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Votre arbre généalogique au pied du sapin

Et si, en cette période de fêtes, vous offriez à vos proches leur arbre généalogique ? Une recherche réservée à des professionnels ? Pas du tout. Elle est à la portée de tout le monde, et simple comme bonjour.

Et si, en cette période de fêtes, vous offriez à vos proches leur arbre généalogique ? Une recherche réservée à des professionnels ? Pas du tout. Elle est à la portée de tout le monde, et simple comme bonjour.

À l’origine d’un arbre généalogique, il y a bien souvent une simple feuille. Un vieux papier oublié au milieu des photos de famille jaunies par le temps, que l’on retrouve en rangeant un placard. Comme cet acte de décès d’un aïeul, qui pourrait être le vôtre : « L’an 1882, le 27 octobre à onze heures du matin, pardevant nous Sublet Napoléon, maire et officier de l’Etat Civil de la commune de Vénissieux, est comparu Chosson Jean Barthélémy âgé de 39 ans propriétaire, et Moyet Paul âgé de 33 ans secrétaire de mairie, lesquels nous ont déclaré que Barioz Claude âgé de 68 ans, né à Vénissieux, rentier […] est décédé hier à deux heures du matin dans son domicile à Vénissieux bourg ». Claude Barioz. Celui qui n’était jusque-là qu’un nom sur une tombe, ou une personne évoquée dans une conversation familiale, s’incarne d’un seul coup sous vos yeux. Commence alors une belle aventure, la quête de vos origines. Direction les archives du Rhône, celles de la mairie ou, encore plus simple, les sites internet mis en ligne par les archives de chaque département. C’est là, en seulement deux ou trois clics, que vous accédez aux registres d’Etat civil contenant tous les actes des personnes nées, mariées ou décédées en France. Notre Claude Barioz est mort en 1882 à 68 ans. Il était donc né en 1814. Dix secondes d’attente, et le registre des naissances de Vénissieux s’affiche en ligne. Bingo ! « Le huit aout 1814 a deux heures du soir, pardevant nous Antoine Givord maire et officier de l’Etat civil de la commune de Vénissieux, est comparu Pierre Barioz lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin né le six aout courant a onze heures du soir de lui et de Thérèse Sublet son épouse, et auquel enfant il a déclaré vouloir donner le prénom de Claude ». Ça y est ! Vous voici généalogiste. En quelques minutes, vous avez appris le nom des parents de Claude Barioz, et fait remonter l’histoire de votre famille jusqu’à l’époque de Napoléon Ier, il y a 200 ans ! Le reste n’est plus qu’un jeu d’enfant. L’acte de naissance de Claude Barioz étant retrouvé, l’étape suivante consiste à dénicher l’acte de mariage de ses parents. En feuilletant les tables des registres des mariages, il apparaît en deux temps trois mouvements : le 10 février 1812, Pierre Barioz « fils majeur de Claude Barioz et de Fleurie Belioux », convole en justes noces avec Thérèse Sublet. Voici encore une génération de gagnée, grâce à la mention des parents des mariés.

Vous savez désormais comment faire pour avancer : un acte de naissance appelle l’acte de mariage des parents, qui à son tour entraîne la recherche de l’acte de naissance des mariés, et ainsi de suite, de génération en génération. Sauf qu’avec le début de la Révolution française, les choses se compliquent un peu. L’État Civil que vous avez consulté jusqu’à présent apparaît en 1792. Avant cette date, vous allez devoir poursuivre votre arbre en dépouillant les registres paroissiaux. Dans ces registres, le curé consignait les actes de baptême, de mariage et d’enterrement des habitants du village ou des gens de passage. Leur inscription a été rendue obligatoire en 1539, mais les registres vénissians ne commencent qu’en 1646. Ils n’en ont pas moins 373 ans aujourd’hui, et comptent plusieurs dizaines de milliers d’actes. L’écriture n’est plus tout à fait la même que la nôtre et demande un peu de patience, mais sa beauté s’offre en récompense. Voilà l’acte que nous cherchions : « Le 27 septembre 1781 j’ai baptisé Pierre Barioz né d’aujourd’hui fils légitime de Claude et de Fleurie Bellioz, son parrein a été Pierre Barioz et sa marreine Claudine Bellioz épouse a Francois Sambet ».

Sitôt né et sitôt baptisé !
Monsieur le curé n’a pas trainé. Et pour cause, lors des siècles passés, un enfant sur deux mourrait avant ses 20 ans. En le baptisant immédiatement, on lui permettait d’accéder au paradis au cas où il décèderait dans les jours suivants sa naissance. Quant à ses parrain et marraine, ils font office de parents de substitution. Si le père ou la mère de l’enfant meurent jeunes, ce sont eux qui le recueilleront dans leur maison.

Monsieur le curé n’a pas trainé. Et pour cause, lors des siècles passés, un enfant sur deux mourrait avant ses 20 ans. En le baptisant immédiatement, on lui permettait d’accéder au paradis au cas où il décèderait dans les jours suivants sa naissance. Quant à ses parrain et marraine, ils font office de parents de substitution. Si le père ou la mère de l’enfant meurent jeunes, ce sont eux qui le recueilleront dans leur maison.

Apprenti.e historien.ne
Au fur et à mesure que l’on tourne les pages, les actes défilent, et c’est tout le village qui prend vie dans les vieilles écritures. Ici, voici le baptême de jumeaux, Vincent et Claude Cachin, nés le 11 novembre 1709… et enterrés trois jours plus tard. Là, apparaît la doyenne des Vénissians de l’époque, Benoite Bertet « décédée hyer [25/1/1706] âgée de 92 ans ». En ce règne de Louis XIV, la plupart des adultes rendaient l’âme plutôt autour de la cinquantaine. La veuve Bertet dû passer pour une championne de longévité ! Le 24 septembre 1737, c’est au tour d’une figure de Vénissieux de rejoindre ses ancêtres : « a esté inhumé le corps de messire Octavien de Chaponay, chevalier, seigneur de ce lieu de Vénissieux, agé d’environ soixante ans ». La cause du décès n’est pas indiquée, car les curés de Vénissieux ne se sont pas laissés aller à raconter des anecdotes sur leurs paroissiens ou sur les évènements de leur époque, contrairement à certains de leurs collègues. Mais de temps en temps, ils consignent un fait sortant de l’ordinaire. Comme lorsque la sage-femme du village, Elizabeth Charlin, opère d’urgence une mère en train de mourir, pour sauver l’enfant dont elle est enceinte de sept mois. La césarienne réussit, le bébé est baptisé, et le curé particulièrement ému. Il assistait à la scène, le 28 janvier 1707. Vous aviez commencé par faire un arbre généalogique, mais à force de remonter les branches, vous êtes devenu(e) historien (-ne) sans vous en rendre compte. Bienvenue dans l’univers passionnant du passé.

Sources : http://archives.rhone.fr/#recherche_etat_civil (recliquer sur le lien du registre, pour effacer le panneau d’interdiction de lecture si jamais il apparait)

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