19 moutons en bas des tours

Trois autres pâturages urbains sont prévus à Vénissieux : le 31 mai, le 21 juin et le 20 septembre.

Non, les moutons que certains ont pu apercevoir dans les rues des Minguettes ce jeudi 20 avril n’étaient pas en route pour les abattoirs de Corbas ! Ces ovins ne sont pas destinés à finir dans nos assiettes. Du moins, pas dans l’immédiat. Durant cet après-midi de pâturage itinérant, les 19 membres du troupeau risquaient, tout au plus, quelques caresses bien appuyées de la part de jeunes Vénissians enthousiastes.

La boucle de 3 km, organisée par les bailleurs sociaux du quartier (Lyon Métropole Habitat, Alliade Habitat, la Sacoviv), la Ville et leurs partenaires associatifs, était à vocation pédagogique. « La présence des moutons en pied d’immeuble et dans l’espace public crée du lien social », observe Bastien Massias, de la Bergerie urbaine. Avant d’entamer la promenade, le dirigeant associatif laisse paître ses bêtes dans les pelouses des tours du secteur Pyramide. L’occasion, pour l’association Graines de Bio-Divers-Cité d’initier un jeune public au semis de tomates cerises.

« C’est la première fois de ma vie que je vois des moutons »

La rencontre avec les enfants du centre social Eugénie-Cotton est haute en couleurs. Au contact des animaux, certains sont apeurés. D’autres, au contraire, plutôt téméraires. Les bergers sont là aussi bien pour guider le troupeau que pour prodiguer quelques conseils aux petits du quartier. « Pour que le mouton t’accepte, il faut être calme », peut-on entendre. Ou, lorsque certains détalent à la vue de quelques “pétoulettes” laissées au sol : « Ne vous inquiétez pas, leur caca, c’est juste de l’herbe mélangée à de l’eau ! »

« C’est la première fois de ma vie que je vois des moutons », s’exclame Angelo. A ses côtés, Zinédine (7 ans), assure en avoir déjà vu « en Algérie, mais jamais à Vénissieux. » Un mouton particulièrement dodu, attire l’attention d’un de leurs camarades. « C’est Garance, la chef, présente Bastien Massias. C’est elle qui décide et les autres la suivent. » « Et pourquoi ils vont là-bas, maintenant ? », demande un enfant. « Parce que l’herbe est plus verte ailleurs », rétorque le berger.