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Chats errants : un double enjeu écologique et sanitaire

La Ville de Vénissieux mène de longue date des opérations de stérilisation des chats errants. Depuis 2017, plus de 300 animaux ont été traités.

Certes mignons et « stars » incontestées d’Internet, les chats n’en sont pas moins une menace pour la biodiversité, lorsqu’ils sont considérés comme errants — c’est-à-dire, sans identification possible (via une puce ou un tatouage) et retrouvés sur la voie publique. Ainsi, près de 75 millions d’oiseaux et 50 millions de mammifères seraient tués chaque année par les chats errants, dont le nombre est estimé à 13 millions en France, selon le rapport sur la condition animale commandé par la Métropole de Lyon et remis au début du mois de février.

Un rapport qui préconise plusieurs actions, au premier rang desquelles la stérilisation des chats errants. « Les chats non stérilisés peuvent se reproduire très rapidement : un couple pourrait engendrer 20 000 individus en quatre ans », explique ainsi la Métropole, qui estime, conjointement avec la SPA, que la population de chats errants actuellement présents sur le territoire serait de 60 000 individus.

« En matière de protection de la biodiversité, cette maîtrise de la population des chats aura un impact positif sur la pression qu’elle exerce sur la faune sauvage, notamment les oiseaux, les petits mammifères et les lézards. (…) Le dispositif viendra donc enrichir les mesures prises en faveur des espèces et des milieux dans le cadre stratégique du Plan nature dont l’un des défis est de lutter contre l’effondrement de la biodiversité. Le dispositif a vocation à soutenir financièrement une augmentation du nombre de chats stérilisés/libres. L’aide prendra en charge 100 % des frais résiduels des stérilisations supplémentaires pour une commune déjà impliquée sur le sujet, 80 % pour une commune qui s’y impliquerait pour la première fois. »

Une opération par trimestre à Vénissieux

Vénissieux se trouve dans le premier cas, celui des communes déjà impliquées sur le sujet. La Ville mène depuis 2014 des opérations de stérilisation des chats errants, quartier par quartier, en fonction des demandes et des observations des habitants. « Depuis 2017, il y a une opération de ce type par trimestre, menée avec la SPA, rappelle Véronique Callut, adjointe au maire en charge de la Santé. La question des chats errants, c’est une compétence du maire, et nous sommes très attachés à la question du bien-être animal. Ces opérations répondent à un triple objectif : maîtriser la population féline à Vénissieux pour protéger la biodiversité, éviter d’avoir des chats et chatons dans la rue dont les conditions de vie seraient très difficiles, et éviter les nuisances aux habitants provoquées par les chats. »

Ainsi, depuis 2017, 317 chats ont été stérilisés et pucés. De fait, ils sont passés du statut de chat errant à celui de chat « libre ». Ils appartiennent donc officiellement… à la Ville ! « Ce sont en effet des chats, littéralement, de Vénissieux, pointe Véronique Callut. Les opérations réalisées depuis bientôt 10 ans leur donnent un statut juridique, c’est aussi une façon de les protéger. »

Dans l’immédiat, le plan de la Métropole ne devrait donc rien changer aux actions menées par la Ville de Vénissieux concernant les chats errants. « Nous payons un forfait général à la SPA, reprend Véronique Callut, qui comprend plusieurs prestations : stérilisation des chats errants donc, interventions pour les animaux blessés, capture des chiens errants… Nous avons passé avec elle une convention globale. L’aide de la Métropole prendra en charge les frais liés aux captures supplémentaires d’une année sur l’autre, elle aura donc un impact négligeable, sauf explosion de la population féline, sur le budget consacré à cette question. Vénissieux n’a pas attendu pour se soucier du bien-être animal, et va poursuivre la réflexion sur cette question importante. »

Plusieurs actions de sensibilisation et de communication sont ainsi dans les plans de la Ville. Elles pourraient concerner, dans les mois à venir, le sujet des NAC (Nouveaux animaux de compagnie, comme les serpents ou les araignées). « Une population animale qui passe totalement sous les radars, mais qui soulève des questions qui méritent d’être posées. »

1 Commentaire

1 Commentaire

  1. Vénissian

    3 mars 2023 à 7 h 10 min

    Il est fréquent pour des familles de prendre un bébé chat pour amuser les enfants, lorsqu’il grandit et sort les griffes, quand on l’ennuie, on le jette à la rue! C’est une honte, un animal n’est pas un jouet. Les chats errent ensuite et se reproduisent à l’infini! Encore une question d’éducation : apprendre à tous à respecter les animaux, mais est-ce possible?? si les familles ne donnent pas l’exemple? Bon courage à la ville.

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