Le coup de cœur de ces Fêtes Escales sera pour la chanteuse Flow. En voilà une pour laquelle on ne se demande pas quelles raisons l’ont poussée sur scène : Flow a quelque chose à dire et la façon dont elle a le dit fait dresser les poils sur les bras et le poing bien en l’air. Oui, Flow est revendicatrice et lorsqu’elle démarre “Aux larmes, citoyens”, qu’elle conclut par “Réagissez !”, elle lève son poing et, dans la foule, une multitude de poings la suivent, forêt de bras qui fait espérer que tout n’est pas perdu. La chanson fustige “une grosse dame blonde, fille d’un borgne” et exhorte à “ne pas accepter l’inacceptable : il y en a qui se sont levés en 1940, alors pourquoi pas en 2012 ?”Sur scène, l’interprète se livre. Quand elle est allée trouver des producteurs qui lui ont demandé ce qu’elle faisait, elle a répondu : “De la chanson. Du rock. Des berceuses aussi. Et puis du reggae.” Avec ses trois musiciens (un guitariste, un contrebassiste et un batteur qui passe de temps en temps au clavier), Flow fait tout cela très bien. Puisqu’on aime étiqueter, on pourrait la placer dans la chanson réaliste, mais une chanson réaliste contemporaine, engagée, catégorie dans laquelle notre héroïne n’a rien à envier à Piaf. Elle a de la voix, de la gouaille, de l’humour et ses paroles font mouche ! Elle sait très bien que le monde ne tourne pas rond et ne fait surtout pas semblant d’esquiver le problème. Elle cite les faits divers qui ont trait aux enfants, la mainmise de l’Amérique, l’affaire DSK, le FMI qui affame le monde et tous ceux qui ne boivent pas de coca-cola : le Russe qui fabrique les kalachnikovs, celui qui rêve d’être kamikaze, l’Africaine “cousue comme les femmes du Ghana” qui fabrique des jouets pour l’Amérique, la prostituée mexicaine, la Roumaine qui mendie, etc.
Quand elle chante la paix, son texte est tout sauf cucul la praline, comme c’est trop souvent le cas chez les chanteurs de bonne volonté. La môme Flow sait toujours trouver les mots justes : “Que ce soit une maman palestinienne ou une maman israélienne, elle a peur pour ses enfants. L’humain l’a en commun et cela, ils ne nous l’enlèveront jamais.”
Charme suprême, ce petit bout de femme à qui, semble-t-il, on ne la fait pas, met toujours de l’humour dans ce qu’elle raconte. Il suffit d’écouter le titre “Je suis une poufiasse” pour s’en convaincre. “C’était le moment de se faire deux-trois copines, ricane-t-elle. Je savais que ça plairait aux garçons aussi !”
Quand la prestation s’achève, chaleureusement applaudie par un nombreux public, on n’a qu’une envie, c’est de trouver un album de Flow.
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