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Le pôle de développement local de Bioforce, une histoire de rencontres

Mercredi, Bioforce organise une journée portes ouvertes. École de la solidarité internationale, Bioforce — on ne le dit pas assez — développe également en son sein un pôle de développement local. Rencontre avec ces passionnés qui prouvent que l’action humanitaire commence à notre porte.

bioforce

Leur mission ? Coordonner, dans toute l’agglomération, des actions de solidarité menées par des étudiants ou des jeunes volontaires. Responsables du pôle de développement local de Bioforce, ces “Bioman”, comme on les appelle sur le plateau des Minguettes —selon une récente enquête de voisinage menée par l’Institut—, n’ont qu’un objectif : “créer une synergie avec le territoire local”.

Commençons par faire les présentations. Le Pôle de développement local, c’est cinq personnes. Perrine Spee, psychologue de formation et ancienne de l’Association Sœur Emmanuelle en Inde, est chargée de la coordination Jeunes. Fabienne Fauquembergue, horticultrice, s’occupe particulièrement du jardin collectif de la Darnaise. Marion Chardon, diplômée en tourisme responsable, ancienne coordinatrice de la Semaine de la solidarité locale internationale à Lyon, est chargée de projets au Pôle depuis 2013. Côme Besson est également chargé de projets à Bioforce après avoir travaillé pendant des années dans l’animation jeunesse. Quant à Jean Russo, le “petit dernier” de la bande, il est étudiant à l’Isara-Lyon, école qui forme des ingénieurs agricoles, tout en étant volontaire en Service Civique jusqu’en juin. Les cinq partagent l’envie de montrer que “la solidarité internationale n’a de sens que si elle prend racine dans l’action locale”, affirme Perrine Spée.

Un Pôle de développement local au sein d’un institut de formation dédié à la solidarité internationale, ça peut quand même surprendre. Et pourtant. Depuis sa création en 2005, le Pôle envoie tout au long de l’année scolaire des stagiaires dans les structures de l’agglomération. Par exemple, le Centre associatif Boris-Vian, les centres sociaux, les Équipements polyvalents jeunes de Vénissieux, les différents jardins partagés… Et ces structures en redemandent, tant elles apprécient le travail et l’expertise des étudiants du Plateau. “Ce principe de fonctionnement est atypique, c’est sûr, poursuit Côme Besson. Mais l’aller-retour entre les deux dimensions, locale et internationale, est très riche. Pas besoin d’aller bien loin pour rencontrer les problématiques d’interculturalité, qui sont le quotidien des volontaires en mission humanitaire. Ici, on en discute avec les gens en bas de chez eux. Ce qui est chouette, c’est de voir les relations de confiance qui se nouent : jeunes, moins jeunes, militants associatifs, élus, responsables politiques, professeurs… tous tirent ensemble dans le même sens.”

“L’intérêt de ce Pôle de développement local réside aussi dans la population à laquelle il s’adresse, estime Marion Chardon. Dans la solidarité internationale, on croise souvent des personnes issues de zones assez aisées. On a en général du mal à intégrer des jeunes issus de quartiers populaires. Ce Pôle est en fait le prolongement du choix qui a été fait il y a trente ans par le docteur Charles Mérieux d’installer Bioforce sur le plateau des Minguettes.”

Les jeunes et le bonheur

C’est aussi — et en particulier — aux jeunes que s’adresse le Pôle de développement local. Et pour cela, il organise chaque année depuis 2007 un Défi Solidaire, ouvert à toute l’agglomération. Le principe ? En groupes, les participants imaginent et concrétisent un projet de solidarité locale. Pour les y aider, ils participent à des ateliers à Bioforce, se rendent à des journées d’intégration, prennent contact avec des structures partenaires… Bref, à une époque où il est très facile de se comporter en consommateurs, ils donnent de leurs personnes. “Avec l’expérience, on arrive plus facilement à comprendre comment intéresser et mobiliser les jeunes, explique Côme Besson. Notre plus grande satisfaction, c’est de voir que l’image de l’action désintéressée change pour eux. Avant, ce n’était pas sexy de s’impliquer dans ces initiatives. Aujourd’hui, continue Marion Chardon, et en particulier dans les EPJ de Vénissieux, l’envie de se lancer est là. Ces jeunes réalisent qu’on peut s’épanouir, trouver le bonheur, en étant acteur de son quartier.”

“Les structures participantes relaient bien ce message, assure Perrine Spée. La preuve ? Au départ, les initiatives étaient surtout portées sur les loisirs. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, les jeunes font la part belle aux rencontres, aux échanges. C’est ce qui nous touche particulièrement. Même s’ils ont parfois du mal à exprimer leurs motivations, ils y mettent beaucoup de cœur.”
Sur ce dernier point, on citera par exemple ce jeune qui, présentant un projet sportif en direction des personnes handicapées, expliquait son “admiration pour les personnes en fauteuil roulant qui sont là, malgré les difficultés, debout — enfin non mais ’voyez c’que j’veux dire” !

Le Défi, c’est aussi — et surtout — ces belles rencontres qu’évoquait Perrine Spée, qui ont marqué tous les membres du Pôle. “Je me souviens d’un groupe de l’EPJ Léo-Lagrange, raconte par exemple Côme Besson. Eux, ce qui leur tenait à cœur, c’était de mettre en place une initiative de sensibilisation à la sécurité routière. Un de leurs amis avait eu un accident de scooter. Ça les avait marqués. Mais quand ils se sont présentés pour le Défi Solidaire, on a pensé que ce serait compliqué : ils avaient du mal à s’exprimer de façon construite, à se canaliser… Malgré tout, ils ont monté leur projet, on leur a fait confiance. Et quand ils l’ont concrétisé, ça a été une révélation : ils ont réuni plus de 200 jeunes pour leur faire passer un permis de conduire fictif. Ils étaient métamorphosés. Comme investis d’une mission. C’est aussi ça le Défi Solidaire.”

“Personnellement, j’ai été particulièrement touchée par un groupe de jeunes filles d’un centre social de Décines, développe pour sa part Marion Chardon. Elles avaient décidé d’organiser des ateliers de jeux avec les enfants de l’association Forum Réfugiés. D’une certaine façon, cela faisait écho à leur propre histoire : elles qui étaient de diverses origines et qui avaient pu parfois se sentir exclues, ne s’étaient jamais senties aussi françaises qu’en s’occupant de ces enfants.”
Bref, le Pôle de développement local est “avant tout une histoire de rencontres”. “La bonne intégration du Pôle sur le plateau des Minguettes est très importante pour nous, assure Perrine Spée. Notre souhait est d’être davantage connus et reconnus par les habitants, même ceux qui ne fréquentent pas les structures avec lesquelles nous avons noué un partenariat. Cela viendra !”

Le 4 mars, journée portes ouvertes
Si vous souhaitez en savoir plus sur les formations aux métiers de l’humanitaire proposées par l’Institut Bioforce, rendez-vous le 4 mars dans le beau bâtiment du plateau des Minguettes. Entre 15 heures et 19 h 45, les équipes pédagogiques feront s’alterner temps d’échanges et d’informations personnalisées.
Depuis 1983, l’Institut Bioforce forme tous les ans plus de 250 étudiants de nombreuses nationalités aux métiers de l’humanitaire : logisticiens, administrateurs, coordinateurs de projet, responsables de projets eau-hygiène-assainissement ou nutrition… Ces formations professionnelles sont conçues en partenariat avec des ONG, qui emploient ensuite de nombreux diplômés Bioforce.

Institut Bioforce
41, avenue du 8-mai-1945
Tél. : 04 72 89 31 41

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