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AESH : « Ce métier est de plus en plus compliqué »

Face à une rentrée explosive, des accompagnantes d’élèves en situation de handicap dénoncent des conditions de travail extrêmes.

En mars dernier, des AESH se mobilisaient pour lutter contre la précarité de leur métier.

« Le matin, je pars au travail avec la boule au ventre », explique Janice. Depuis maintenant quatre ans, cette jeune femme est accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH). Elle aide les enfants à devenir autonomes dans les temps scolaires comme dans les actes de vie quotidienne.

Ce métier, essentiel pour les élèves accompagnés, est aussi un réel support pour le corps enseignant. Pourtant, les AESH manquent de moyens financiers et humains. « Je suis en CDI, je travaille 24 heures par semaine et je gagne 1 000 euros par mois, nous dit Janice. Pour subvenir à mes besoins, je fais des animations en périscolaire. En étant seulement AESH, ce n’est pas assez. » Elle travaille donc de 8h20 à 18h20 sans aucune pause, quatre jours par semaine ainsi que le mercredi matin.

Avec ses collègues Anne* et Khadija, elles ont décidé de se mobiliser et de dénoncer leurs conditions de travail. “Ce début d’année est très très difficile“, observent les trois AESH. “Avant nous avions des élèves avec de petits problèmes de comportement. Maintenant, il y a des handicaps de plus en plus lourds, détaille Janice. Nous avons aussi des enfants qui ne sont pas notifiés comme handicapés car les parents refusent de le reconnaître. Normalement, nous ne devrions pas nous occuper d’eux, mais nous sommes obligées car ils ont besoin de nous. »

« Nous n’avons aucune reconnaissance »

Les AESH font face à des situations complexes avec des élèves qui peuvent parfois être violents. « On n’imagine pas la force d’un enfant : on nous mord, on nous tire les cheveux, on nous crache dessus, décrit Anne. J’ai même un élève qui m’a déboîté le bras. Ce n’est pas de leur faute, c’est en lien avec leur handicap, c’est une façon pour eux de s’exprimer, mais c’est très dur à gérer. »

Avec un salaire précaire, des conditions de travail dures, le métier n’attire pas et les AESH se retrouvent en sous-effectif. « Nous n’avons aucune reconnaissance », dénonce Khadidja, qui pense qu’une revalorisation salariale et la création d’une formation pourraient faire du bien au métier. « Nous apprenons beaucoup sur le terrain, mais on aurait besoin de cours pour en savoir plus sur le métier ou les différents handicaps auxquels on va être confrontés. »

Dans ce quotidien difficile, les AESH peuvent heureusement compter sur le soutien du reste du personnel éducatif. « Nous avons de la chance. Nous avons de très bonnes relations avec les équipes enseignantes et la direction, affirment-elles. Mais les choses doivent changer, nous avons besoin de moyens financiers et humains plus importants. »

*le prénom a été modifié

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