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Théâtre de Vénissieux : un Joker hugolien

Adapté par les Dunkerquois de La Licorne, le drame de Victor Hugo, L’Homme qui rit, sera présenté sur la scène du Théâtre de Vénissieux le 16 octobre.

Adapté par les Dunkerquois de La Licorne, le drame de Victor Hugo, L’Homme qui rit, sera présenté sur la scène du Théâtre de Vénissieux le 16 octobre.

Photo Christophe Loiseau

Défiguré dans son enfance, Gwynplaine n’est pas un personnage sorti de Slumdog Millionaire, mutilé par des malfaiteurs soucieux d’émouvoir ceux auprès de qui il était destiné à mendier, histoire de leur tirer un maximum de pièces. Non, ce personnage attachant a été créé par Victor Hugo dans L’Homme qui rit et l’on ne sait rien de celui qui l’a rendu tel qu’il est. A-t-il agi ainsi seulement pour tirer profit d’un pauvre enfant mutilé ou a-t-il obéi à un ordre venant de beaucoup plus haut, peut-être du roi lui-même ?

Après de multiples adaptations cinématographiques, dont la dernière par le Lyonnais Jean-Pierre Améris en 2012 — mais on se souvient surtout de la version muette de 1928 de Paul Leni, jouée par Conrad Veidt —, Gwynplaine revient au théâtre dans une mise en scène de Claire Dancoisne de la compagnie La Licorne. La pièce sera présentée au Théâtre de Vénissieux ce 16 octobre à 20 heures.

Outre sa balafre elle-même, le drame de Gwynplaine est que l’entaille qui lui zèbre le bas du visage ressemble à un étrange rire, lui dont le malheur ne se prête à aucune comédie. Et, contrairement au Joker, l’ennemi juré de Batman lui aussi affublé d’un rire éternel, le héros de Hugo a conservé de la douceur et de l’honnêteté. Cet homme obligé de masquer sa difformité derrière un rire fabriqué devient ici une marionnette, manipulée par les saltimbanques avec qui il voyage et par l’aristocratie dont il se révélera être issu.

Claire Dancoisne a voulu rapprocher sa mise en scène du théâtre forain. Elle a tenu à conserver le verbe de Hugo et à restituer la gouaille des artistes qui ont recueilli Gwynplaine. L’Homme qui rit est aussi une belle histoire d’amour entre Gwynplaine et un bébé aveugle qu’enfant, il a recueilli et qui est devenue une jolie jeune fille qui ne sait rien de la difformité de son bienfaiteur.

Le texte de Hugo est également une réflexion sur les différences de conditions sociales, entre la “misère qui vient de l’abysse” et la noblesse.

Après l’annulation du spectacle qui ouvrait la saison, Les (pas tant) Petits Caraoquets, tout le monde espère que le Covid nous laissera profiter de cet Homme qui rit. D’autant plus que le “Quizzz Hugo” qui devait le précéder à 19 heures vient d’être lui aussi annulé.

L’Homme qui rit au Théâtre de Vénissieux le 16 octobre à 20 heures.
Dès 12 ans. Tarifs : de 5 à 19 euros.
Réservations : 04 72 90 86 68 (du mardi au vendredi) – theatre-venissieux.fr

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