L’adoption d’un nouveau règlement de la restauration scolaire qui introduit des alternatives aux repas carnés n’a pas manqué de faire débat au conseil municipal.
Le maire l’avait annoncé le 23 mars lors de l’inauguration de la nouvelle cuisine centrale, la décision a été officialisée par le conseil municipal : à la rentrée prochaine, les enfants auront trois repas communs dont un végétarien, et pour le quatrième une alternative végétarienne à la viande (qui ne sera donc au menu qu’une fois par semaine). Plus précisément, ce jour-là, les familles auront à effectuer un choix entre un menu standard, un menu avec alternative végétarienne à la viande de porc, et un menu avec alternative végétarienne à la viande.
“Ce choix répond à la loi Egalim, aux discussions et réflexions menées dans la commission laïcité et aux possibilités techniques que nous offre désormais la nouvelle cuisine centrale”, a expliqué Michèle Picard. Pour Serge Truscello, du groupe des élus communistes et républicains (majorité), “cette proposition satisfait à la fois les demandes exprimées en matière de composition de repas et notre poursuite de la recherche de tout ce qui peut favoriser et faciliter le vivre ensemble”.
Djil Ben Mabrouk (sans étiquette – majorité) soulignait le pragmatisme de la démarche : “Difficile de faire un travail pédagogique sur l’alimentation, l’agriculture, la lutte contre le gaspillage, si un tiers des scolaires n’utilise pas ce service public”. Référence aux chiffres de fréquentation beaucoup plus bas observés les jours où la viande est au menu.
Pour les élus écologistes (majorité), Georges Bottex se réjouissait “de la mise en service de repas végétariens”, mais préconisait l’usage de vaisselle en inox pour remplacer “les barquettes en plastique qui génèrent des déchets et posent un risque sanitaire”.
Côté opposition, l’UDI choisissait de s’abstenir, Houria Taguine considérant qu’il est “révoltant de voir s’envenimer des conflits liés à des raisons religieuses, communautaristes ou idéologiques, alors qu’il est si simple d’avoir des repas alternatifs, équilibrés et de substitution”.
Le PS également s’est abstenu. Lotfi Ben Khelifa a remis en cause les raisons avancées par Michèle Picard, suggérant qu’il faut plutôt voir dans ce “revirement” un calcul électoral pour les municipales de 2020.
Seuls le RN (ex-FN) et le groupe divers droite ont voté contre. Accusant le maire de “céder à la pression communautariste”, Christophe Girard, sur un ton pour le moins alarmiste, estimait que “le sujet est grave […], que cela renforce dangereusement les logiques malsaines de la stigmatisation et de la partition […], que l’enjeu n’est rien moins que la paix”.
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