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Les boulangeries dans le pétrin

À Vénissieux comme partout en France, les boulangers subissent de plein fouet la hausse des coûts des énergies. Des artisans témoignent.

«  Ma facture d’énergie a été multipliée par trois. Mon fournisseur me demande 30 000 euros, contre 10 000 auparavant », soupire Nicolas Jourdier, gérant de la boulangerie Jourdier, située rue Anatole-France. À Vénissieux comme ailleurs en France, les boulangers sont confrontés à une dramatique hausse des coûts des énergies, conjuguée à celle des matières premières.

« C’est simple, reprend Nicolas Jourdier, mon salaire annuel part dans l’électricité. J’ai une salariée et un apprenti, j’essaie de tenir pour eux. Mon apprenti démarre dans le métier, c’est un moment important, il se pose des questions sur l’avenir de la filière, et je le comprends. Surtout que nous n’avons aucune visibilité sur la durée de la crise ! On saurait combien de temps elle va durer, on pourrait s’organiser, emprunter pour faire face aux dépenses, mais nous sommes dans le flou et en attendant d’avoir des réponses, les factures pèsent de plus en plus lourd. »

Pour tenter de minimiser les consommations de son établissement, Nicolas Jourdier « s’adapte ». « On vient plus tôt, on tente de surtout consommer pendant les heures creuses. Il faut dire que le tarif heures pleines a été multiplié par dix ! »

Même constat dans une autre boulangerie située non loin de la gare de Vénissieux. Si les lieux sentent bon le pain frais, les fours ne tournent plus depuis plusieurs heures. « Pour réduire nos consommations, on fait fonctionner les fours le matin, puis on les coupe, explique le boulanger. Ce n’est pas facile, parce qu’il faut estimer au mieux les demandes des clients de la journée. Mais c’est la seule solution, consommer en journée, c’est devenu trop cher. »

Aline Bosch, de la boulangerie L’Atelier d’Aline (Moulin-à-Vent), se montre aussi inquiète qu’en colère. « Ma facture de gaz est passée de 600 euros par mois à 2 400 euros, assure-t-elle, documents en main. Je ne peux pas payer, je ne me verse déjà plus de salaire depuis deux mois. Pour limiter les dégâts, je m’interdis de mettre le chauffage et je pioche dans mes économies, rendez-vous compte, quelle vie ! Nous ne sommes pas aidés, pas accompagnés, nous ne savons pas vers qui nous tourner. »

Et les aides promises par le gouvernement, parmi lesquelles le bouclier tarifaire, l’amortisseur électricité, le report du paiement des impôts et cotisations sociales ou encore la résiliation, sans frais, des contrats d’énergie ? « Je n’y crois pas, reprend Aline Bosch. Ils trouvent toujours une raison pour vous dire que finalement vous n’y avez pas droit. Et puis un report de charges, je veux bien, mais que se passera-t-il quand ils décideront que cette fois, il faut payer ? On ne peut pas continuer comme ça très longtemps. Des entreprises vont disparaître, le bilan va être terrible. »

En France, le nombre de petites boulangeries est déjà passé de 55 000 en 1970 à 33 000 aujourd’hui selon la Confédération Nationale de la Boulangerie. Une fois la crise énergétique terminée, en restera-t-il plus que quelques miettes ?

1 Commentaire

1 Commentaire

  1. matéo

    10 janvier 2023 à 11 h 41 min

    cette grave crise que supporte nos boulangers ne tombe pas du ciel mais de décisions de l europe de la commission européenne qui avec le traité de la constitution que nous a imposé sarkozy en 2007 après le refus du peuple français en 2005 du vote majoritaire au non ouverture à la concurrence déréguler le marché de l énergie imposer la libre concurrence non faussée l espagne est sorti de ce marché et donc paye moins chère son énergie l’énergie comme l’eau doivent devenir des biens communs et revenir des services publics à part entière

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