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Les pharmacies appelées à la rescousse

Pour faire face à la pénurie de médecins et aux difficultés d’approvisionnement de certains médicaments, les pharmacies voient leurs missions évoluer.

Les pharmacies viennent en aide à la médecine de proximité.

Depuis plusieurs mois, les tensions sur le marché du médicament persistent. En pleine période hivernale, les patients ont de plus en plus de mal à mettre la main sur certains traitements, en rupture de stocks dans de nombreuses pharmacies. Parmi les plus touchés, on retrouve l’amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit en France, qui soigne notamment les angines et les otites chez l’enfant et l’adulte.

Depuis janvier, le gouvernement tente de lutter contre ces pénuries en imposant aux établissements pharmaceutiques la vente à l’unité des médicaments dont les stocks sont faibles. Les pharmaciens doivent donc délivrer le traitement cachet par cachet aux patients qui présentent une ordonnance, plutôt que de vendre la boîte entière, afin d’éviter que les médicaments ne restent dans les placards une fois le traitement terminé.

Lutte contre les déserts médicaux

De fait, ces dernières années, la palette de services rendus par les pharmaciens ne cesse de s’allonger. En cause notamment, la pénurie de médecins généralistes. Les pharmacies, appelées à l’aide, peuvent réaliser des vaccins, des dépistages, des suivis de santé … Et désormais prescrire des antibiotiques. La loi de financement de la Sécurité sociale 2024, promulguée fin décembre et qui devrait être mise en application dans les prochains mois, autorise en effet les établissements pharmaceutiques à délivrer des antibiotiques, sans ordonnance du médecin, pour les angines et les cystites.

L’amoxiciline, l’antibiotique le plus utilisé en France, subit une forte pénurie.

À Vénissieux, cette mission n’est toutefois pas nouvelle. En lien avec la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Vénissieux/Saint-Fons, certains pharmaciens ont été formés à la prescription d’antibiotiques pour les cystites. « Les médecins donnent des ordonnances conditionnelles aux patients, explique une pharmacienne. Les patients doivent répondre à un questionnaire que nous leur communiquons. Si les réponses correspondent à la cystite, on peut alors leur délivrer les antibiotiques. »

Pour les angines, des tests sont déjà réalisés en pharmacie afin de savoir si elles étaient virales ou bactériennes. En fonction du résultat, le pharmacien doit alors orienter le patient vers son médecin pour qu’il lui prescrive un traitement. Avec la nouvelle loi, si l’angine est bactérienne et qu’il a besoin d’antibiotique, le patient pourra les obtenir directement auprès de la pharmacie, sans repasser par son généraliste.

Un secteur dans la tourmente

Ces nouvelles missions visent donc à soulager et à faciliter la médecine de proximité. Pourtant, les pharmacies rencontrent elles aussi de nombreuses difficultés. Ces dernières années, le nombre de fermetures est en nette augmentation. La France compte actuellement 20 000 pharmacies, presque 2 000 de moins qu’il y a dix ans, avec près de 276 fermetures en 2023.

« Depuis le Covid, la situation est extrêmement difficile, commente une pharmacienne. Nous sommes face à un manque cruel de personnel. » Ils sont trois à travailler dans son établissement de Vénissieux, alors qu’ils devraient être cinq. Il faut donc faire appel à des intérimaires, ce qui coûte plus cher et met à mal la trésorerie de l’établissement. « Le métier n’est plus attractif, continue la professionnelle. Les gens ne veulent plus travailler le samedi ou terminer tard le soir. Avec l’augmentation du nombre de missions et le manque de personnel, ça peut être compliqué à gérer. Nous faisons beaucoup attendre les patients, mais pour l’instant, la plupart sont très compréhensifs. »

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