Il ne manque sans doute que la douzaine d’huîtres, son citron et son pain pour que nous soyons très près de l’Inventaire de Prévert, en cet après-midi du 23 septembre, devant la tour 6 de la Division-Leclerc. Le rayon de soleil y est, de même que les six musiciens et aussi la porte avec son paillasson… et sans doute traînait-il par là un monsieur décoré de la Légion d’honneur. Trois compagnies vénissianes occupent le terrain.
D’un côté, l’équipe de Traction Avant entraîne les enfants du quartier à participer à une série de jeux, tel “le couloir de la rencontre”. Deux petits doivent se croiser sur un étroit chemin sans se toucher. Puis ils écrivent sur un bout de papier leur ressenti, aussitôt accroché sur des fils. Ailleurs, c’est une installation plastique posée là, avec des musiciens de la Tribu Hérisson et du Civil —les deux autres compagnies— qui lancent quelques notes, s’en vont, reviennent.
“Notre groupe était super, se réjouit Ghislaine Bendongué (Traction Avant) : en dix minutes, on imaginait une rencontre juste avec des gestes. Comment se dire bonjour sans mots, par exemple. Ensuite, on rajoutait la parole, qu’elle soit en français, dans une autre langue ou dans un idiome totalement inventé. C’était très chouette à faire !”
La Galerie 6, que se partagent les trois compagnies, est installée dans d’anciens locaux techniques mis à disposition par Alliade Habitat. Les enfants y montent par groupes et s’enregistrent. Traction Avant et la Tribu Hérisson vont ensuite utiliser la récolte de tout ce qui se sera dit, écrit ou fait pour nourrir leur projet “Le bouche à oreille”. La première étape se déroulera les 14 et 15 octobre et la seconde les 18 et 19 novembre, dans la Galerie 6.
Plusieurs élus sont présents, Bayrem Braiki (Finances, Culture et Développement numérique) et Abdelhak Fadly (Conseils de quartier), ainsi que des représentants d’Alliade Habitat, du GPV et de la Ville — qui ont également initié ce projet. Les chips attendent dans les assiettes et les jus de fruits sont prêts à être servis. Les enfants trépignent devant la table, rejoignent le danseur et chorégraphe Farid Azzout qui leur propose une danse partagée. “On va danser, annoncent-ils, comme ça on pourra aller manger des chips après.”
L’objectif de l’inauguration de la Galerie 6 est atteint.
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