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Franchir le seuil du commissariat, un premier pas vers la liberté

Au sein du commissariat de Vénissieux, Carine Burnichon reçoit dans un petit bureau fermé, à l’abri des regards. Depuis 2007, date de création de son poste par la Ville, cette coordinatrice sociale accueille, écoute, informe, oriente les victimes et les auteurs d’agressions, de troubles du voisinage, de non-paiement de pension alimentaire, etc. “Mais les personnes que je reçois en plus grand nombre, ce sont les femmes victimes de violences conjugales”, précise-t-elle. En 2017, sur 337 personnes reçues, 231 l’ont été pour des “problématiques liées à la famille“, c’est-à-dire violences par conjoint ou concubin, violences intra-familiales, conflits de couple ou liés à la séparation.
La présence de Carine Burnichon facilite en effet la démarche de femmes souvent réticentes à pousser la porte d’un commissariat. A Vénissieux, plus question de devoir expliquer la raison de sa venue dans le hall. “Je reçois les femmes en toute confidentialité. Je suis énormément dans l’écoute, il faut qu’elles se sentent en confiance.”
Après ce premier rendez-vous, suivront, si la femme se sent prête, le dépôt de plainte auprès d’un policier, le traitement de la plainte, la convocation de l’époux, la confrontation, l’enquête de voisinage, l’audition puis la décision du procureur. C’est donc un vrai parcours du combattant qui s’annonce. “La justice va à son rythme, explique Carine Burnichon, qui n’est pas le même pour ces femmes dans des situations d’urgence. Et la lourdeur de la procédure peut être vécue de façon violente. Il faut répéter encore et toujours son histoire, brasser de la souffrance, c’est lassant mais ça en vaut la peine.”
Prendre un rendez-vous avec une association comme VIFFIL ou le CIDFF, contacter la maison de la métropole pour une prise en charge financière, trouver un logement… la coordinatrice sociale n’agit pas seule, loin de là. “Je travaille en lien étroit avec les différents partenaires (sociaux, associatifs…) pour aider les victimes dans leur cheminement. Je représente un point d’ancrage pour elles quand ça ne va pas et je mets en place tout un tas de béquilles pour les aider dans leurs démarches.”
Carine Burnichon note une vraie évolution depuis dix ans. Les procédures restent longues mais sont plus rapides qu’avant. « Les plaintes pour violences conjugales passent désormais avant les autres. Les policiers peuvent aussi, sur la base du volontariat, choisir d’être formés pour comprendre la typologie des violences, les doutes des femmes ou encore les conséquences sur les enfants. »
En moyenne, les femmes font sept allers-retours avant de décider de partir définitivement. Mais il est toutefois possible de s’en sortir et Carine Burnichon insiste sur ce point. “Au bout de toutes ces démarches, il ne faut pas perdre de vue qu’il y a la liberté, la tranquillité. Les femmes qui osent quitter le domicile sont des femmes très courageuses et il est important de le rappeler.”

Les violences au sein du couple

La violence verbale : injures, menaces ou sarcasmes, cris ou hurlements, les violences verbales ne laissent pas de traces physiques mais un climat de peur s’installe au sein du couple. Une humiliation au quotidien qui laisse de graves séquelles psychologiques.

La violence physique : contrairement aux idées reçues, elle n’est pas toujours présente dans des situations de violences conjugales. Coups, blessures, contraintes physiques, l’agresseur terrorise sa victime quand il estime qu’elle manifeste encore trop d’autonomie.

La violence psychologique : ce sont les humiliations, le chantage, la dévalorisation, les crises de jalousie, les menaces de mort et de suicide qui entraînent une perte de confiance en soi et renforcent le cycle de la violence (voir schéma ci-contre) en isolant la victime.

La violence sexuelle : c’est la violence que les femmes ont le plus de mal à reconnaître car elle reste associée au devoir conjugal. Pourtant se sentir obligée, contrainte d’avoir un rapport sexuel est une forme de violence et le viol conjugal est une réalité condamnée par la loi.

La violence économique : le conjoint contrôle le budget, prive tout accès aux ressources financières du couple et dépossède ainsi la victime de toute possibilité d’indépendance.

Toutes les violences faites aux femmes sont punies par la loi.

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