Le groupe Rio Tinto Alcan, auquel appartient Carbone Savoie (qui compte une autre usine à Notre-Dame-de-Briançon, où travaillent 347 personnes), a lancé début mars une “revue stratégique”, dans le but “d’identifier des options permettant de pérenniser l’entreprise”, selon un porte-parole du groupe cité par l’AFP. “Concrètement, explique Pascal Miralles, délégué syndical FO, cela veut dire que Rio Tinto dispose de trois options : conserver les usines, les revendre ou les fermer. De ce que nous savons, la vente des actifs est très sérieusement envisagée. Le groupe a même eu une offre, qui n’a pas été concrétisée. On ne sait pas du tout où l’on va.”
Spécialisée dans la production de cathodes en carbone et graphite destinés notamment à la fabrication de l’aluminium, l’usine Carbone Savoie de Vénissieux, installée sur le territoire de la commune depuis 1898, pourrait donc être amenée, au mieux, à changer de mains. “Nous sommes partis pour un processus très long, poursuit Pascal Miralles. En attendant, Rio Tinto nous a demandé de réduire les coûts de production pour faire face à la concurrence. Sauf que toutes ces incertitudes ne sont pas de nature à rassurer nos clients. Ils passent des commandes sur le long terme, ils ont besoin de visibilité. Résultat, nous perdons des clients et l’entreprise perd de l’argent depuis deux ans.”
Jeudi prochain, l’intersyndicale (FO-CGT-CFDT-CGC) sera reçue par le cabinet du ministre de l’Économie et des Finances, Emmanuel Macron. Les ouvriers, qui craignent également que Rio Tinto Alcan ne soit en train de réaliser “une opération boursière”, rencontreront ensuite le maire de Vénissieux, Michèle Picard. “Nous essayons de mobiliser pour ne pas voir disparaître nos emplois. Pour tout vous dire, nous ne sommes pas vraiment rassurés sur notre sort…”
Et pour cause : depuis le rachat d’Alcan en 2007, le groupe a engagé une restructuration de ses activités en France. Au fil des cessions d’actifs, Rio Tinto est passé de 15 000 personnes employées à moins de 2 200.
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