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Renouvellement urbain : ce qu’ils en pensent

Le 18 juillet, les Villes de Vénissieux et Saint-Fons seront reçues à Paris avec leurs partenaires à l’Agence nationale de la rénovation urbaine. Elles défendront les orientations du Nouveau programme national de renouvellement urbain du quartier Minguettes-Clochettes. Il appartiendra ensuite aux habitants, via des processus de concertation, de s’approprier ce projet qui changera en profondeur la vie du quartier à l’horizon 2035.

Le 18 juillet, les Villes de Vénissieux et Saint-Fons seront reçues à Paris avec leurs partenaires à l’Agence nationale de la rénovation urbaine. Elles défendront les orientations du Nouveau programme national de renouvellement urbain du quartier Minguettes-Clochettes. Il appartiendra ensuite aux habitants, via des processus de concertation, de s’approprier ce projet qui changera en profondeur la vie du quartier à l’horizon 2035.

Michèle Picard, maire de Vénissieux

“Relier l’urbain et l’humain”

Quels sont les grands enjeux du nouveau programme de renouvellement urbain ?
Il s’agit de continuer à désenclaver les quartiers entre eux sur le plateau et de les raccrocher au reste de la ville. Tout en étant conscients que l’urbanisme seul ne peut pas régler les problèmes sociaux, on le fait pour relier l’humain et l’urbain, pour que les Vénissians vivent bien, qu’ils puissent aller facilement dans le reste de l’agglomération mais aussi qu’ils trouvent près de chez eux les services dont ils ont besoin. C’est la réussite du précédent programme, avec ses équipements forts : le tram, le cinéma, l’école de musique, Vénissy, Armstrong… Demain, ce sera aussi la requalification de la place du marché des Minguettes, le plus important marché de l’agglomération, dont il faut résoudre les problèmes de stationnement et de propreté qu’il pose.

Et au niveau du logement ?
Il faut poursuivre la construction de la mixité. Celle des usages, entre logement, activité économique, scolaire, sportive, culturelle… Et celle des logements eux-mêmes, mêlant HLM, accession sociale ou libre à la propriété, qui permet un vrai parcours résidentiel. Mais il faut regagner le droit de reconstruire du logement social. La loi nous interdit de le faire aux Minguettes. Nous nous battons pour montrer que c’est une erreur. Vu des beaux quartiers, il semble inconcevable que les gens veuillent rester dans une cité populaire. Pourtant, on est forcément attaché à l’endroit où on a bâti sa vie, élevé ses enfants, tissé des amitiés. D’ailleurs, quand les Vénissians demandent à changer de logement, 62 % veulent rester dans le même quartier. Mais, pour ça, il ne faut pas seulement réhabiliter l’ancien, il faut faire du neuf. Sinon, dans 20 ou 30 ans, on se retrouvera avec un parc social à bout de souffle. Dans de nombreuses villes, la rénovation urbaine a chassé les populations qui s’y trouvaient. À Vénissieux, nous refusons le principe du “j’aménage, tu déménages” qui sévit dans de nombreuses villes et chasse les ménages modestes.

La sécurité est la première préoccupation des Vénissians. L’urbanisme peut-il avoir un rôle sur ce sujet ?
Les Vénissians ont droit à la tranquillité. Lorsque l’on aménage, il faut prendre en compte cette question. Les immeubles anciens présentent souvent de multiples accès dont profitent ceux qui n’ont pas la conscience tranquille. Aujourd’hui, on ne conçoit plus les bâtiments ou les résidences comme cela. On évite les recoins propices aux trafics illicites, les espaces sont plus ouverts et éclairés. A contrario, je pense que le mail piétonnier Armstrong aurait dû être travaillé autrement : ce grand axe est devenu un boulevard à scooters. Dans les programmes récents, j’ai demandé aussi à ce que la vidéo-protection soit intégrée au bâti : impossible à repérer et à dégrader.

Des habitants du quartier Pyramide s’inquiètent du projet présenté par le cabinet d’architecte et réclament une concertation. Que pouvez-vous leur dire ?
Quand on transforme des lieux de vie, il est normal que ça crée des inquiétudes. Mais je rappelle que ce qui est présenté aujourd’hui, c’est un projet global avec des intentions générales. Rien n’est bouclé définitivement ! La preuve, tout ce qui était proposé en 2005 ne s’est pas réalisé. Dans ce quartier, une nouvelle rue permettrait d’enlever de l’insécurité, pas d’en rajouter. Un exemple récent : il y a quelques jours, les pompiers ont eu de grandes difficultés à intervenir sur un incendie, et l’exiguïté de l’unique accès a conduit à bloquer tout le quartier ! Enfin, je veux les rassurer : à chaque étape du projet, il y aura une concertation où tous les habitants du quartier seront entendus. Pour l’instant, nous n’avons pas de calendrier précis sur l’ensemble du programme, on ne va donc pas faire une réunion publique demain si le projet doit se faire dans quinze ans ! Plutôt que de s’opposer, réussissons ensemble à construire notre cadre de vie. Et s’il faut ajouter d’autres modes de concertation à ceux qui existent déjà, pourquoi pas ?


Michel Le Faou, vice-président de la Métropole

“Le dossier Minguettes-Clochettes est le plus important de l’agglomération”

“À Vénissieux, le premier volet du Programme national de renouvellement urbain, mené à partir de 2005, a totalement transformé le cœur et la centralité du quartier des Minguettes. La Métropole a déployé les deux ZAC (zones d’aménagements concertées) de Vénissy et Amstrong. Cela a permis la construction de 600 logements neufs, la réalisation de nouveaux espaces publics de qualité, notamment une place publique, l’aménagement d’un mail piéton, de rues qui participent au désenclavement des quartiers limitrophes.

Ces aménagements ont installé un urbanisme classique en lieu et place d’un centre commercial clos, déqualifié tant du point de vue du bâti que de l’offre commerciale. Dans le même temps, la Ville a fortement investi dans ses équipements publics, en particulier avec la rénovation du cinéma et la relocalisation de l’école de musique… Et la mise en service de la ligne T4 en 2009 a apporté un levier dont ce territoire avait fortement besoin.

La Métropole poursuit la rénovation de ses quartiers, en concentrant l’effort public sur les 14 quartiers prioritaires de la politique de la Ville, qui représentent près de 8 % de la population du Grand Lyon. Le dossier Minguettes-Clochettes est le plus important de l’agglomération, avec un investissement estimé à 555 millions d’euros HT, dont 145 M€ HT pour la maîtrise d’ouvrage de la Métropole. Pour le nouveau PNRU, sept projets de requalification et de diversification des logements sont validés : 2 000 logements sociaux seront démolis et reconstruits, 5 000 autres réhabilités et environ 4 000 logements neufs produits. Tout au long de ces opérations, une attention toute particulière est portée aux habitants, de la conception des projets au travers de réunions publiques nombreuses et denses, à l’accompagnement du relogement par les bailleurs, au plus près des habitants.”


Humbert David, urbaniste

“Les détails de chaque opération ne sont pas figés”

Humbert David est l’urbaniste en charge du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) pour le cabinet Passagers des villes. Tour d’horizon d’un projet colossal, pour l’heure à l’état d’esquisse.

Comment comptez-vous redonner de l’attractivité aux quartiers ?
L’idée consiste à renforcer le plaisir d’habiter, à améliorer le confort de la vie au quotidien, ce qui passe par la réhabilitation des immeubles et la requalification des espaces résidentiels. On se soucie prioritairement des habitants. Dans cette optique, on doit aussi ouvrir le plateau au reste de la ville et diversifier le logement.

Qu’entendez-vous par “ouvrir le plateau au reste de la ville” ?
En passant du centre-ville au plateau, on a le sentiment de changer de ville. Que l’on monte ou que l’on descende, on est obligé de faire des détours. Il n’y a pas vraiment de voies directes. Quand on est à Pyramide ou à Léo-Lagrange, il n’existe pas de rue pour aller directement au village. Nous créerons donc des voies directes entre la Pyramide ou Léo-Lagrange et le bourg. Elles seront sécurisées et accessibles aux modes doux, ainsi qu’aux autres véhicules.

Ouvrir le plateau, cela implique aussi de dynamiser l’offre économique et commerciale ?
C’est indispensable. Nous allons ramener les commerces sur des zones de passage. Ce sera le cas sur les secteurs Darnaise, Clochettes et Pyramide, puis plus tard à La Rotonde. À l’intérieur des quartiers, l’offre reste très confidentielle et peu attractive. Si on la déplace sur des placettes ou des carrefours, elle bénéficie d’une clientèle de passage bien plus importante qui lui permet d’évoluer. Enfin, nous allons développer une zone artisanale sur le secteur Darnaise/Portes du sud.

Vous souhaitez aussi diversifier le logement…
Aujourd’hui aux Minguettes, on trouve essentiellement du logement social et quelques copropriétés. À côté des démolitions, nous prévoyons donc énormément de nouvelles constructions pour diversifier l’offre. Nous permettrons aux gens de louer dans telle ou telle gamme de logements — à vocation sociale ou non —, ou de devenir propriétaires à des prix raisonnables, sans forcément tomber sur des produits bas de gamme.

Ne risque-t-on pas de gommer les spécificités de chaque quartier ?
On ne fait pas table rase de ce qui existe car l’immense majorité des logements et des habitants resteront. La topographie ainsi que la façon de vivre sont propres à chaque quartier. Le plateau ne sera jamais le village.

Quelle place reste-t-il pour la concertation ?
Une fois stabilisés les grands objectifs politiques et stratégiques, les détails de chaque opération ne sont pas gravés dans le marbre. Pour chaque opération, nous consulterons les habitants, les usagers, les salariés du secteur et les associations, en lien avec les bailleurs et les services municipaux. Quand on doit réhabiliter tel immeuble ou résidentialiser tel endroit, cela ne dit pas le détail des travaux ni ce qu’on fera des espaces extérieurs : jardin partagé, espace commun, verger…

Pour finir, quel regard portez-vous sur le PNRU 1 ?
Je le trouve plutôt réussi d’un point de vue esthétique. Mais il a surtout posé un cadre. Antoine Grumbach, l’urbaniste qui nous a précédés, disait avoir réinventé des rues pour remplacer les voiries de l’époque, bien trop larges. Nous, on réinvente les places. On complète ce qui s’est fait depuis 2005 et ceux qui nous suivront feront de même. On continuera de changer les choses éternellement, car la vie est perpétuellement en changement.


Idir Boumertit adjoint au Grand projet de ville

“Faire évoluer les pratiques de concertation”

L’adjoint au maire en charge du Grand projet de ville entend renforcer la concertation avec la mise en place du référendum d’initiative local (RIL), proposé par sa formation politique.

Plus de deux ans et demi après le lancement de la concertation réglementaire — qui se terminera en fin d’année —, comment la population peut-elle encore influer sur le projet ? Pour Idir Boumertit (LFI), adjoint au Grand projet de ville, à l’insertion et à la formation, une partie de la question trouve sa réponse dans le référendum d’initiative local (RIL). Proposé par La France Insoumise, ce dispositif “au service de l’intérêt général” doit permettre aux citoyens “d’exprimer un avis direct sur des dossiers importants”, mais “uniquement en dernier recours”.
“Vénissieux a été novatrice dans le domaine de la participation citoyenne en installant des conseils de quartier dès 1989 et en organisant des espaces dédiés à la parole habitante, comme les permanences et assemblées générales de conseils de quartier, rappelle l’adjoint. Le souhait fort de donner une légitimité à cette parole s’est traduit par le choix de faire élire par grands secteurs (13) les membres des conseils de quartier au suffrage universel.” Un dispositif qui, selon lui, “a fonctionné et fonctionne”, mais qu’il faut dépasser. “Les nouvelles attentes sociales impliquent de poursuivre une évolution de nos pratiques”, estime l’élu. Qui cite en exemple la récente votation sur les rythmes scolaires et le recueil de l’avis des Vénissians sur les priorités d’action pour la ville.

Désenclaver les quartiers
Si les conditions de mise en place du RIL “restent à préciser”, il ne devrait être utilisé que “deux ou trois fois par an au maximum”, afin de “ne pas bloquer l’action publique par le recours systématique à la votation, ou son détournement sur des sujets particuliers qui ne relèveraient pas de l’intérêt général”. Mais sur quels sujets ? “Le projet de création de voirie du quartier de La Pyramide, par exemple”, répond Idir Boumertit.
Plus largement, quel regard porte l’adjoint sur le Nouveau programme national de renouvellement urbain ? “Le PNRU (2005-2015, ndlr) a donné un nouveau visage à la ville. Avant, on avait de grands ensembles complètement refermés sur eux-mêmes. La rénovation urbaine a permis de sortir d’un plateau dortoir pour accéder à de véritables espaces de vie, et permettre aux habitants de développer leurs énergies”, estime-t-il. Il s’agit donc aujourd’hui “à la fois de désenclaver les quartiers en brisant les frontières psychologiques pour faciliter la circulation des individus”, et de “favoriser les parcours résidentiels et l’accession à la propriété”. Puis de conclure : “Le NPNRU, c’est la poursuite du PNRU. C’est l’urbain au service de l’humain.”


Les priorités du conseil citoyen

Jean-Pierre Gomis

Début juillet, les membres du conseil citoyen se sont réunis — indépendamment de la réflexion sur le projet de rénovation urbaine — pour réaliser le bilan des dix dernières années aux Minguettes. Nous avons rencontré l’un de ses membres, Jean-Pierre Gomis.
“En dix ans, l’attractivité du plateau a vraiment évolué”, assure-t-il. Membre du conseil citoyen, par ailleurs président du club de pétanque de Vénissieux, il évoque spontanément l’arrivée du tram et les nouvelles constructions en R + 6 à la place des anciennes tours. “Moins d’étages, cela signifie plus de cohésion sociale. Dans une grande tour, on ne connaît pas grand monde, les rapports sont plus tendus et il y a plus d’insalubrité.” Le nouveau quartier de Vénissy et ses commerces trouvent également grâce aux yeux des conseillers, ainsi que l’implantation de l’hôpital des Portes du sud, la reconstruction de Bioforce, du lycée Jacques-Brel, de la cuisine centrale ou de l’école Romain-Rolland.
Au rayon des déceptions, les conseillers ont pointé la fermeture de certains services (point préfecture, CAF) et le monopole de Casino après la disparition du magasin hard-discount Dia. Dans le viseur aussi, l’augmentation des rodéos, les nuisances sonores et un “manque de concertation entre la Ville et les habitants”.
Quant aux souhaits pour l’avenir, ils tournent principalement autour du maintien des services publics et de l’amélioration de la concertation.

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