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Le Plan de protection de l’atmosphère au-dessus des clivages politiques

À l’unanimité, le conseil municipal a approuvé la révision du Plan de protection de l’atmosphère (PPA) proposé par le préfet. Mais Vénissieux émet quelques réserves, en particulier sur les contraintes visant la chaleur bois.

En arrivant dans la salle du conseil municipal, lundi soir, les élus ont découvert sur leur bureau un petit pot de miel issu des ruches installées au printemps dernier par l’association Naturama, le long du boulevard Coblod. Au-delà du plaisir gustatif, l’objectif de cette opération était de mesurer la quantité de pesticides, de métaux lourds et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) présents dans notre environnement. Le miel est parfaitement comestible, mais les résultats de l’analyse, qui seront communiqués en janvier, devraient être riches d’enseignements sur les efforts qui restent à accomplir pour améliorer notre cadre de vie. Cette mise en bouche environnementale faite, les élus pouvaient s’attaquer au plat de résistance de la soirée : la révision du Plan de protection de l’atmosphère (PPA) de l’agglomération lyonnaise.

Pas avant toutefois que Geneviève Soudan, la seule élue écologiste de l’assemblée, n’annonce son départ de l’opposition et du groupe “Vénissieux Respect d’avenir”, qu’elle constituait avec la centriste Saliha Mertani, pour rejoindre la majorité municipale. “Je siégerai sous l’étiquette Vénissieux Ecologie, a-t-elle précisé. Ce n’est pas parce que j’ai changé de place que mes valeurs, mes convictions se sont modifiées.”
À la demande du préfet, le conseil municipal était donc amené à se prononcer sur la révision du PPA. Un Plan de protection de l’atmosphère définit des mesures préventives et correctives à mettre en œuvre pour atteindre des concentrations respectant les valeurs réglementaires de polluants dans l’air ambiant. Le nouveau document de référence de l’agglomération ambitionne d’atteindre des niveaux inférieurs aux valeurs autorisées. Il vise également une baisse de 40 % d’émission d’oxyde d’azote et de 30 % d’émission de particules pour se mettre en conformité avec les seuils plafonds autorisés par l’Union européenne.

“Non” à la notion de péage urbain

Concrètement, le plan touche au logement, aux transports et à l’industrie. Si la Ville adhère à l’objectif, elle est porteuse de plusieurs observations concernant les actions préconisées. En particulier sur la question des chaufferies bois, mises à l’index dans le PPA. “Nous ne pouvons partager l’objectif de contrainte sur le développement des réseaux de chaleur biomasse, a expliqué Pierre-Alain Millet, adjoint au maire en charge de l’environnement et du cadre de vie. Ces réseaux permettent de développer la filière bois, importante dans la région, de réduire la dépendance énergétique et de réduire les niveaux de pollution quand l’usage de la biomasse se substitue à du fuel.” Vénissieux en a fait l’expérience avec la transformation de la chaufferie des Minguettes, où le bois représente aujourd’hui 40 % de la chaleur produite.
L’élu d’opposition Christophe Girard (divers droite) n’a pas manqué de pointer que “notre soi-disant chaufferie collectiviste n’est finalement pas à la pointe de l’écologie”. “Au contraire, a indiqué Pierre-Alain Millet, qui s’attendait visiblement à cette banderille : avec 20 mg de poussières rejetés par m3, la chaufferie des Minguettes est déjà aux normes voulues par le PPA. Nous ne sommes donc pas concernés par les contraintes, mais il sera très dur aux autres chaufferies bois, plus petites, plus anciennes, de se mettre en conformité.”
La Ville souligne également son opposition, en matière de réduction des déplacements automobiles, “à la notion de péage urbain qui pénalise les ménages les plus modestes sans décourager le transport de marchandises ou la circulation de véhicules à forte cylindrée extrêmement polluants.” Enfin dans le domaine industriel, Vénissieux attire l’attention du préfet sur la raffinerie de Feyzin qui contribue à elle seule à deux tiers des émissions de polluants de l’agglomération. “Il faut réduire ces rejets pour permettre le maintien et le développement de la production, préconise la municipalité. Ce travail est indispensable pour conforter la place de l’industrie dans la ville.”
Ce rapport a été adopté à l’unanimité. L’élue écologiste, Geneviève Soudan, a néanmoins regretté que ce plan de protection n’aille “pas assez loin, pas assez vite”.

La Sacoviv fait débat

Hormis le PPA, deux autres rapports auront suscité des débats : l’adhésion à l’Association pour le développement et la promotion des marchés forains (ADPM) ; et en toute fin de séance l’accord donné à une garantie d’emprunt que la Sacoviv (Société anonyme de construction de la Ville de Vénissieux) doit souscrire pour la réalisation de projets immobiliers.
En rejoignant l’ADPM, la Ville espère trouver des solutions pour dynamiser le marché du soir du Moulin-à-Vent et lutter contre le marché parallèle des Minguettes. Le coût de l’adhésion annuelle est de 5 000 euros. “Trop cher”, a estimé l’élue MoDem Saliha Mertani, qui a voté contre. Tout comme le PS qui s’interrogeait sur le principe même de l’adhésion : “Est-ce vraiment ce dont nous avons besoin ?” Christophe Girard, lui, a approuvé la décision, tout en doutant d’ “une réelle implication [de la municipalité] pour le développement des marchés.” Le maire, Michèle Picard, a fait valoir que “l’expérience de l’ADPM peut nous aider à trouver des solutions car nous n’avons pas réponse à tout.” Sur le coût jugé élevé, elle a indiqué : “Un bilan sera effectué au terme de l’engagement, volontairement réduit à un an”.
Concernant la Sacoviv, le débat n’a évidemment pas porté sur la garantie d’emprunt, mais sur la crise que traverse cette société d’économie mixte, dont le directeur et ses méthodes sont fortement contestés par une partie du personnel. Tour à tour le PS, Maurice Iacovella et Saliha Mertani ont dit leurs inquiétudes face à cette situation. Michèle Picard a reconnu “l’existence d’un malaise et la nécessité d’en discuter”, mais s’est élevée contre l’attitude d’une minorité de salariés qui demandent la démission du directeur, Patrick Guyard. “Cela, on ne peut pas l’accepter”, a-t-elle ajouté. D’autant qu’un autre groupe de salariés, majoritaire, s’est constitué pour dire son attachement à l’entreprise.

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