Pour 2018, le bailleur vénissian est ambitieux : deux grosses opérations de réhabilitation seront menées au Couloud et au Monery pour un montant de quelque 25 millions d’euros. Mais la réforme des APL pourrait enrayer ce dynamisme.
“La Sacoviv va bien, mais le logement social est en danger”. En une phrase, le 24 janvier, lors de son discours des vœux pour 2018, Pierre-Alain Millet, président de la société d’économie mixte détenue majoritairement par la Ville, a résumé le contexte ambivalent dans lequel se trouve le bailleur vénissian à l’orée de cette nouvelle année.
D’un côté, une situation financière saine et des projets ambitieux, avec deux énormes chantiers programmés : la réhabilitation des 286 logements du Monery au printemps (12 millions d’euros), et celle des 220 logements du Couloud à l’automne (12,5 millions d’euros). Mais de l’autre, la perspective de difficultés sans précédent, dues à la réforme des APL et au projet de loi logement qui doit être adopté au printemps.
En décidant que la baisse des APL serait compensée par les bailleurs, le gouvernement a en effet pris le risque d’effets dévastateurs sur le secteur du logement social. “On estime que 220 organismes seront dans le rouge dès 2018, a indiqué le maire, Michèle Picard, qui assiste chaque année à la cérémonie des veux de la Sacoviv. Derrière, n’en doutez pas, la spéculation va aller bon train. Et les bailleurs, pris à la gorge, seront obligés de vendre au privé la partie la plus rentable de leur parc. On évalue à 54 000 le nombre de logements neufs qui ne verront pas le jour, et à plus de 100 000 ceux qui ne seront pas réhabilités. C’est un retour en arrière incroyable.”
Concernant le bailleur vénissian, Pierre-Alain Millet a précisé que “la réforme des APL en 2018 va faire disparaître au moins la moitié du résultat positif de l’exercice précédent (N.D.L.R. : 800 000 euros), et potentiellement la totalité en 2019.”
Dans ce contexte pour le moins incertain, le maire et le président de la Sacoviv ont rendu un hommage appuyé au personnel. Michèle Picard a salué leur “travail de l’ombre”, et rappelé que “la vocation sociale et l’utilité de la Sacoviv ne sont plus à démontrer”. Tandis que Pierre-Alain Millet se disait convaincu que “les agents, notre première ressource, sauront accompagner les transformations nécessaires de la société pour continuer sa mission au mieux autour de son directeur, Thierry Beaudoux”.
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