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Collèges : les groupes de niveaux en sursis

Le rapporteur public du Conseil d’État demande l’annulation des groupes de niveaux au collège, une annonce saluée par les syndicats.

© Emmanuel FOUDROT

C’est un nouveau coup de théâtre après les récentes décisions gouvernementales. Mercredi 20 novembre, le rapporteur public du Conseil d’État, saisi par des syndicats, des associations de parents d’élèves et des parlementaires, a recommandé l’annulation de l’arrêté prévoyant la création des groupes de niveaux au collège. Cette demande constitue un nouveau revers pour le gouvernement, qui avait récemment dévoilé l’Acte II de sa réforme du Choc des savoirs.

Avant la décision finale du Conseil d’État, attendue dans les prochaines semaines, les enseignants se montrent optimistes. « Nous accueillons tout ce qui va dans notre sens, se réjouit Pascal Favriou, enseignant et syndicaliste de la CGT Éduc’action. Cela montre qu’on commence à écouter les oppositions sur le terrain. Nous espérons que le Conseil d’État suivra l’avis du rapporteur, comme c’est le cas dans neuf décisions sur dix. »

Depuis la rentrée, les groupes de niveaux devaient être généralisés pour les classes de sixième et cinquième dans tous les collèges. Pourtant, une enquête menée par le syndicat SNES-FSU révèle que 74 % des établissements n’ont pas appliqué la mesure à la lettre. Par exemple, au collège Elsa-Triolet, à Vénissieux, le format classique avec des classes hétérogènes a été maintenu. « Certaines ont des créneaux communs pour le français ou les mathématiques, explique Pascal Favriou. Un enseignant supplémentaire intervient dans les différentes classes pour aider les élèves en difficulté et peut, ponctuellement, travailler avec eux en petit groupe. »

Une mobilisation le 5 décembre

Lors de la présentation de l’Acte II du Choc des savoirs, Anne Genetet, nouvelle ministre de l’Éducation nationale, a confirmé l’extension des groupes de niveaux aux classes de quatrième et de troisième à partir de 2025. Mais le fonctionnement initial a été changé. Pour ces niveaux, une heure supplémentaire et hebdomadaire alternant entre français et mathématiques sera mise en place. « Nous allons devoir supprimer d’autres dispositifs pour instaurer ce système, car aucune nouvelle heure ne nous est pas attribuée », déplore Pascal Favriou.

© Emmanuel FOUDROT

Parmi les autres annonces figurent de nouveaux programmes en français et en mathématiques, de la maternelle à la classe de troisième, ainsi qu’en langue vivante de la sixième à la terminale. À partir de la session 2027, le brevet deviendra obligatoire pour accéder à la classe de seconde, une mesure qui concernera les élèves scolarisés en troisième à partir de 2026-2027. Par ailleurs, les manuels scolaires seront labellisés dès la rentrée prochaine.

Pour Pascal Favriou, la priorité devrait être de rendre le métier attractif afin de recruter davantage de professeurs. « Avec cette réforme, le gouvernement fait tout l’inverse. On a l’impression qu’il cherche à décourager les vocations. Entre ces changements et l’annonce des trois jours de carence, les conditions de travail deviennent insupportables. »

Le 5 décembre prochain, une large mobilisation de toute la fonction publique est prévue à Lyon et dans le reste de la France. À Vénissieux, les établissements scolaires devraient participer activement au mouvement.

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