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Une Métropole pour quoi faire ?

Le 1er janvier 2015, le Grand Lyon est devenu la Métropole de Lyon, récupérant au passage les compétences — essentiellement sociales — du Conseil général du Rhône. Cette fusion réunit “l’urbain et l’humain” se plaît à répéter Gérard Collomb. Mais de grosses incertitudes demeurent, notamment sur le devenir des communes.

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Concrètement, pour l’habitant de Vénissieux et des 58 autres communes de l’agglomération lyonnaise, que change la création, au 1er janvier 2015, de la Métropole ? Dans l’immédiat, pas grand-chose. La vie quotidienne n’en sera pas bouleversée. On pourra même continuer à dire qu’on est du “69”, alors qu’officiellement nous ne faisons plus partie du département du Rhône, rebaptisé Nouveau Rhône dans ses frontières amputées de la communauté urbaine.

La naissance de cette collectivité à statut unique, issue de la loi dite de modernisation de l’action publique territoriale, est surtout un énorme chantier de fusion des administrations et des personnels afférents. Sur le périmètre du Grand Lyon, qui compte 59 communes, la Métropole récupère toutes les compétences exercées jusqu’ici par le Conseil général du Rhône : collèges, famille, enfance, insertion sociale (notamment la gestion du RSA), politique en faveur des personnes âgées et handicapées… Elle intègre en conséquence 4000 agents supplémentaires. Et voit son budget annuel passer à 3,5 milliards d’euros, contre 2,2 milliards au Grand Lyon.

Dans quel intérêt ? Après tout, quelle différence pour l’usager à se rendre par exemple dans une « Maison du Rhône » ou une « Maison de la Métropole » ? Il faudra toujours aller à un guichet pour y déposer un dossier. L’objectif d’une réduction des dépenses publiques ne semble pas plus évident. La suppression d’une couche du fameux millefeuille administratif n’entraînera pas forcément des économies. Dans un premier temps, la fusion des services du Grand Lyon et du Département devrait même générer un surcroît de dépenses. Les économies d’échelle ne sont pas pour tout de suite.

Pour Gérard Collomb, initiateur de cette évolution avec l’ancien président du Conseil général du Rhône, Michel Mercier, l’objectif est avant tout stratégique. Il est convaincu que l’agglomération lyonnaise n’a pas d’autre choix pour se doter des atouts nécessaires lui permettant de rivaliser avec les métropoles européennes que sont Barcelone, Milan, Munich ou Birmingham. Le maire de Lyon estime en outre qu’il s’agit d’une question de cohérence. Le Grand Lyon s’occupait d’urbanisme et de développement économique ; le Département du Rhône avait un rôle d’abord social : la Métropole fera les deux. “Réunir l’urbain et l’humain”, est un slogan qu’il martèle depuis des mois pour convaincre du bien-fondé de la démarche.

L’élaboration du “Pacte de cohérence métropolitain”, au cours du premier semestre 2015, sera un rendez-vous décisif

Ce travail de conviction et persuasion avait bien mal commencé. Quand Gérard Collomb et Michel Mercier ont présenté pour la première fois leur projet de big bang territorial, en décembre 2012, ils l’ont fait devant les seuls journalistes. Les élus n’avaient même pas été consultés ! Ce déficit démocratique et de transparence est le péché originel de la Métropole. De nombreux maires, de gauche comme de droite, s’inquiètent des risques de pouvoir hégémonique de la Métropole. Et de la possible disparition à terme des communes dont les pouvoirs vont encore se réduire. D’autant qu’en 2020 les élus métropolitains seront désignés au suffrage universel direct. François-Noël Buffet, le maire UMP d’Oullins, considère ainsi que « cette légitimité née de nouvelles élections donnera à la Métropole énormément de puissance. On va se retrouver de fait sans le niveau communal, même si pour l’instant les communes ne sont pas remises en cause. »

Les édiles des grandes villes de l’agglomération, Villeurbanne et Vénissieux, ont été et restent parmi les plus critiques. Jean-Paul Bret a créé son propre groupe politique au sein de l’assemblée communautaire baptisé « La Métropole autrement ». Michèle Picard, à l’instar de tous les autres élus communistes, a réaffirmé à de nombreuses reprises son attachement à ce que la commune reste le socle de la pratique républicaine et du fonctionnement démocratique.

Pour donner le change, la loi qui crée la Métropole de Lyon prévoit la mise en place d’une conférence métropolitaine, composée des 59 maires de l’agglomération, qui doit se réunir au moins une fois par an. C’est elle qui aura la charge d’élaborer, avant le 1er juillet 2015, le “Pacte de cohérence métropolitain” devant régler les rapports entre la Métropole et les communes, en particulier les transferts de compétences. Un rendez-vous qui s’annonce décisif pour juger de la nature des relations entre la superstructure administrative et les villes qui la composent.

Pour l’heure de grosses incertitudes demeurent, même si Gérard Collomb se veut rassurant. L’exemple du réseau de chaleur urbain de Vénissieux est emblématique. Logiquement, sa gestion devrait déjà relever de la compétence de la Métropole. Mais cette dernière n’était pas prête à l’assumer sur les plans technique et opérationnel. Du coup, la Métropole a délégué par convention la gestion du réseau à la Ville de Vénissieux pour une durée d’un an renouvelable une fois. Après… On ne sait pas. “Nous n’avons aucune réponse sur l’objectif final, soulignait Michèle Picard lors de la séance du conseil municipal du 16 décembre. Quelles convergences entre les différents réseaux de l’agglomération, quels prolongements à moyen terme, quelle politique énergétique, sociale, à l’échelle de la Métropole ? Les interrogations restent entières.”

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