Depuis que les usines Fagor abritent les ateliers des TCL, le nouveau lieu culturel emblématique de la métropole se trouve désormais à La Mulatière, aux Grandes Locos. Après les Nuits sonores, les voilà qui accueillent, jusqu’au 5 janvier, la nouvelle édition de la Biennale de l’art contemporain.
« Les œuvres auraient été différentes dans un autre contexte que cette friche industrielle, remarquaient lors de la visite de presse la commissaire de l’exposition, Alexia Fabre. Les artistes ont travaillé avec l’échelle du lieu, d’autres avec son histoire. »
Aux Grandes Locos, deux halls sont ouverts à la visite et la Biennale se décline encore au macLYON, dans le jardin du musée des Beaux-Arts, à la Cité de la gastronomie (Hôtel-Dieu), à la fondation Bullukian (place Bellecour), à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, au parking LPA Saint-Antoine, dans la station de métro Gare-Part-Dieu et, à l’extérieur de l’agglomération, au musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal.
Avant même d’entrer dans le premier hangar des Locos, face à la sculpture en néon de l’Écossais Nathan Coley (There Will Be No Miracles Here), on remarque la gigantesque frise de Chourouk Hriech. L’artiste, qui a déjà exposé à Vénissieux et a peint une fresque à l’école Flora-Tristan, est très présente : outre ce grand mur, on retrouve son remarquable travail et la finesse de ses dessins à l’intérieur du premier hall des Grandes Locos et dans le parking Saint-Antoine.
Les deux halls des Grandes Locos abritent les œuvres de 35 artistes. Contrairement à la Biennale de Venise, qui dispose de très nombreux lieux à travers toute la cité et peut ainsi exposer davantage d’artistes venant du même pays, celle de Lyon est obligée de faire des choix. Les pays ne sont alors représentés que par une seule œuvre quand à Venise chacun d’eux dispose d’un pavillon entier ou d’une plus grande surface. Citons ici, outre la France, l’Espagne, la Chine, la Suisse, Israël, la Slovaquie, l’Iran, le Danemark, l’Angleterre, le Brésil, la Turquie, la Lituanie, l’Allemagne, l’Autriche…
Un concert devant des lavabos
Parmi toutes ces œuvres et installations, on notera dès l’entrée les grandes tiges de fer surmontées de bras tendus de Myriam Mihindou, qui les a intitulées Lève le doigt quand tu parles. La roulotte de Clément Courgeon, à l’arrivée de laquelle nous avions assisté fin août, tirée par deux chevaux, est bien là. On s’étonnera également de ce vaste tunnel en bois de Hans Schabus, supporté par des tortues — lesquelles soutiennent le monde dans plusieurs mythologies. On pourra encore s’amuser à faire tinter la longue file de bouteilles de Bastien David ou à entrer dans cette salle emplie des lavabos d’origine et dans laquelle résonnent les bruits d’un concert, expérience fort intéressante que l’on doit à Pavel Büchler. Que dire de la douceur des portraits d’Edi Dubien et de son installation constellée d’animaux — jusqu’au T.-Rex — si ce n’est beaucoup de bien ? Et de la cabane de Victoire Inchauspé, autour et dans laquelle le sel symbolise la neige ? Une substance dont l’artiste affirme aimer la dualité, « à la fois conservatrice et corrosive ».
Quant au thème proposé, Les Voix des fleuves, disons qu’il n’a pas été forcément respecté par tous les artistes mais qu’importe.
La Biennale de l’art contemporain de Lyon se tient jusqu’au 5 janvier 2025 aux Grandes Locos, au macLYON, à l’IAC de Villeurbanne, à la Cité de la gastronomie, dans le jardin du musée des Beaux-Arts, à la fondation Bullukian, au parking LPA Saint-Antoine, dans la station de métro Gare-Part-Dieu et au musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal.
Des parcours en résonance
Accompagnant chaque Biennale de l’art contemporain, de nombreux lieux — centres d’art, galeries — s’inscrivent en résonance de la grande manifestation. Ils ne se situent pas uniquement dans la métropole lyonnaise, débordant dans le reste du département mais aussi en Ain, Ardèche, Cantal, Drôme, Isère, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Savoie et Haute-Savoie.
À Vénissieux, le centre d’art Madeleine-Lambert propose une exposition de Florian Mermin, Rest in Rose. Cet hommage de l’artiste aux rosiéristes vénissians est visible jusqu’au 21 décembre. Ajoutons que Florian Mermin sera également présent à la Biennale officielle, avec des œuvres présentées dans la cour du musée des Beaux-Arts et à la Cité de la gastronomie.
Et puisqu’il est question de roses, le directeur du centre d’art, Xavier Jullien, remarquait le soir du vernissage du 13 septembre : « Florian Mermin insiste sur le caractère éphémère des végétaux, sur le temps suspendu et la fragilité. »
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