“Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l’éducation”, entonnent en coeur les manifestants. Ce mercredi 14 juin, alors qu’une délégation était reçue par le rectorat en milieu d’après-midi, les membres des lycées Sembat-Seguin et Jacques-Brel de Vénissieux, Robert-Doisneau de Vaulx-en-Velin, Frédéric-Faÿs de Villeurbanne et Albert-Camus de Rillieux-la-Pape étaient rassemblés pour montrer leur “colère noire”.
Cette mobilisation fait suite au mouvement des « mardis noirs » lancé par les enseignants de la cité scolaire Sembat-Seguin. Pendant un mois, à l’heure du déjeuner, un rassemblement se tenait devant le lycée pour protester et demander plus de moyens humains et financiers. Sans aucune réponse de la part du rectorat jusqu’à présent.
Ces établissements de l’Est lyonnais ont les mêmes revendications. Ils souhaitent bénéficier des moyens de l’éducation prioritaire — dispositif dont les lycées sont sortis en 2020 — pour répondre aux besoins de leurs élèves qui viennent de collèges en REP et REP+. Les établissements demandent donc des réductions d’effectifs dans les classes pour un meilleur accompagnement pédagogique. “Les élèves y ont le droit en primaire, au collège, c’est un statut qu’ils devraient avoir au lycée aussi”, affirme Margot Beal, enseignante au lycée Jacques-Brel.
« Nous sommes dans une situation difficile »
“Nous avons des revendications communes avec les autres établissements présents, témoigne-t-elle. Nous sommes face à de gros manques de moyens et le rectorat est insensible à nos alertes. Cette situation rend difficile le suivi de nos élèves. Il y a une démultiplication du décrochage scolaire, de l’absentéisme, et des incidents.”
Malgré les courriers et les mobilisations des établissements et tout particulièrement du lycée Marcel-Sembat, aucune annonce n’a été faite. “Nous sommes dans une situation difficile, déplore Patrick Samzun, professeur au lycée Marcel-Sembat et délégué syndical Sud Éducation. Nous avons une baisse du nombre d’enseignants, une fois qu’ils partent à la retraite, ils ne sont pas remplacés, nous devons donc faire des heures supplémentaires et si certains sont recrutés, ce sont des contractuels sans expérience qui se retrouvent face à des classes difficiles à gérer.”
Le lycée Sembat-Seguin doit aussi faire face à une baisse de son indice de position sociale de près de 8% en seulement quatre ans, ce qui traduit un manque de mixité sociale dans l’établissement. Cet indicateur, créé par le ministère de l’Éducation nationale, permet de mesurer l’origine sociale des élèves grâce à la profession des parents mais aussi les conditions matérielles du foyer ou les pratiques culturelles de la famille.
Les lycées présents souhaitent également des moyens supplémentaires pour la vie scolaire et le personnel médico-social. Si aucune réponse n’est apportée, Patrick Samzun l’assure, des préavis de grève seront déposés à la rentrée scolaire et de nouvelles lettres seront envoyées au ministère de l’Éducation.
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