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Bosch entre dans le système solaire

Les premiers panneaux photovoltaïques sont sortis des lignes de montage de l’usine Bosch de Vénissieux. Plus de 200 emplois devraient être conservés grâce à cette reconversion. Le groupe allemand y a investi quelque 30 millions d’euros.

Les premiers panneaux photovoltaïques sont sortis des lignes de montage de l’usine Bosch de Vénissieux. Plus de 200 emplois devraient être conservés grâce à cette reconversion. Le groupe allemand y a investi quelque 30 millions d’euros.

Pour qui a connu ces ateliers il y a quelques années, le changement est aussi spectaculaire que le blanc des murs éclatant. D’un univers industriel, mécanique, avec ses odeurs d’huile, de graisse et son bruit de fond assourdissant, on est passé à un contexte de haute technologie, hyper automatisé, d’une propreté impeccable. Le bâtiment, qui date des années quarante, a été réaménagé et rénové en profondeur. Les ouvriers portent des gants et des lunettes design. L’un d’eux, trente ans de boîte dans le rétroviseur, avoue avoir “un peu de mal” à vivre la transition, même s’il apprécie “le silence”. Bosch a investi quelque 30 millions d’euros. La première ligne d’assemblage de panneaux photovoltaïques a commencé à fonctionner. La seconde tournera au printemps.
Il y a encore peu de temps ici, on fabriquait des pompes à injection pour moteurs diesel. En 2007, l’usine tournait à plein régime. Elle employait 900 personnes dont un gros volant d’intérimaires. C’était avant que Bosch ne décide de confier la production des pompes de nouvelle génération à d’autres usines du groupe, notamment en Europe de l’Est. Fin 2009, quand la direction a officialisé sa décision, on ne donnait pas cher de l’avenir du site. La fermeture semblait inéluctable.
Pour éviter ce qui aurait été un incroyable gâchis, Bosch accepte en 2010, à la demande des syndicats, de créer une “commission de recherche de solutions industrielles”. Pendant plus d’un an, cette commission se réunit une fois par mois avec l’objectif de trouver une nouvelle fabrication ou un partenaire extérieur. Plusieurs pistes capotent, y compris les plus prometteuses comme celle qui devait conduire à la production d’une voiture à hydrogène. “On a vécu une année et demie délicate, se souvient Marc Bauemlin, directeur technique du site. Des solutions de reconversion apparaissaient puis disparaissaient. C’est la force du site, son niveau de performances et la qualité du personnel, qui nous ont permis de rebondir.”

Une capacité de production annuelle de 150 MW
La situation se dénoue fin 2010, quand la division énergie solaire du groupe accepte de faire de Vénissieux l’un de ses principaux centres de production de panneaux photovoltaïques en Europe. Un immense atelier y est désormais dédié. Soixante-dix Français sont allés se former outre-Rhin, à Arnstadt, lieu de fabrication des cellules photovoltaïques. La première ligne de montage est prête à “sortir” chaque jour entre 1 000 et 1 300 panneaux. “Une seconde ligne est en cours d’installation qui permettra de doubler notre production, indique Alex Becker, directeur du projet. Dès l’été, nous devrions atteindre notre vitesse de croisière. Nous aurons une capacité annuelle de 150 MW. Pour vous donner une idée précise, cela représente le tiers du marché français du photovoltaïque”.
Bosch vise une clientèle composée de grands producteurs d’énergie (centrales solaires), de grossistes qui fournissent les entreprises d’installation de panneaux, voire de grands bâtiments publics qui souhaitent s’équiper. Malgré une conjoncture assez peu favorable, illustrée par la mise en liquidation judiciaire de la société Photowatt à Bourgoin-Jallieu, la direction se dit confiante. Elle mise sur l’importance des volumes et surtout la qualité et la fiabilité de ses produits pour s’imposer face à la concurrence, en particulier celle des entreprises chinoises qui tirent les prix vers le bas (- 40 % en deux ans).
Plus de 200 personnes vont travailler à terme dans la production de panneaux à Vénissieux. On est loin des 900 personnes employées en 2007. Le site n’a pas pour autant complètement rompu avec son passé mécanique : 120 autres salariés travaillent toujours à la fabrication d’éléments de pompes pour camions, tandis que le bureau d’études diesel emploie 50 techniciens. Sans compter qu’un rapprochement est en cours avec le site voisin de Rexroth, également propriété du groupe Bosch, qui fabrique des composants hydrauliques. “Globalement à Vénissieux nous avons 1 000 personnes, souligne Marc Bauemlin. Le rapprochement dans l’organisation est déjà bien avancé. On s’interroge maintenant sur l’opportunité d’un rapprochement juridique des deux entités. Ce n’est pas tranché.”

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