles que ces services publics remplissent au sein du système éducatif. Ce choix est aussi en totale contradiction avec le projet de refondation de l’école de la République. C’est à l’Etat d’assumer sa responsabilité du service public d’orientation. Les conseillers d’orientation psychologues sont prêts à se mobiliser à nouveau pour remettre en cause ces fermetures. »
CIO : 9, rue Aristide-Bruant –
Tél. : 04 78 70 72 40
cio-venissieux@ac-lyon.fr
Horaires : du lundi au vendredi de 8h30 à 12 heures et de 13h30 à 17 heures.
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