Les Restos du cœur ont lancé le 28 novembre leur 27e campagne d’hiver, plus que jamais déterminés, en pleine crise économique, à “faire passer le message de ceux que l’on n’écoute pas”. Les buts des Restos restent les mêmes depuis 1985, année de création de l’association fondée par Coluche : aider les plus démunis en leur distribuant des repas mais aussi en leur donnant des outils pour reconquérir de l’autonomie. “Nous recevons douze fois plus de bénéficiaires qu’à leur création”, déplore Olivier Berthe, le président national. Au point que de nouveaux barêmes, plus rigoureux encore, ont dû être fixés.
Vénissieux n’échappe pas à la règle : dès 6 heures du matin, le 29 novembre, des personnes attendaient à la porte. “Nous avons débuté la distribution avec une demi-heure d’avance”, précise Daniel Vigny, le responsable de la structure. Les familles monoparentales sont encore les plus nombreuses. Nous accueillons des gens de plus en plus pauvres, démunis face à l’avenir. Mais compte tenu des nouveaux barèmes décidés nationalement, nous avons déjà dû refuser une cinquantaine de personnes qui étaient bénéficiaires l’an dernier alors que leurs conditions de vie n’ont pas changé.”
La situation risque encore de s’aggraver. Pour preuve, l’article publié par le magazine Alternatives économiques. Un travail mené avec l’Observatoire des inégalités a servi à mettre en évidence les communes les plus et les moins inégalitaires de France. “Ce qui, précise le magazine, diffère du palmarès des villes les plus riches ou les plus pauvres, puisqu’elles sont classées selon le revenu médian par habitant.” Vénissieux se classe au 94e rang national (sur 100), avec un revenu médian mensuel de 1068 euros par habitant, salarié ou non. Cela signifie que la moitié des habitants gagne moins de 1068 euros tandis que l’autre moitié gagne plus.
Malgré ces difficultés, les 55 bénévoles du Resto de Vénissieux sont à pied d’œuvre chaque mardi et chaque jeudi et distribuent quelque trente tonnes de denrées alimentaires. Autre point primordial que la nouvelle campagne s’attachera à défendre en 2012 l’élaboration d’un dispositif de sécurité alimentaire européenne. Un projet porté par la décision récente des ministres de l’Agriculture de prolonger de deux ans le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD), qui était menacé au début de l’automne. Deux ans de répit seulement. “Cette initiative de Coluche, qui a contribué à l’autosuffisance alimentaire des habitants les plus pauvres du continent européen depuis un quart de siècle, ne doit pas disparaître en 2014”, alertent les Restos du cœur. Rappelons que le maire de Vénissieux, avec son équipe municipale, a lancé une campagne de pétitions sur le même thème.
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