Accompagnée de Cécile Dindar, sous-préfète à l’égalité des chances, et de Mourad Aba et Sophie Matrat, qui représentaient le bailleur ICF, Michèle Picard a fait hier le point sur la démolition de la grande barre Monmousseau. Le maire de Vénissieux a notamment estimé que cette opération n’était “pas la fin, mais plutôt un élément dans la continuité de la transformation [des Minguettes]”.
Dans à peine plus d’un mois, les Minguettes ne seront plus les mêmes. C’est en effet le 2 avril que la grande barre ICF, rue Gaston-Moumousseau, sera démolie par explosion. Une opération d’envergure, symbolique du renouveau du plateau, sur laquelle sont revenus hier Michèle Picard, maire de Vénissieux, Cécile Dindar, sous-préfète à l’égalité des chances, et des représentants du bailleur, au cours d’une conférence de presse suivie d’une visite du chantier.
“Une démolition de logements, ce n’est jamais anodine, dans un programme de renouvellement urbain, rappelait Michèle Picard. C’est une opération qui peut vous parler, voire vous émouvoir intimement, vous retourner littéralement les tripes. Qui d’entre nous n’a pas plaisir, quand il retourne sur le lieu où il a grandi, à dire ‘Voilà, j’habitais dans cet immeuble, à tel niveau, ma chambre sur tel paysage…’. Et là, cet ancien immeuble et lieu de vie, n’y sera plus. Et il faudra faire des efforts d’imagination pour se projeter mentalement dans son passé et essayer de le faire partager aux autres. Décider de telles opérations est très difficile, pour le maire que je suis, car il en va beaucoup plus que d’une opération technique, sociale et urbaine.”
Cette démolition par explosion — d’un bâtiment de 15 étages et 197 logements — a en tout cas été préparée avec attention par les équipes de Cardem. Il ne reste aujourd’hui de l’immeuble qu’un gigantesque bloc de béton : portes, fenêtres, boiseries, revêtements divers et autres matériaux de second œuvre, tout a été retiré des lieux. Des milliers de trous ont été percés, destinés à accueillir les charges explosives qui entraîneront la fin de la barre, en l’espace de quelques secondes, appelée à s’effondrer sur elle-même.
“Cette opération est complexe et charrie avec elle tout un océan d’émotions et de souvenirs de tous ces gens, qui y ont habité depuis la fin des années 1960, estimait Idir Boumertit, adjoint au maire en charge du Grand projet de ville. Il a été rappelé par tous l’épaisseur humaine de cet évènement, et en même sa signification d’un territoire et d’une ville qui changent sous notre impulsion politique. J’ai personnellement veillé, notamment avec Pierre-Alain Millet adjoint au Logement, aux conditions de la conduite du processus de relogement des familles depuis 2016. Un excellent travail a été réalisé par le bailleur, les services publics et les entreprises.”
Selon Sophie Matrat, présidente du directoire ICF Habitat Sud-Est Méditerranée, 55% des locataires ont ainsi été relogés ailleurs à Vénissieux, dans le cadre d’un partenariat inter-bailleurs, et 38% sont allés vivre ailleurs sur la Métropole. Au total, 67% sont restés dans des logements du patrimoine ICF.
“Cette opération est d’envergure, ambitieuse, constatait Cécile Dindar, sous-préfète à l’égalité des chances. C’est une étape charnière et majeure dans la transformation de Vénissieux.”
Rappelons, enfin, que le 2 avril, un périmètre de sécurité sera établi autour de la barre, sur environ 200 à 250 mètres de distance. Les riverains évacués (d’autres devront être confinés) seront accueillis dans un gymnase. Un écran y sera installé : il permettra d’assister à la retransmission de l’explosion, en direct sur YouTube.
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