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Sortie ciné : “La Zone d’intérêt” ou la banalité de la monstruosité

Projeté au cinéma Gérard-Philipe dès le 14 février, ce film retrace le quotidien du commandant du camp d’Auschwitz. Formidable et glaçant !

Ils sont heureux, Hedwig et Rudolf, avec leurs cinq enfants dans leur grande maison, entourée d’un immense jardin, d’une serre, d’une piscine et de très jolies fleurs. Leur vie est réglée et Hedwig, une fois son mari parti au travail, aime diriger son petit monde et se prélasser à profiter de la vue sur cette zone d’intérêt, expression utilisée par les Allemands pour parler des alentours du camp d’Auschwitz. Car Rudolf, Höss de son nom, est le commandant du camp, dont on ne verra jamais rien sinon les murs, la tourelle de garde et les cheminées qui fument.

Le quotidien de la famille Höss est somme toute assez ennuyeux et Jonathan Glazer réussit la prouesse de nous passionner grâce au hors champ. Absent de l’écran, l’intérieur du camp est omniprésent par les bruits qui s’en dégagent, cris de souffrance ou coups de feu. D’une présence pesante, glaçante. Souvent utilisé dans les critiques du film, cet adjectif est le plus approprié : glaçant est le manque d’empathie des personnages pour ce qui se passe à côté. Glaçants sont les propos échangés entre nazis visant à une meilleure organisation de la solution finale. Et glaçante est la mise en scène qui sait user d’artifices à la limite de l’expérimentation : un début sans image, un écran rouge qui survient au milieu du film, une musique stridente accompagnant le générique final et une séquence surprenante qui surgit comme une vision et montre le ménage quotidien accompli aujourd’hui dans les couloirs d’un des bâtiments du camp, devant une vitrine emplie des chaussures des suppliciés.

Alors, glaçant, oui, mais aussi formidable, incommode, génial… Les superlatifs manquent pour qualifier ce chef-d’œuvre qui a obtenu, lors du dernier festival de Cannes, un Grand Prix mérité.

Saluons pour conclure les prestations de Christian Friedel et Sandra Hüller dans les rôles de M. et Mme Höss. Lui est également musicien, membre du groupe Woods of Birnam. Elle a déjà attiré les feux des projecteurs grâce à sa prestation dans Anatomie d’une chute de Justine Triet et a, auparavant, obtenu plusieurs prix pour son interprétation dans Toni Erdman, en 2016.

La bande-annonce de “La Zone d’intérêt”

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