Sculptée par François Dupuis et moulée par Maurice Adobati, l’œuvre a été dévoilée le jeudi 25 avril en présence de la famille Berliet. “Nous voulons ainsi réaffirmer l’attachement à nos racines, a souligné Bruno Blin, le président de Renault Trucks. Cette mémoire est indispensable à l’heure où nous voulons renforcer l’identité de la marque.”
Disparu le 7 août 2012, Paul Berliet avait repris les rênes de l’entreprise familiale au début des années soixante. Jusqu’en 1975, année de l’absorption par la Régie Renault, il a fait montre de ses talents d’entrepreneur, d’innovateur et d’exportateur, créant le Centre d’études et de recherches, multipliant les avancées techniques, imposant les camions Berliet sur tous les continents, et faisant surtout passer l’effectif de 5000 à 24 000 salariés, dont 12 000 dans la seule usine de Vénissieux.
La prise de contrôle par Renault marqua la fin de l’épopée. “Les gens de RVI ont délibérément détruit le passé de l’entreprise”, nous avait-il confiés en 2008, alors qu’il était encore occupé à entretenir la mémoire Berliet au sein de la fondation qu’il avait fondée en 1982.
Renault Trucks, propriété du groupe Volvo depuis 2002, a aujourd’hui choisi de revendiquer fièrement cet héritage. Un choix symbolique, à quelques semaines d’un rendez-vous qui s’annonce capital pour le futur de l’entreprise : le 11 juin prochain sera en effet dévoilée la nouvelle gamme. Pour la première fois dans l’histoire du poids lourd, un constructeur va renouveler d’un coup d’un seul tous ses véhicules. Voilà sûrement un défi que Paul Berliet aurait aimé relever.
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